Droit de réponse

N’Djaména le 19 janvier 2021

A

Monsieur le Directeur de publication

du Journal N’Djaména bi-hebdo

 

Objet: Clarification sur la situation de la cimenterie de Baoré, entreprise par la société chinoise CAMCE.

Monsieur le Directeur de publication,

Je tiens tout d’abord à présenter mes soutiens sincères aux efforts que vous ne cessez de déployer pour le développement du journalisme du Tchad.

Récemment, le journal N’Djaména bi-hebdo a publié un article intitulé “L’exemple type de mauvaise gestion d’une entreprise” (Annexe 1), qui s’exprime sur l’histoire et la situation actuelle de la cimenterie de Baoré dont l’entrepreneur est la société chinoise CAMCE. La Partie chinoise est au regret et étonnée de constater que cet article évoque plusieurs soi-disant “fautes lourdes de conséquences” de l’entreprise chinoise, qui sont néanmoins injustifiées et non fondées. Le projet de la cimenterie de Baoré constitue l’une des priorités de la coopération bilatérale au début de la reprise des relations diplomatiques entre la Chine et le Tchad. Le gouvernement chinois lui attache une grande importance et suit étroitement son exécution et état de fonctionnement après la réception par la Partie tchadienne. A cet effet, la Partie chinoise profiterait de cette occasion pour préciser la situation réelle dudit projet et les travaux déployés depuis longtemps par la société chinoise CAMCE.

  1. Présentation générale du projet de la cimenterie de Baoré

La Cimenterie de Baoré constitue un projet industriel essentiel et surtout l’un des premiers fruits de coopération sino-tchadienne, auxquels l’Eximbank chinois a accordé des prêts préférentiels, après la reprise des relations diplomatiques de nos deux pays. Le contrat du projet comprend la construction d’une cimenterie d’une production annuelle de 200 000 tonnes, les routes reliant l’usine à la carrière, la fourniture des équipements de l’exploitation de carrière et du transport, ainsi que des conseils d’exploitation et d’entretien sur 5 ans, avec une valeur totale de 92,332,200 dollars américains. La durée de la construction du projet est de 30 mois.

En janvier 2007, CAMCE a signé le contrat commercial du projet avec le Ministère de l’Energie et des Mines du Tchad. La construction du projet a démarré en janvier 2009 et s’est achevée en juin 2011. S.E.M. Idriss Déby Itno, le Président de la République, a participé à la cérémonie de la première sortie du ciment. La société CAMCE a obtenu le Certificat de Réception Définitive (Annexe 2) du projet décerné par le Ministère de l’Energie et des Mines du Tchad en décembre 2015.

  1. Clarification sur les soi-disant “fautes” que relève l’article.

(1) Concernant la localité de la cimenterie.

La sélection de la localité de la cimenterie constitue un sujet compliqué et multidisciplinaire où l’emplacement de la carrière n’est pas le seul facteur à prendre en considération. La localité actuelle de la cimenterie a été profondément examinée et confirmée par le Ministère de l’Energie et des Mines du Tchad.

(2) Concernant les “défauts de non-conformité”.

Les “défauts de non-conformité” qu’indique l’article avaient été émis par le consultant PEG, lors de la réception provisoire de la cimenterie après l’accomplissement du projet en 2011, mais ont été tous rectifiés avant la réception définitive en 2015 (Annexe 3). En 2015, la production de la cimenterie totalise 240,000 tonnes, qui dépasse de beaucoup la capacité prévue. En respectant scrupuleusement les contrats, la société CAMCE adopte une attitude sérieuse et responsable pour corriger les pannes et les problèmes dans les plus brefs délais et assurer la bonne exécution et opération de la cimenterie.

(3) Concernant “le constructeur de la cimenterie s’est transformé en assistant technique et en fournisseur des pièces de rechange, ce qui n’est pas normal juridiquement”.

Conformément à l’article 21 du contrat commercial, la société CAMCE fournit le service de l’exploitation et de la maintenance pendant une période de 5 ans. En même temps, à la demande de la Partie tchadienne, la société CAMCE a signé un contrat d’assistance technique pour une durée d’un (1) an renouvelable avec la Société Nationale du Ciment (SONACIM), et a fourni l’assistance technique pendant 7 ans consécutifs jusqu’en décembre 2018.

Depuis la mise en œuvre du projet jusqu’à nos jours, la société CAMCE n’a reçu aucune plainte du gouvernement et aucune enquête administrative ou pénale. Aucune autorité judiciaire n’a non plus imposé de sanctions à cause de l’“anormalité juridique”.

(4) Concernant la formation du personnel.

En respectant les termes contractuels, la société CAMCE a fourni la formation systématique à long terme pour les employés tchadiens de la cimenterie. La société a compilé du matériel pédagogique de formation et a envoyé 29 employés tchadiens en Chine pour une formation technique durant 4 mois. Entre 2014 et 2018, la société a organisé au total 154 sessions de formation technique. Néanmoins, la SONACIM connaît toujours une grave fuite des techniciens, en particulier les professionnels de la mécanique et de l’électricité, qui ont bénéficié des divers formations mais finalement quitté la SONACIM.

  1. Contribution de la société CAMCE.

La société CAMCE accompagne de près le Tchad dans sa voie du développement industriel. La cimenterie a créé de nombreux emplois et a ainsi stimulé l’économie locale. Pendant la période de construction et d’assistance technique, la société CAMCE a établi une école primaire à Bissi-Keda et a fait des dons lors des inondations au bénéfice des femmes et des enfants.

Pour conclure, j’aimerait vous souligner que le gouvernement chinois accorde une grande importance, de tout temps, à la qualité de construction, de service et de fonctionnement des projets de coopération d’aide et de prêt. La Partie chinoise demande toujours aux entrepreneurs chinois de respecter strictement les contrats au cours d’exécuter les travaux, fournir les services techniques, et de s’acquitter de sa responsabilité sociale, tout en créant les emplois et faisant avancer le transfert des compétences. Dans le cas de l’apparition des problèmes ou différends dans la coopération, la Partie chinoise suggère de trouver la solution à travers la négociation amicale. La Partie chinoise remercie le Journal N’Djaména bi-hebdo de son attention portée sur les projets de coopération sino-tchadienne, et également l’invite à rapporter d’une façon plus juste et mieux informé et à contribuer ainsi à l’amitié existant si heureusement entre nos deux pays.

En souhaitant une communication plus étroite et fréquente, veuillez agréer, Monsieur le Directeur de publication, l’assurance de ma très haute considération.

CHEN XIAO

Conseiller Economique et Commercial de l’Ambassade de Chine au Tchad

NDLR :

Monsieur le Conseiller économique et commercial

La fiche que le journal a exploitée a été adressée par la direction générale de la Sonacim à la “Très haute attention du Maréchal du Tchad (…)”, le 16 juin 2020, suite à l’arrêt des activités de la cimenterie. C’est cette correspondance qui a obligé le chef de l’Etat à frapper du poing sur la table afin de relancer l’usine le 5 décembre dernier. Ainsi, votre droit de réponse est un éclairage sur les points dont les responsables de la Sonacim accablent la China CAMC Engineering (CAMC) en lui faisant également porter le chapeau des difficultés qui minaient le bon fonctionnement de cette entreprise.

La Rédaction.