Depuis 30 ans, les forces vives de la nation ont décrié le déficit démocratique, les épineuses questions des droits de l’homme, les dénis de liberté, bref la mauvaise gouvernance socioéconomique, administrative et politique. Tous les mouvements de revendication ont été toujours réprimés. Le dernier en date, était les manifestations citoyennes couronnées par le boycott des élections présidentielles le 11 avril dernier. Il se trouve que le refus catégorique du dialogue a suscité une réponse violente des groupes rebelles, et aujourd’hui, cela se clôture par le décès du Président de la République. Nous constatons, malheureusement que, les proches du pouvoir n’ont pas compris la détermination du peuple et se sont accaparés du pouvoir en désignant son fils comme s’il s’agissait d’une monarchie, sans se soucier de la constitution en vigueur. La coordination des actions citoyennes dénonce et condamne ce coup d’Etat de toutes ses forces et appelle les citoyens et citoyennes à opposer un refus catégorique à la prise du pouvoir par la force. A cet titre, nous demandons aux officiers, sous-officiers et hommes de rang qui sentent encore attachés à la République de prendre leur responsabilité en soutenant la revendication du peuple. Il est plus qu’urgent de contribuer à l’édification d’un pouvoir civil et démocratique qui puisse assurer une transition inclusive et apaisée. Aussi, la Coordination des actions citoyennes appelle les agents de l’administration publique et du secteur privé à surseoir à toute activité professionnelle jusqu’à nouvel ordre. Ils recevront à cet effet, très rapidement des directives très claires de leurs organisations syndicales. La coordination appelle la population de garder le calme et de rester vigilant pour la défense de la République par d’autres actions citoyennes, pacifiques et constitutionnelles.
Fait à N’Djaména, le 20 avril 2021.
Pour la Coordination
Maitre Max Yoalngar