Le délégué sanitaire provincial du Logone occidental, Dr Ongram Kouleta 2, situe l’Unicef parmi les partenaires privilégiés du gouvernement à travers le ministère de la Santé publique. Il en donne les raisons.
Dans le cadre de la coopération Tchad-Unicef, nous bénéficions de beaucoup d’appuis. L’Etat seul ne peut pas tout faire. Dans les plans d’actions du bureau de la zone sud, l’Unicef nous aide dans le cadre de la vaccination avec l’appui des intrants, de la chaîne de froid, un sud dépôt ici à Moundou qui nous sert à desservir les quatre provinces. Il y a également l’appui à la formation des agents sanitaires et relais communautaires pour les vaccinations. Nous avons également bénéficié de la formation d’une approche « Initiative des enfants » dans les départements de Laokassi et Ngourkosso, précisément à Krim krim et Bénoye. Dans cette initiative, nous avons des plateformes communautaires qui font le porte à porte, afin de nous permettre de booster les indicateurs, surtout en matière de santé des enfants, y compris la vaccination et également dans le domaine de la santé de la reproduction.
Dans le cadre de la prise en charge nutritionnelle, l’Unicef appuie les huit unités nutritionnelles ambulatoires (Una), avec la formation des agents de santé et relais communautaires, ainsi que la dotation des intrants. Dans le cadre du Vih/sida, il y a eu la formation initiale continue des agents, l’acquisition des intrants et de temps en temps le recyclage. Mais le volet le plus important est la prévention de la transmission mère-enfant. Là également, l’appui surtout de l’Unicef est très important, d’abord pour le suivi des grossesses lors des consultations prénatales (Cpn). Une fois dépistée, nous faisons le suivi jusqu’à ce que l’enfant qui naîtra de cette femme ait peut-être la chance de ne pas être contaminé par le Vih/sida. Sur le plan technique, l’Unicef met à notre disposition des consultants, pour l’appui technique des cadres afin d’élaborer nos documents normatifs. Il est mis également à notre disposition des logisticiens qui nous aident à bien gérer les intrants, en l’occurrence les vaccins.
Nous ne pouvons pas oublier l’appui dans la lutte contre la Covid-19. Notre plan de communication a été entièrement financé par l’Unicef, ce qui nous a permis de sensibiliser la population à partir des spots radio, qui a pris conscience lors de la campagne de masse contre la Covid-19 et d’avoir une grande adhésion facile de la population.
Et dans le cadre de la protection de l’enfant ?
Dans le cadre de l’enregistrement des naissances, nos agents ont été formés à cet effet, et nous travaillons avec les agents de la municipalité et la maternité, afin que dès qu’un enfant naît, qu’il soit immédiatement enrôlé pour la délivrance des actes administratifs’.
Des préoccupations d’ordre socioculturel relatives à la période entre la naissance et le baptême de l’enfant subsistent dans certaines communautés. Qu’en dites-vous ?
Je rassure que des dispositions sont prises dans ce sens, puisque ces préoccupations ont fait l’objet de discussions et d’échanges, lors de la formation des agents sanitaires et relais communautaires. Même si on n’arrive pas à donner le nom de l’enfant dès le premier jour pour l’établissement du bulletin de naissance, il y a la possibilité de rattraper cela pour le régulariser. Nous n’avons pas perdu de vue cet aspect. Des sensibilisations se font également dans ce sens, afin de trouver des stratégies pour anticiper.
Qu’en est-il des cas des nomades ou des transhumants?
C’est valable également pour le cas de ceux qu’on appelle des nomades, alors que dans le Logone occidental, ce ne sont pas vraiment des nomades, mais des éleveurs fixes dont la position est connue. C’est un nomadisme en interne et la formation des agents des centres de santé prend en compte ces ferricks qui sont dans leur zone de responsabilité respective. Nous procédons par la même stratégie que nous utilisons pour les atteindre dans le cadre de la vaccination.
Quelles sont les perspectives pour cette nouvelle initiative?
Moundou est la première province à bénéficier d’un bureau d’état-civil, après l’hôpital Notre dame des apôtres de N’Djaména. L’idée est que l’enfant qui naît ne perde pas l’opportunité d’avoir droit à une identité. Ce service est appelé à s’étendre progressivement aux districts sanitaires et centres de santé sur toute l’étendue du territoire.
Entretien réalisé par Roy Moussa