La conspiration du silence, la contamination des membres du personnel soignant, l’amateurisme dans la gestion du Covid-19, l’absence de maîtrise de la pandémie par la Cellule de veille et de sécurité sanitaire, font craindre la catastrophe à très court terme.
Depuis un mois, le porte-parole de la Cellule de veille et de sécurité sanitaire, Dr Chérif Baradine, situe quotidiennement l’opinion sur la progression de la pandémie qui a atteint officiellement 117 personnes, avec une trentaine de guérisons au 2 mai. Il a entamé le 28 avril, la comptabilité des morts, avec les deux premiers décès au Covid-19 suivis de trois autres, le 29 avril, et 5 autres le 2 mai, arrêtant provisoirement le compteur à 10 morts. Mais c’est à ce stade critique, que la communication gouvernementale est très fortement remise en cause dans tous les milieux, en particulier les cercles médicaux. Cela, d’autant plus que les décès au Covid-19, n’ont été constatés qu’après des examens post mortem. Or en cette période d’intense chaleur, où la mortalité est élevée, pour toutes sortes de maladies dont des problèmes cardio-vasculaires, il est très difficile de déterminer qui est mort du coronavirus.
Négligences coupables
Si le personnel soignant n’est pas protégé comme il se doit, la lutte contre le Covid-19 est d’avance perdue. La situation est d’autant plus inquiétante que les laborantins contaminés travaillent à l’Hôpital général de référence nationale (Hgrn) et ont pu ainsi distribuer le virus aux autres services et aux patients. Un médecin est allé jusqu’à dire que l’Hgrn est devenu un foyer d’incubation du coronavirus. Sans compter des corps testés positifs au Covid-19 qui sont gardés à la morgue, sans la moindre désinfection. C’est ce qu’a constaté Abdel Nasser Mahamat Ali Garboa, directeur au ministère de la Justice, chargé des droits de l’homme. “J’étais allé constater de visu ce qui se passe à la morgue. Mais ce que j’ai vu m’a complètement bouleversé. Trois cadavres ont été déposés à la morgue. Comme les infirmiers ont soupçonné le Covid-19, ils ont demandé une autopsie qui, finalement, atteste que ces personnes sont mortes de Covid-19”.
Conspiration du silence
Alors que l’opinion s’est réjouie de voir le gouvernement s’entourer d’un comité scientifique, celui-ci se révèle finalement comme un faire-valoir. Personne ne sait ce qu’il fait et si ses avis sont pris en compte. Ses membres que notre rédaction a tentés de contacter, répondent aux abonnés absents. On constate par ailleurs que c’est toute une conspiration du silence qui est établie autour des activités de la Cellule de veille. Toutes nos tentatives auprès de Chérif Baradine ou du ministre de la santé pour ne serait-ce que jeter un coup d’œil au centre de confinement de Farcha sont restées vaines, sous divers prétextes, dont la sécurité sanitaire des journalistes.
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