Une vingtaine de jeunes filles et garçons, membres des associations des droits humains, notamment de Droits de l’homme sans frontière (Dhsf) de N’Djaména et des provinces, prennent part à un atelier sur la “Formation sur le manuel de prévention, des propos haineux, de protection physique, sécurité des données et en ligne”, le 30 avril 2024.
L’atelier est organisé par Droits de l’homme sans frontière (Dhsf), en collaboration avec le Réseau des défenseurs des droits de l’homme en Afrique centrale (Redhac). C’est suite à un projet soumis et financé par le Canada, qui porte sur l’engagement des jeunes filles et garçons, ainsi que des femmes en faveur de la paix et la réconciliation nationale en Afrique centrale. Ce projet qui est à sa phase 2, couvre trois pays : le Cameroun, la Rca et le Tchad. Cet atelier prolonge une action déjà commencée il y a quelques mois, avec la formation des jeunes médiateurs et médiatrices en communauté de médiation, pour être aptes à accompagner les processus de paix et de réconciliation nationale des autres communautés, ainsi qu’être capables de faire de la médiation entre diverses communautés.
Un manuel pour renforcer les médiateurs et médiatrices
Un manuel est élaboré dans ce sens, sur la prévention des discours de haine en ligne et hors ligne, sur la protection physique, la sécurité des données et en ligne à l’endroit des jeunes médiateurs et médiatrices, des défenseurs des droits humains, des femmes défenseures, mais aussi des journalistes. Au niveau de son contenu, les participants ont été outillés aux notions de discours de haine, de la cohésion sociale, paix et droits humains ; au contexte politique et cadre juridique de lutte contre les discours de haine ; aux défis de sécurité des données et en ligne des jeunes (filles et garçons) et des femmes défenseures des droits humains ; de risques, menaces, représailles, incidents de sécurité et vulnérabilités ; de stratégies et moyens de protection des défenseurs. Des échanges et débats interactifs ont suivi.
Marcel Mani, le chargé de programme du Redhac précise qu’«Après avoir élaboré ce manuel, il est question d’outiller ces jeunes médiateurs et médiatrices qui ont été formés, mais également d’autres défenseurs des droits humains qui travaillent dans l’environnement tchadien, sur la protection physique et la sécurité des données et en ligne, la prévention sur les discours haineux et leur gestion. Il est question de leur présenter le cadre juridique qui entoure toutes ces notions et leur donner des outils pratiques pour assurer leur protection physique, leur sécurité quand ils sont sur internet ou manipulent leurs ordinateurs, afin qu’ils assurent bien leur travail de promotion et de défense des droits de l’homme ».
Il est attendu de l’atelier, un état des lieux des enjeux sociopolitiques, sécuritaires et des recommandations sanctionnées par une déclaration finale ; la mise en place d’un club de paix au niveau des différentes communautés ; la prise en charge conséquente des jeunes filles et garçons, des femmes défenseurs et des journalistes, de leur niveau de protection, celle de leur proche ainsi que des lieux de travail.
Les objectifs visés à travers l’atelier sont de mettre ensemble les tchadien(ne)s victimes ou collatéraux des conflits, afin de partager les expériences et les bonnes pratiques des crises sociopolitiques, sécuritaires ou communautaires que traverse le Tchad. Cela, afin de poser les bases de la Commission Vérité, justice et réconciliation, et faire des propositions concrètes pour la résolution pacifique des conflits et l’avènement d’une paix durable et sécurité humaine ; doter les jeunes filles et femmes défenseures et journalistes d’outils pratiques pour renforcer leurs capacités en prévention des discours de haine, protection physique et sécurité des données et en ligne au travers du Manuel élaboré par le Redhac.
Roy Moussa