Des femmes magistrats et Opj à l’école du droit pénal

 

Dans le cadre du leadership féminin, le Haut-commissariat aux droits de l’homme des Nations unies (Onudh) et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) forment, du 11 au 12 juillet courant, des acteurs de la chaîne pénale.

Pendant ces deux jours de formation, une trentaine de femmes officiers de police judiciaire (Opj) et magistrats du siège et du parquet de N’Djaména et de quelques villes de province du pays, plancheront sur différentes thématiques, dont celle portant sur “comprendre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants”. Cette toute première thématique ayant servi de soubassement à cet atelier voulu “promoteur d’une justice équitable pour les femmes et protecteur des droits des personnes vulnérables” par la coordonnatrice du Centre de protection de l’Onudh, Mme Dansi Edwige Flora, dans son allocution d’ouverture des travaux. Vœu renforcé par le spécialiste de la prévention du crime et de la justice pénale (Promis Sahel-Bf, Mali, Niger, Tchad), M. Seny Roger Yao pour qui, “il faut reconnaître les besoins des femmes et les protéger. A terme, l’atelier vise à renforcer la capacité et le pouvoir des femmes actrices de la chaîne pénale afin de répondre efficacement aux besoins de justice, qui se posent avec acuité”.

Très édifiante, la présentation du Dr Roméo Koïbé, représentant-pays de Protection des migrants au sahel (Promis) sur “comprendre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants” replonge les femmes de loi, aussi bien, dans les fondamentaux du droit pénal que dans les facettes les plus profondes de celui-ci. Définissant la thématique, Dr Roméo s’évertue d’être le plus concis et clair possible. Pour identifier les éléments constitutifs d’une traite, il faut se référer à trois choses : “L’acte, le moyen et le but” qui consistent en un recrutement par force, par fraude ou par tromperie d’une personne (victime) par une autre personne agissant seule ou en réseau avec l’ultime finalité d’exploiter la victime à des fins pécuniaires. En effet, le présentateur cite en exemple, la prostitution d’autrui ou l’esclavage. Pour ce qui est de trafic illicite des migrants, les éléments constitutifs d’infraction restent identiques à ceux de la traite des personnes et le mécanisme de protection des victimes, aussi. Dans tous les cas, l’âge et le consentement demeurent absolument indifférents. Afin de décourager et de freiner la traite ou le trafic illicite, nombre de pays, dont le Tchad a ratifié le Protocole des Nations unies y relatif. Le Tchad qui a ratifié ledit protocole depuis 2018, attend toujours de le voir domestiqué à travers une loi nationale pour plus d’effectivité.

Thomas Reoukoubou