Le 1er septembre a marqué l’ouverture de la 2ème session ordinaire 2021 de l’Assemblée nationale. Probablement la dernière session depuis dix ans. Car le décret nommant les conseillers nationaux de transition pour les remplacer est en préparation.
“La 3ème législature cèdera dans quelques semaines sa place au Conseil national de transition”, c’est ce qu’a dit le président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, à l’ouverture de la session. La session dite budgétaire prend normalement fin en décembre prochain. Dans le laps de temps qui leur reste, Haroun Kabadi et ses collègues comptent légiférer quelques projets de loi avant de s’en aller. Après s’être attribués les fonctions du Conseil national de transition en votant le programme politique du gouvernement de transition, les députés veulent encore récidiver en examinant la loi de finances 2022. Vont-ils être en fonction jusqu’en décembre prochain pour examiner la loi de finances ou cette dernière va être examinée avant ledit mois ? Cette question demeure sans réponse.
Lors de cette session également, l’Assemblée nationale examinera une proposition de loi, une ordonnance et ratifiera deux accords. Il s’agit notamment d’une proposition de loi portant règlementation de l’activité de transfert de fonds par les sociétés en République du Tchad, de l’examen de l’ordonnance portant statut général des militaires, forces de défense et de sécurité, de la ratification de l’accord de crédit entre le gouvernement et le Fonds international de développement agricole (Ida) et de la ratification de l’accord de prêt relatif au financement d’un projet d’irrigation dans les provinces du Lac-Tchad et Barh El Gazel. Tel est le chapelet de travail à effectuer par les députés de la 3ème législature avant de passer la main au Cnt.
Le rapport de la 3ème législature dont la rédaction a commencé après la prise de pouvoir par le Conseil militaire de transition (Cmt) est déjà finalisé. Tout laisse penser dans le discours de Haroun Kabadi, à l’ouverture de la session, que ses jours en tant que président de l’Assemblée nationale sont comptés. Dans un discours très émotif, il a fini par des mots d’au revoir à ses collègues et collaborateurs. “A mesdames et messieurs les députés, je tiens à leur exprimer toute ma gratitude pour le temps que nous avons passé ensemble, mais aussi et surtout pour leur dévouement dans l’exercice de leur mission parlementaire au cours de cette décennie passée à l’hémicycle. A ceux d’entre vous qui auront la chance et le privilège de revenir comme membre du Conseil national de transition, je leur souhaite bonne continuation. Aux autres qui ne pourront accéder au Cnt, je leur souhaite une bonne réinsertion dans la vie active et professionnelle”, a conclu Haroun Kabadi. La messe est dite. Cette déclaration, jointe à celle du vice-président du Cmt, Djimadoum Tiraïna, par ailleurs président du comité ad hoc de sélection des candidatures au Cnt, indiquent que les conseillers de transition devraient être nommés bientôt. Djimadoum Tiraïna, qui a clamé la bonne foi du comité ad hoc de sélection a omis les politico-militaires des 12 composantes qui vont faire partie du Conseil national de transition. Par contre, les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et non représentés ont leur place. Ils seront accompagnés des forces de défense et de sécurité, des organisations des jeunes, des femmes et de la société civile, des ordres professionnels, des groupements des syndicats, des personnes vivant avec un handicap, des personnes ressources, des autorités traditionnelles et de la diaspora.
Lanka Daba Armel
