Le 20 juillet 2020, le ministère des Finances et du budget a signé une convention avec neuf banques de la place pour le financement des projets des jeunes. A l’approche de la date de clôture des dossiers, fixée au 15 août, les guichets de certaines banques sont déjà inondés des documents de projets.
Tous les jours, devant les guichets des banques partenaires, bon nombre d’agents orientent les usagers. Les phrases telles que “au fond, à votre droite” ou “c’est au service courrier, dernier guichet”, ou encore “au premier” sont répétées à longueur de journée. Dans certaines banques, il suffit de se présenter comme porteur de projet pour qu’on vous demande de glisser le document. Dans d’autres, l’on prend au moins le soin d’écrire la date de réception sur votre document, alors que dans certaines, le dépôt se fait sans un quitus. Aucune fiche à remplir ou à signer, notifiant le dépôt effectif des projets avec possibilité de suivi. Ce qui ne permet pas de dénombrer les projets enregistrés à ce jour. Les services de courriers des banques estiment, selon la récapitulation, qu’on serait autour de 2000 à 3000 documents de projets. Ce nombre, selon un chargé de communication d’une banque, serait en baisse, si les documents étaient dûment enregistrés. “Nous avons pensé au début que c’était un fake news quand l’information circulait sur le net. Il a fallu que la direction générale fasse des notes circulaires pour faciliter la réception des projets. Si vous étiez venu dans la première semaine du lancement, on vous dira simplement que vous vous êtes trompé de banque”, se rappelle-t-il.
Par contre, certaines banques ont pris des dispositions bien avant l’ouverture des guichets. “Nous recevons environs 50 projets par jour ces derniers temps, nous sommes à près de 800 projets enregistrés”, explique une réceptionniste. Pour l’heure, aucune communication ne filtre sur les mécanismes d’octroi de fonds et sur la flexibilité des banques dans ces financements. Mais au sein des banques partenaires, on attend la clôture des dossiers pour permettre aux comités d’évaluation des différentes banques de se pencher sur la pertinence, l’innovation et le caractère bancable des projets déposés. C’est dire que, pour être financés, les projets doivent contenir un plan d’affaire bien rédigé, présenter le profil de l’équipe de pilotage dans le cadre de leur mise en œuvre.
Djondandi Tatouin, directeur de la promotion des jeunes, du volontariat, de l’emploi et de l’insertion, du ministère de la jeunesse et de sport clarifie: “un comité sera mis sur pied pour étudier tout le contour des projets. Si ce comité juge que votre projet n’est pas fiable ou bancable, on va simplement le mettre de côté”, explique-t-il. D’ores et déjà, certaines banques pensent prioriser les jeunes qui ont des comptes au sein de leurs établissements. C’est une stratégie pour garder l’argent sur place. “Avant de financer, nous allons d’abord vérifier si ces jeunes ont ouvert des comptes ici. Au cas contraire, nous allons mettre à leur disposition des agents pour leur faciliter l’ouverture des comptes. Nous allons faire le virement directement dans le compte. On ne peut pas prendre le risque de donner des millions à verser dans un autre compte”, fait savoir un cadre d’une banque.
Nadjindo Alex
