A l’occasion d’une conférence de presse donnée hier, 13 octobre 2020 au siège de sa formation politique dans le 7ème arrondissement, le président national du Parti africain pour la paix et la justice sociale (Pap/js), le député Néatobeï Bidi Valentin dénonce le rituel de la fraude électoral dans le processus en cours.
Le président du Pap/js pointe du doigt les modifications successives du code électoral pour l’adapter aux désidératas de l’actuel chef de l’Etat, l’instrumentalisation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et autres organes chargés d’organiser les élections. Sur la révision en cours du fichier électoral, Bidi Valentin y voit des manœuvres de manipulation du fichier électoral, l’exemple du manque de transparence dans le recrutement de l’opérateur chargé de l’enrôlement biométrique, de la soumission de la juridiction électorale, la Cour suprême, des restrictions aux libertés publiques, des ingérences des autorités locales tant administratives, militaires que traditionnelles dans le processus électoral, etc.
“Dans le contexte des réformes institutionnelles et du découpage administratif, ce n’est pas la révision du fichier électoral que requiert l’état actuel des choses, mais c’est plutôt un recensement général de la population car il y a des nouvelles circonscriptions électorales qui sont créées et qui sont passées de 70 à 112 en ce qui concerne les départements et à 414 en ce qui concerne les communes, avec des ressorts territoriaux qui ne sont pas définis et qu’on ignore le nombre des populations de tel ou tel département. Or, un fichier électoral est supposé contenir un nombre donné de populations de chaque circonscription déjà recensées et que la révision consiste de procéder à des vérifications si ces populations sont en diminution ou en augmentation. Dans cet entendement, sur quelle base doit-on alors fonder la révision en cours ?”, demande le président du Pap/js.
Pour lui, mise à part la question de l’opportunité d’un recensement ou d’une révision du fichier électoral, il se pose le problème de l’état des kits d’enrôlement biométrique.
“L’opérateur qui a été recruté à la place de l’ancien n’a pas fourni des batteries pour faire fonctionner ces kits. La conjugaison de ces situations avilit ou fait perdre à l’opération de la fameuse révision électorale sa fiabilité du fait que les gens qui en sont concernés n’auront pas tous la possibilité de se faire enrôler”, alerte-t-il.
Le député interpelle le gouvernement à revoir sa décision de révision du fichier électoral et de décréter plutôt un recensement électoral pour corriger les manquements graves qui sont relevés en vue de permettre l’enrôlement d’un grand nombre de personnes pour les élections crédibles.
Alladoum Leh-Ngarhoulem G.