L’organisation non gouvernementale Aya Tchad, en partenariat avec Cipe Sahel a organisé le 8 octobre dernier à la Chambre du commerce, un atelier sur le thème “L’entrepreneuriat des jeunes : Inclusion des jeunes et développement des Pme au Tchad”.
Près d’une cinquantaine de jeunes avec un nombre élevé de femmes ont pris part à l’atelier. Ils ont été outillés et sensibilisés sur les enjeux de l’inclusion économique des jeunes et du développement des Petites et moyennes entreprises (Pme), ce qui a permis d’identifier les défis actuels et formuler des recommandations stratégiques pour renforcer les politiques publiques. Le message essentiel qui a sous-tendu l’atelier est que la conjoncture économique ne permettant pas à l’Etat et au secteur privé de recruter l’ensemble de jeunes et femmes à la recherche d’un emploi, l’entrepreneuriat apparaît comme la seule issue de lutte contre le chômage.
L’atelier a offert à cet effet, un cadre d’échanges et de renforcement des capacités pour les jeunes entrepreneurs à travers les modules présentés par le Programme Youth Connekt, l’Agence nationale de volontariat du Tchad (Anvolt) et le Projet 50 000 Emplois. Respectivement sur les thèmes “Accompagnement, genre et inclusion : Analyse des différents types d’accompagnement et l’implication des femmes dans l’entrepreneuriat, les mesures entreprises pour favoriser l’inclusion de tous les groupes” ; “Formation et compétences : évaluation de l’adéquation des formations aux besoins du marché” ; et “Innovation et technologies : évaluation de l’intégration des technologies numériques dans les projets et leur impact sur la compétitivité des Pme au Tchad”. Des organes sous tutelle du ministère de la Jeunesse, des sports et de la promotion de l’entreprenariat, dont c’est une grande première de voir les premiers responsables avec leur staff, passer toute une journée auprès des jeunes, pour présenter leur institution, partager leurs expériences, orienter et donner des conseils avisés sur plusieurs aspects. Comment entreprendre, rechercher le financement, aller vers les mécanismes de mise en œuvre des projets, faire face aux difficultés, etc. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre d’un encouragement et d’une collaboration entre le gouvernement, le secteur privé, et la société civile pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes.
Des recommandations émises
Des recommandations ont été émises à l’endroit du gouvernement tchadien à travers les ministères et structures d’accompagnement. “Poursuivre les initiatives d’assainissement du climat des affaires au Tchad ; créer des mécanismes pour résorber le conflit agriculteurs-éleveurs ; encourager davantage des initiatives qui favorisent l’innovation dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’éducation ; renforcer les mécanismes de suivi-évaluation des initiatives ; et améliorer l’accès à une connexion internet plus fluide”.
Aux partenaires techniques et financiers de : “promouvoir les initiatives novatrices dans le secteur de la technologie numérique ; et mettre en place des mécanismes de financement plus accessible aux jeunes et la vulgarisation des informations financières.
A l’endroit des entrepreneurs de : “sensibiliser la jeunesse sur les opportunités qu’offrent les Tic pour les Pme ; et promouvoir un esprit de complémentarité et d’esprit d’équipe.
Travailler ensemble pour soutenir l’entrepreneuriat jeune
Mouyo Ndilbet Alain, le secrétaire général adjoint du ministère de Commerce, représentant son ministre de tutelle, qui a ouvert l’atelier, a salué cette initiative de l’Ong Aya Tchad, pour son engagement à la promotion de l’entrepreneuriat jeune au Tchad. Il a vivement encouragé cette démarche qui s’inscrit dans le cadre du partenariat public-privé. Car, a-t-il dit, c’est en travaillant ensemble, que l’on peut mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir l’entrepreneuriat jeune. Pour ce qui est de l’incitation fiscale, il a relevé que des mesures incitatives peuvent encourager les investissements dans l’agri business au Tchad. La création et le soutien aux coopératives permettront aux petits producteurs de bénéficier d’une meilleure organisation et d’un meilleur accès aux marchés, a-t-il brossé comme cadre à implanter. “Aux jeunes entrepreneurs, osez entreprendre ! Croyez en vos idées et n’hésitez pas à solliciter l’appui des structures gouvernementales et non-gouvernementales d’accompagnement. Aux acteurs du secteur privé, investissez dans l’agri business ; créez des partenariats avec les jeunes entrepreneurs. Quant aux Partenaires techniques et financiers, que nous puissions accroître nos efforts pour soutenir le développement de l’entrepreneuriat jeune dans le secteur agricole au Tchad”, a-t-il souhaité.
La présidente d’Aya Tchad, Mme Fatimé Souckar Térap, a rappelé que la tenue de cet atelier est partie du constat qu’au Tchad, comme dans tous les autres pays de la sous-région, l’épanouissement économique et social des jeunes en général, et leur accès aux opportunités économiques et de revenus en particulier, constitue un grand défi, mais est aussi un enjeu majeur. Le Tchad est actuellement à un tournant de son développement, avec une population majoritairement jeune (60% ont moins de 25 ans) qui représente à la fois un défi et une opportunité pour le pays. L’inclusion économique de cette jeunesse et le développement des Pme sont essentiels pour répondre aux défis de l’emploi et de la croissance économique.
Roy Moussa