1 enfant sur 3 dans le monde (soit 739 millions) est exposé à de graves pénuries d’eau, alerte un nouveau rapport de l’Unicef.
D’après les conclusions du rapport, un nombre beaucoup trop élevé d’enfants (436 millions) font face à un double fardeau : des pénuries d’eau élevées ou très élevées et des niveaux de services d’approvisionnement en eau potable faibles ou très faibles. Ce phénomène, appelé vulnérabilité hydrique extrême, menace leur vie, leur santé et leur bien-être, et constitue l’un des principaux facteurs de décès imputables aux maladies évitables chez les enfants de moins de 5 ans. Le rapport montre que les enfants les plus affectés se situent dans des pays à revenu faible et intermédiaire, situés en Afrique subsaharienne, en Asie centrale, en Asie du Sud, en Asie de l’Est et en Asie du Sud-Est. En 2022, 436 millions d’enfants vivaient dans des zones marquées par une vulnérabilité hydrique extrême. Le Niger, la Jordanie, le Burkina Faso, le Yémen, le Tchad et la Namibie, où 8 enfants sur 10 sont exposés, figurent parmi les pays les plus touchés.
Grandir en plein dérèglement climatique
En bouleversant le monde, les changements climatiques et de fait, la diminution des ressources hydriques et l’inadéquation des services d’approvisionnement en eau, influent également sur les enfants en altérant leur santé mentale et physique, indique le rapport. En outre, le double fardeau que représentent la moindre disponibilité de l’eau et l’inadéquation des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement, exacerbe le problème et expose les enfants à un risque accru. Publié en amont du sommet de la COP 28 sur le climat, le rapport intitulé ‘’ Grandir en plein dérèglement climatique : Complément de l’Indice des risques climatiques pour les enfants ‘’ met en lumière, la menace qui pèse sur les enfants en raison de la vulnérabilité hydrique, l’un des conséquences des changements climatiques. Le rapport fournit une analyse des répercussions de trois niveaux d’insécurité hydrique à l’échelle mondiale : la pénurie d’eau, la vulnérabilité hydrique et le stress hydrique. Ce rapport présente également les nombreux autres aspects du lourd tribut que les enfants paient aux conséquences de la crise climatique, notamment aux maladies, à la pollution de l’air et aux phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations et les sécheresses.
Catherine Russell, la Directrice générale de l’Unicef dans un communiqué de presse, déclare que les conséquences des changements climatiques sont dévastatrices pour les enfants : ‘’ Leur corps et leur esprit présentent une vulnérabilité sans égale à l’air pollué, à une mauvaise nutrition et à la chaleur extrême. Non seulement les changements climatiques bouleversent leur monde, en asséchant les sources d’eau et en augmentant l’intensité et la fréquence de phénomènes météorologiques terrifiants, mais ils altèrent également leur bien-être, en affectant leur santé physique et mentale. Si les enfants exigent que des mesures soient prises, leurs besoins sont bien trop souvent relégués au second plan ‘’ a-t-elle relevée.
Garantir une planète vivable
Dans ces circonstances indique le rapport, investir dans des services adéquats d’approvisionnement en eau salubre et d’assainissement constitue une première ligne de défense essentielle pour protéger les enfants contre les effets des changements climatiques. En dépit de leur très grande vulnérabilité, les enfants sont soit ignorés, soit très peu pris en compte dans les débats relatifs à la lutte contre les changements climatiques. Ainsi, seuls 2,4 % du financement de l’action climatique provenant des principaux fonds multilatéraux en faveur du climat soutiennent des projets intégrant des mesures tenant compte des enfants. C’est pourquoi l’Unicef appelle les dirigeants mondiaux et la communauté internationale, lors de la COP 28,à prendre des mesures cruciales avec et pour les enfants, afin de garantir une planète vivable, et notamment à : élever les enfants au rang d’acteurs à part entière dans la décision de couverture de la COP 28 et à convoquer un dialogue d’experts sur les enfants et les changements climatiques ; intégrer les enfants et l’équité intergénérationnelle dans le Bilan mondial ; prendre en compte les enfants et la nécessité de mettre en place des services essentiels résilients aux changements climatiques dans la décision finale portant sur l’objectif mondial en matière d’adaptation ; faire en sorte que le Fonds pour les pertes et les préjudices ainsi que ses modalités de financement répondent aux besoins des enfants, et que les droits de l’enfant soient ancrés dans les processus de gouvernance et de prises de décision du Fonds. Il est de notre responsabilité collective de placer les enfants au cœur d’une action climatique mondiale immédiate a plaidé Catherine Russell.
Roy Moussa