A l’occasion de la semaine nationale de la femme tchadienne (Senafet), la Maison de la femme a organisé une foire en son sein. Une foire que les participants apprécient diversement.
Depuis le lundi 1er mars 2021, la foire de la Senafet bat son plein à la maison de la femme. Plusieurs stands sont installés, les entreprises publiques et privées, les petites et moyennes entreprises et des associations féminines ont pris des quartiers pour se faire connaître ou vendre leurs produits. Ce dernier objectif est un peu plus compliqué à réaliser.
Mme Aïssatou Yakoub, vendeuse des vêtements et chaussures pour femme, fait partie des infortunées. Ce vendredi, soit après cinq jours de foire, elle regrette n’avoir vendu que trois chaussures. Un manque de client, qu’elle impute au manque de communication autour de l’évènement. “Pour cette année, la 1ère dame n’est pas venue. Si elle vient, elle achète beaucoup de produits et les personnalités qui l’accompagnent le font également sans oublier qu’il y a plus de communication autour d’elle”, rajoute Aïssatou. Marie-France, vendeuse des produits cosmétiques fabriqués au Tchad, à base des produits locaux, déplore également la morosité avec laquelle se déroule la foire. A côté d’elle, une autre dame, qui vend des produits de beauté, suggère d’autoriser la vente de la nourriture et d’alcool qui, d’après elle, peut attirer le monde et booster la vente.
La plupart des participants se plaignent de la cherté des stands qui sont loués à 50 000 voire 100 000 francs. Toutefois, la consolation vient des échanges des contacts avec de potentiels clients. La foire leur aura permis d’augmenter leur visibilité.
Les potières de Gaoui aux anges
Les femmes du groupement des potières de Gaoui, quant à elles, sont aux anges. Non seulement qu’elles ont occupé gratuitement les stands, mais, leurs produits se vendent à merveille. A mis parcours, elles disent avoir vendu plus de la moitié de leurs marchandises. Certaines entreprises se satisfont, juste de la participation. Pour elles, l’essentiel n’est pas de vendre les services ou produits, mais, de se faire connaître. C’est le cas de l’Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique (Ansice), installée avec ses kakemonos et prospectus pour les visiteurs. Même politique pour la Star nationale, qui, en plus offre une réduction de 20% des frais d’assurance de voiture aux femmes pendant tout le mois de mars.
L’Association tchadienne pour le bien-être familiale (Astbef) sensibilise les femmes et filles sur l’espacement des naissances et les méthodes de contraception. Pour ce travail, une sage-femme, accompagnée de quelques agents, a sa disposition, des préservatifs féminins et masculins, des vagins artificiels et une gamme de produits en lien avec à la contraception. L’équipe renseigne accueillir 10 à 15 visiteuses par jour.
A côté, le stand du Programme sectoriel de lutte contre le Vih sida (Psls) est l’un des rares qui accueille plus de monde. Le Psls a installé les agents sanitaires qui offrent gratuitement aux hommes et femmes, des tests de sida et de l’hépatite C. Ceux qui sont testés positifs auront une prise en charge, rassurent les agents. Pour eux, l’objectif est atteint avec en moyenne 40 personnes testées quotidiennement.
En plus de la foire, la Maison nationale de la femme a organisé la formation de 15 jeunes filles en animation et production radiophoniques. Cinq techniciennes, cinq animatrices en français et 5 autres en arabe bénéficieront de cette formation qui va durer trois mois. Des conférences et émissions sur des questions liées la femme ont été radiodiffusées.
Lanka Daba Armel