Doubragne a été nommé, le 24 décembre 2017, ministre de l’Economie et de la planification du développement, en remplacement de l’économiste Nguéto Yambaye qui avait mené la finalisation du Plan national de développement 2017-2021 et la conférence de mobilisation des fonds de Paris en septembre 2017. A l’époque, il dirigeait l’Ong Ihdl Tchad (Initiative humanitaire pour le développement local) qu’il avait fondée, après être passé par Africare.
Arrivé aux affaires, Doubragne constate que les projets présentés à Paris dans le cadre du Pnd ne sont pas bien structurés. Il veut désormais mettre l’accent sur l’étude de faisabilité.
“En septembre 2017, lorsque le chef de l’Etat a porté le Pnd à la table-ronde de Paris, il s’attendait à ce que les financements annoncés soient traduits dans les faits. C’est cette activité que nous nous sommes donné la mission d’accomplir. Nous avons commandité un cabinet international expérimenté qui a essayé de faire ce travail et qu’il va présenter afin de permettre que le Tchad mobilise effectivement les financements attendus, dans les secteurs stratégiques de développement notamment l’agriculture, l’élevage, l’énergie et les infrastructures”, déclare Doubragne, le 17 janvier 2019, en ouvrant les travaux de restitution de l’étude sur la création des agropoles dans dix régions du Tchad, réalisée par Amsco (African management services company) et son partenaire local, la Sdpa (Société de développement des produits alimentaires en Afrique).
Amsco, c’est le nom du “cabinet international expérimenté” commandité par le ministre de l’Economie. C’est une organisation multinationale qui offre des solutions intégrées aux entreprises privées, publiques et aux autres organisations internationales opérant en Afrique, dans le cadre du développement du capital humain. Son siège social est basé à Amsterdam (Hollande), mais sa succursale s’occupant de l’Afrique centrale est installée à Douala, au Cameroun. Elle œuvre dans 30 pays africains, le Tchad en est le 30ème.
Agropoles
Les agropoles devraient permettre d’offrir une meilleure structuration des filières agricoles productrices (riz, maïs, sésame et soja), ainsi que la filière bovine et de petits ruminants afin d’impulser le développement du pays par les qualifications des projets et des programmes.
Le 24 janvier 2019, en conseil des ministres, Doubragne annonce que le total cumulé du financement du Pnd mobilisé à ce jour-là était de 1 566 milliards de francs CFA, ce qui représentait 40% des 3 905 milliards promis à Paris.
Il organise, du 26 au 28 juin 2019, un forum Tchad-Monde arabe, dénommé “Invest in Chad” pour concrétiser les annonces faites à Paris en 2017. A l’issue de cette rencontre, 815 millions de dollars, soit près de 500 milliards de francs CFA, ont été enregistrés en termes d’intentions d’investissement dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, des mines, de l’énergie, du transport et du capital humain.
Doubragne devra s’expliquer sur l’organisation de ces évènements et dossiers. Le 19 novembre, au moment où le courrier de l’IGE arrivait sur ses bureaux, il s’envolait pour Yaoundé où s’est tenue la 34ème session des ministres de l’Union économique des Etats de l’Afrique centrale (Ueac). Le ministre de l’Economie, qui conduisait une délégation composée notamment de ses collègues en charge des Finances et des Affaires étrangères, a passé la présidence de l’organe sous-régional à son homologue camerounais, Allamine Ousmane Mey. Mais pendant les travaux, son esprit était sûrement braqué sur N’Djaména. La semaine qui commence aujourd’hui, est cruciale pour lui et pour ses deux collaborateurs. Ghislain Djimra
