Au cours d’un point de presse organisé ce matin, 15 octobre, le coordonateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (Mcpl), Sosthène Mbernodji, lance une campagne de mobilisation citoyenne et de protestation contre “les décisions cyniques et iniques de l’organe de régulation des médias au Tchad”, la Haute autorité des media et de l’audiovisuel (Hama). Ces décisions ont sanctionné déjà 12 journaux de la presse privée dans un passé récent et un nombre aussi similaire est menacé par une lettre de mise en demeure du président de la Hama. Dieudonné Djonabaye s’est arcbouté sur une des dispositions de la loi 31/PR/18 stipulant que “tout organe ou périodique doit avoir un directeur et un rédacteur en chef, tous deux formés en journalisme avec bac+3 au moins”, pour réduire au silence la presse privée. Selon Mbernodji Sosthène, le président de la Hama oublie le principe de la non-rétroactivité de la loi: “le président de la Hama cite pèle mêle la loi, mais il oublie royalement que le principe de la non-rétroactivité de la loi est prescrit dans le code civil. La loi s’applique à partir du jour où elle est mise en vigueur”. Pour le coordonnateur du Mcpl, “le prétexte d’être journaliste de formation avec bac + 3 en journalisme pour désormais prétendre diriger un journal ou être rédacteur en chef est un faux argument”. Mais avant de tenir ce point de presse, le Mcpl a envoyé une lettre de protestation à la Hama.
Pour l’atteinte des objectifs de cette campagne de mobilisation, le Mcpl compte, dans les jours à venir mobiliser les directeurs publications des journaux suspendus ou menacés de fermeture, les activistes, les militants des droits de l’homme ainsi que les organisations de la presse pour des séries d’actions dès la semaine prochaine.
Nadjindo Alex