Finances et fonction publiques : La migration vers le numérique

Le 11 novembre 2020, le ministère des Finances et du budget a couplé le lancement d’un nouveau Système de gestion des finances publiques (Sigfip) à l’opération d’enrôlement biométrique des agents civils de l’Etat. 

L’enrôlement biométrique des agents civils de l’Etat et le Sigfip sont les deux avancées faites par le Tchad dans le processus de numérisation. C’est le fruit d’une coopération entre le Tchad et le Rwanda par l’entremise de Rci (Rwanda coopération initiative). Selon Jean de Dieu Rurangirwa, chef d’équipe du Rci, par ailleurs ancien ministre rwandais de technologies, le Sigfip comporte plusieurs avantages. “Ce nouveau système présente beaucoup des avantages pour une bonne gestion de finances publiques.  Il permettra entre autre, la gestion de carrière, de la solde des agents de l’Etat, renforcera le pilotage et la gestion de la masse salariale, l’élaboration et la préparation des budgets, l’exécution des dépenses, la comptabilité générale et budgétaire, la sécurisation des données de la solde’’ informe-t-il. Pour le ministre tchadien des Finances et du Budget, Tahir Ahmid Nguilin, c’est une mission accomplie. “L’une des premières missions assignées par le maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno au ministère des finances et du budget, et dès ma prise de service, est d’informatiser et de sécuriser l’ensemble de nos finances publiques”, s’est-il félicité. Il annonce par ailleurs que “le budget 2021 est d’ores et déjà en préparation sur ce nouveau système et s’exécutera le moment venu dans ce même cadre. Et pour ce qui est du nouveau système de gestion de la solde, son opérationnalisation débute par l’enrôlement biométrique des agents de l’Etat’’.

L’opération d’enrôlement commence cette semaine à N’Djamena avec 25 équipes qui vont passer dans les différents ministères et institutions publiques. Après, s’en suivra la 2ème étape avec le déploiement des 25 équipes dans les 22 autres provinces (divisées en zones nord, est-centre, ouest et sud) et la 3ème étape par l’enrôlement à distance des agents des ambassades. “Grâce à ce nouveau système, il sera plus facile pour les services en charge des ressources humaines de traiter les actes d’avancement, de reclassement et de titularisation”, éclaire le ministre de la fonction publique, du dialogue social et de l’emploi, Ali Mboudou Mbodoumi.

  “En s’adonnant à ce précieux exercice, les agents de l’Etat n’auront plus de difficulté à percevoir leurs salaires mensuels. Ils le percevront en temps réel”, ajoute le ministre d’Etat, ministère secrétaire général de la présidence, Kalzeubé Payimi Deubet.

Pour lui, si la bancarisation des salaires des agents de l’Etat est devenue aujourd’hui une réalité, l’enrôlement biométrique ainsi lancé va permettre aux fonctionnaires et contractuels de l’Etat de sécuriser leurs rémunérations, d’être proches de leurs domiciles financiers, d’éviter les interminables attroupements inutiles et d’éviter également les nombreuses et longues et files d’attentes devant les établissements bancaires. Il invite tous les fonctionnaires et contractuels de l’Etat à aller se faire recenser car, justifie-t-il, “il ne s’agit pas d’un recensement de plus, mais d’un véritable instrument financier qui répond aux exigences de l’heure”.

Pour se faire enrôler, l’agent civil doit se présenter muni de son numéro matricule, d’un passeport ou d’une carte nationalité d’identité, d’un numéro de téléphone, du dernier acte de nomination ou administratif (avancement, titularisation, prise de service). Cela permettra d’actualiser et de compléter les informations individuelles de chaque agent (adresse, émail, numéro de mobile money, etc.) et d’actualiser leur positionnement administratif (direction, responsabilité, position géographique, etc.).

Lanka Daba Armel