Fondation Hassan Djamous plaide pour la paix

La Fondation panafricaine Hassan Djamous pour la paix et l’action humanitaire a organisé un symposium dit inclusif du 9 au 10 février 2022 au Palais du 15 janvier.

“Votre présence à travers cette mobilisation prouve à n’en point douter votre attachement sans faille à la paix, à la stabilité, à la concorde nationale et à la cohésion sociale de notre pays qui sont le crédo du développement”, a annoncé Mariam Djamous, présidente de la Fondation Hassan Djamous à l’auditoire lors du lancement du symposium inclusif. Pour elle, le Tchad a connu dans le processus de l’évolution de son histoire sociopolitique que des événements douloureux, qui ont mis en mal au fil des ans, la réelle cohésion entre les filles et fils du Tchad. “En effet, le premier tir entendu dans la ville de N’Djaména en 1963, juste trois ans après l’indépendance politique du Tchad, à cause des rivalités entre les acteurs politiques n’a fait qu’inspirer les autres crises que les tchadiens ont sans cesse vécues. Les crises politiques causant ainsi l’instabilité au Tchad ne se sont plus arrêtées et s’en suivirent les guerres de 1979, 1980, du 13 avril 2006, de 2008 sans compter les différents combats à nos frontières. Nous avons tout perdu dans la guerre, en nous rappelant les derniers événements du 20 avril au cours desquels le président de la République y a consacré le sacrifice suprême pour préserver la paix. Mais il faut dire que nous avons ruiné notre pays par la guerre, chers frères et sœurs tchadiens. Il est donc judicieux de se remettre en cause et se demander à quoi ont servi toutes ces batailles entre les tchadiens? Ont-elles permis de développer le Tchad ? La réponse est sans appel, non !”, a-t-elle clamé. C’est pourquoi, la fondation Hassan Djamous, selon elle, constitue une opportunité pour esquisser des pistes pouvant permettre de consolider la paix. Elle est une occasion de tourner la page douloureuse de l’histoire tumultueuse du pays, car dit-elle, la guerre n’a d’intérêts que pour ceux qui vendent les armes mais pour les Tchadiens, elle n’a que des conséquences douloureuses.

Pour le ministre d’Etat en charge de la Réconciliation nationale et du dialogue au Tchad, Acheikh Ibn Oumar, le dialogue national inclusif, dont les Tchadiens sont engagés à organiser, doit être approprié par tous les citoyens, les organisations et cellules. Pour lui, ce symposium se tient à quelques jours du lancement du pré-dialogue avec les groupes armés à Doha au Qatar. “Nous espérons que les résultats de vos réflexions de vos travaux nous serons fournies à temps pour nous renforcer à ce pré-dialogue avec nos frères des groupes armées”, exhorte-t-il. Acheikh Ibn Oumar, reconnaît qu’après les douloureux moments qu’a connus le Tchad et qui ont conduit à la mort du président Déby Itno, le Tchad a titubé mais ses filles et fils ne sont pas tombés et c’est l’essentiel, estime-t-il. Pour lui, ce qui reste est d’aller de l’avant.

“Il ne suffit pas de dire allons de l’avant mais de tracer une bonne route qui ne conduise pas à une impasse ou un fossé et aussi de trouver un bon rythme pour ne pas aller trop vite ou trop lentement et c’est notre responsabilité à tous. Je voudrais insister sur le nous tous dans un élan d’ensemble que le pays va se redresser parce que l’enjeu est exceptionnel. Il ne s’agit pas seulement d’une transition ou seulement d’élection mais il s’agit vraiment de passer d’une étape historique à une autre”, a-t-il conclu.

Hassan Djamous dont la fondation de son épouse porte le nom était le commandant en chef de l’armée tchadienne. Il a fait partie du groupe d’action du 1er avril 1989 qui a orchestré un coup d’Etat contre le dictateur Hissène Habré. Ce coup étant raté, Hassan Djamous a trouvé la mort et c’est Idriss Déby qui a conduit au Darfour soudanais les putschistes qui ont dû obtenir d’autres soutiens pour se constituer en Mouvement patriotique du salut pour revenir conquérir le pouvoir, le 1er décembre 1990.

Modeh Boy Trésor