Insuffisance d’aide humanitaire aux réfugiés

En prélude de la célébration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire (Jmah), par les Nations-unies tous les 19 août, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) organise une conférence-débat ce vendredi 18 août 2023 au Musée national, dans le 5ème arrondissement de la ville de N’Djaména.

Les thématiques qui ont fait l’objet de cette conférence prennent en compte l’aperçu de la Jmah, l’action humanitaire et ses défis au Tchad et enfin, répondre aux conséquences de la crise soudanaise à l’Est du pays.

Dès l’entame de leurs propos, les conférenciers rappellent que quatre principes fondent l’aide humanitaire : humanité, neutralité, impartialité et indépendance.

En effet, lors de la conférence-débat, les panélistes (Innocent Mbal Ganda, directeur du Programme de développement Ades et chargé de programme et Djouma Daouda, chargé des affaires humanitaires au Tchad) ont expliqué la situation relative aux réfugiés qui prévaut actuellement au Tchad avant de préciser leur position liée aux actions humanitaires. Ils rappellent que l’état est le premier responsable quant à l’assistance des réfugiés. Mais cela n’empêche pas les humanitaires à l’accompagner dans ses actions.

Ainsi, notent-ils, « le mouvement de population (réfugiés, déplacés internes et retournés), les effets liés au changement climatique, les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les conflits internes et les conséquences des conflits externes (externes compte tenu de la situation géographique du Tchad) constituent des risques qui impactent sur le pays. Tout ceci vient de la flexibilité du gouvernement tchadien dans l’accueil des réfugiés à travers la loi d’asile », soutiennent les panélistes.

En ce qui concerne les réfugiés soudanais, les conférenciers précisent que « sur les 350 000 réfugiés qui occupent actuellement le sol tchadien, seulement 125 000 bénéficient de l’habitat ».

Pour l’accomplissement de ses actions, les Ong ont mis sur pied un plan de réponse humanitaire, fondé sur l’aperçu de besoins humanitaires. Sur le plan stratégique, les conférenciers appellent à l’appui des partenaires et des bailleurs de fonds afin de prendre en charge les réfugiés. Car, pour Djouma Daouda, chargé des affaires humanitaires au Tchad, « Il faut aux organisations nationales et internationales au Tchad 674 000 000 de dollars (dont environ seulement 130 000 000 de dollars mobilisés) en terme d’aide humanitaire ».

Pour finir, les conférenciers tiennent à rappeler que l’aide humanitaire intervient sur la demande exprimée par l’État qui est le premier garant de mesures sécuritaires des humanitaires. Au Tchad, de manière générale « 6,9 millions de personnes ont besoin de l’assistance humanitaire. Cependant, seulement 4,4 millions en bénéficient ».

 

Toïdé Samson, stagiaire