Au cours de sa visite au Tchad, du 22 au 25 janvier, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Hafez Ghanem repart satisfait. Il promet soutenir le gouvernement dans ses objectifs de développement.
“Le rythme de la mise en œuvre de nos projets est positif et en général, nous sommes satisfait de notre coopération et partenariat avec le Tchad”, déclare le vice-président de la Bm pour la région Afrique. “La question qu’on se pose aujourd’hui avec le gouvernement est qu’est-ce qu’on doit faire de plus et comment on peut avoir un impact plus important avec les projets. On se pose cette question pour la simple raison que nos fonds sont renouvelés tous les trois ans. A partir du 1er juillet, on rentre dans un nouveau cycle de financement à la Banque mondiale. On aura plus de ressources que le dernier cycle. Alors quelle est la manière la plus efficace pour investir ces ressources au Tchad pour avoir le meilleur impact sur la pauvreté et accélérer le développement et la croissance”, s’interroge Hafez Ghanem.
L’objectif de la première visite du patron de la Bm région Afrique en terre tchadienne consiste à réaffirmer et renforcer un partenariat qui soutient les objectifs de développement du Tchad dans divers domaines, en particulier le capital humain, le secteur rural, la gouvernance économique et la réduction de la vulnérabilité.
“Nous sommes ici pour discuter avec le gouvernement tchadien pour voir quelles sont ses priorités et comment la Banque mondiale peut aider et soutenir le Tchad dans son développement, le secteur privé et les acteurs de la société civile”, dit-il. Au cours de son séjour au Tchad, Hafez Ghanem a multiplié des rencontres d’échanges avec les acteurs publics et privés. Sa rencontre avec les ministres est axée sur les priorités du gouvernement qui pourront bénéficier des appuis de la Bm dans leur mise en œuvre. “On a fait l’état des lieux de nos programmes actuels. Le gouvernement et la Banque mondiale ont exprimé leur satisfaction de la qualité de leur coopération et de l’exécution des projets”, informe Hafez Ghanem qui retient parmi les plusieurs secteurs discutés avec les ministres, trois jugés pertinents et pour lesquels une mission de son institution “sera envoyée rapidement pour travailler avec le gouvernement sur les programmes qui seront soutenus par les deux parties, par d’autres partenaires mais aussi par le secteur privé dont l’apport est aujourd’hui incontournable dans le développement”, annonce-t-il. Il s’agit du secteur de “l’Energie, du capital humain et du numérique”, cite le vice-président.
Sur le secteur de l’Energie, le niveau d’accès à l’électricité au Tchad est 8%. Les membres du gouvernement lui ont exprimé leur désir que d’ici 2030, l’accès à l’électricité soit universel. “On s’était mis d’accord de travailler ensemble”, affirme-t-il.
Sur le capital humain, l’importance des investissements dans la santé, l’éducation et l’autonomisation de la femme a été évoquée. “On a parlé du projet Swedd et on s’était mis d’accord de l’étendre sur tout le territoire national. Le ministre de la santé a souligné que le problème majeur dans son département est le paludisme et nous sommes là pour soutenir les programmes”, note le vice-président.
Quant au secteur du numérique et des télécommunications, “le gouvernement a des objectifs très ambitieux d’accélérer l’accès à la téléphonie mobile et à l’Internet. Là aussi, nous nous sommes mis d’accord que cela soit une priorité parce que pour créer de l’emploi au 21ème siècle, nous avons besoin de l’économie numérique. Toutes nos études en Afrique ont montré que les pays qui ont créé le plus d’emplois pour les jeunes ce sont ceux qui ont amélioré l’accès à l’Internet et à la téléphonie mobile. Car tous les secteurs dépendent aujourd’hui du numérique”, explique-t-il.
Hafez Ghanem à Mani
A Mani où il s’est rendu pour visiter quelques projets financés par son institution dans le cadre de l’exécution du projet Swedd dont l’objectif est l’autonomisation des femmes, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique a été accueilli chaleureusement avec un rituel qui consiste à le vêtir d’un accoutrement traditionnel au domicile du sultan. C’est alors qu’il se rend dans un champ maraîcher du groupement des femmes soutenu par la Banque mondiale à travers le projet Swedd. Il a aussi visité le centre de santé de Mani. Il a reçu des doléances des femmes tractoristes et des groupements, ainsi que des responsables du centre de santé.
“Je suis très heureux de voir les résultats de notre projet à Mani. L’autonomisation de la femme est une condition pour le développement. Nous avons au Tchad et en Afrique connu un retard de croissance des enfants. 40% des enfants souffrent de retard de croissance au Tchad. Un projet comme le Swedd que nous avons visité à Mani aide à l’autonomisation des femmes, c’est un projet qui lutte contre le mariage précoce, qui encourage nos filles à aller et rester à l’école et encourage l’autonomisation économique des femmes. Quand j’ai vu les filles et les femmes qui travaillent sur leur champ de groupement, qui manient le tracteur, j’étais impressionné et j’ai demandé à mes collègues responsables de ce projet qui couvre actuellement quatre régions, d’augmenter la taille pour couvrir l’ensemble du territoire tchadien”.
Nadjidoumdé D. Florent.