Le président national de l’Union pour le renouveau et la démocratie (Urd), Félix Romadoumngar a organisé une conférence de presse, le 27 juillet 2021 au siège du parti où il a rompu avec le mutisme qu’il a observé, depuis la dernière présidentielle.
L’occasion faisant le larron, Félix Romadoumgar a choisi la veille de l’échéance donné par le premier ministre, pour arrêter la liste du comité d’organisation du dialogue national inclusif en vue, pour rompre le silence. Communication stratégique, il s’est justifié par rapport à son mutisme, et a informé l’opinion nationale et ses militants, que l’Urd demeure toujours le chef de file de l’opposition démocratique, dans ce contexte actuel, dominé par le flou artistique des hommes politiques.
L’on retiendra que sa communication a essentiellement tourné autour du mémorandum de l’opposition démocratique (en six points), adressée au Conseil militaire de transition (Cmt). Il s’agit de la question de la formation d’un gouvernement civil composé paritairement entre la majorité présidentielle, l’opposition démocratique et qui doit être dirigé par un premier ministre civil; la mise en place immédiate d’un conseil national de transition, organe législatif composé de la majorité et de l’opposition, également de la société civile qui doit légiférer les projets de lois, en attendant les élections législatives; la mise en place par les parties prenantes de la Cmt (partis politiques et société civile), d’un comité de dialogue inclusif; la désignation au cours du dialogue, des organes qui auront la charge de conduire la transition pendant une période de 18 mois; l’exclusion des membres du Cmt, du premier ministre de la transition et du président du Cnt des futures élections, qui se justifie par le fait qu’ils ne peuvent pas être juges et parti; et la mise en place immédiate d’un comité chargé de révision de la charte de transition.
Pour le président de l’Urd, il faut rapidement aller au dialogue, qui peut-être, va remettre en cause les organes actuels de transition. Parce que la charte de transition contient des lacunes, puisque c’est un document qui a été très rapidement rédigé et n’a pas pris en compte tous les problèmes du pays. C’est pourquoi, il faut également rapidement mettre sur pied un comité pour réviser cette charte. A son avis, c’est le point le souhait fort de l’opposition démocratique.
Les multiples démarches menés par l’Urd, à travers la remise de sa feuille de route, aux différentes délégations internationales qui se succèdent et envoyées au Cmt, obéissent à des préoccupations précises du parti:
Celles d’accompagner les nouvelles autorités tchadiennes et les parties prenantes, à œuvrer pour la mise en place des institutions fortes. Mais également de renforcer et œuvrer pour la cohésion nationale, et le vivre ensemble; Aider à contribuer à la réforme de l’armée nationale, pour qu’elle soit une armée républicaine; Ainsi que les réformes du système éducatif et sanitaire; Renforcer l’état de droit, le respect des droits de l’homme et de la démocratie; Associer et impliquer les femmes, les hommes et la diaspora, quand à la gestion de la chose publique; Appuyer à redéfinir la politique étrangère du Tchad, axée sur la paix, la lutte contre les nouvelles formes de menaces, le respect de la souveraineté des états et la non ingérence; et aider les gestionnaires de la transition à organiser le plus rapidement possible, le dialogue national inclusif.
Au regard du volte face de la Cmt, qui avait d’abord récusé le représentant de l’Union africaine, avant de se raviser pour accepter son remplaçant, le président de l’Urd fait une lecture simple et estime qu’entre un sénégalais et un congolais, c’est toujours un africain qui remplace un autre. «La politique étrangère dans un Etat est toujours définie par le président de la République. Donc, c’est aussi faire la volonté de nos dirigeants et leur position dans la gestion de la transition. Pour cela, l’Urd n’a pas trop de commentaire à faire. C’est de la compétence du président du Cmt» conclue t-il.
Par rapport aux remous et tergiversations pour le dialogue national qui s’observent, Félix Romandoumngar rappelle que les partis politiques (230) sont organisés en opposition et majorité. Les activités politiques pour des consultations de ce genre, sont généralement coordonnées par les chefs de file de l’opposition et de la majorité. Pour lui, C’est une erreur du ministre d’Etat, qui a pensé bien faire de convoquer tous les partis politiques en salle, pour leur demander de désigner 15 représentants, des deux composantes de la classe politique. «C’est une chose impossible, et je pense que les choses sont entrain d’être corrigées. Tout va rentrer dans l’ordre, bien que nous sommes au dernier jour aujourd’hui, même jusqu’à minuit les choses vont s’arranger».
Romadoumngar Félix le président national de l’Urd, a précisé aux journalistes, qu’en homme politique averti, «Je pressens qu’il y aura une prolongation de la durée de la transition, si des dissonances continuent de s’observer».
Roy Moussa