Au cours d’un point de presse fait hier, mardi 18 juin 2024, Me Allah-Ramadji Nabaye et deux de ses collaborateurs, constituant le conseil des 25 militants du Parti Socialiste sans Frontière (Psf) arrêtés il y a presque cinq mois, dénoncent un vice de procédure et exigent en conséquence, la libération immédiate de leurs clients.
Le 28 février, date sombre pour le Parti socialiste sans frontières n’a pas seulement vu la disparation de Yaya Dillo Djerou Bétchi alors président de ladite formation. Ce jour, plusieurs militants du parti ont été traqués et sommairement placés en réclusion sans autre forme de procès. Certains débarqués à Korotoro et d’autres dans les infâmes cellules de l’Agence nationale de sécurité (Ans). C’est après leur mise aux arrêts qu’une procédure judiciaire a été enclenchée, en violation de plusieurs dispositions du code de procédure pénale au premier rang desquelles les articles 50 et 51.
«Nous voudrions marquer l’expression de notre désapprobation totale relativement à la procédure de l’affaire opposant le ministère public à M. Barkaï Mahamat Abdoulaye Barkaï et 24 autres. En tant que conseil qui avons la lourde charge de la défense des inculpés, nous avons complètement été ignorés dans le cadre de cette procédure », dénonce Allah-ramadji, à l’entame de son propos devant un parterre de journalistes.
Selon lui, le droit de la défense qui se veut fondamental pour tout citoyen quel que soit le délit reproché et le droit à la présomption d’innocence n’ont pas été respectés dès le début de la procédure. En sus d’être détenus dans des conditions exécrables, les militants du Psf engeôlés n’ont pas de contact avec l’extérieur, notamment leurs avocats. Ce qui rend particulièrement leur défense délicate. Bien que le conseil des inculpés ait été constitué avec un léger retard, les six différents cabinets d’instruction formés pour les 25 inculpés n’ont pas daigné considérer la présence et la prise en main du dossier par le cabinet de Me Allah-ramadji, après que celui-ci ait pris le soin de transmettre des avis de constitution. Dans cet élan de mépris de la défense, la chambre d’accusation s’est réunie à deux reprises sur l’affaire sans pour autant informer les avocats des inculpés. Eu égard à ces nombreuses irrégularités constatées et en l’absence d’un procès équitable, Me Allah-ramadji demande l’annulation pure et simple de la procédure et espère voir ses clients libres.
Mais s’il faut lire entre les lignes, Me Allah-ramdji et ses collaborateurs devront en faire des pieds et des mains pour obtenir gain de cause. Car il s’agit là d’un procès politique, et l’histoire d’un avocat assermenté qui veut dire le droit dans un système judiciaire instrumentalisé.