Une roquette de l’Armée tchadienne tirée suite à une fausse manœuvre a fait 5 morts le 17 avril dernier à la base aérienne Adji Kosseï installé près de l’aéroport international Hassan Djamouss de N’Djaména.
Mais depuis ce jour, à part le communiqué de presse de l’Ambassade de France qui apportait un démenti à ce qui se disait sur les réseaux sociaux, aucune autorité n’a pipé mot sur ce qui s’est exactement passé. C’est suite à ce silence que la Ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh) qui a mené des investigations personnelles a tenu à apporter son soutien à la famille endeuillée.
Selon le président de la Ltdh, Me Loalngar Yogangna Max, l’accident est survenu au cours d’une opération de ravitaillement. Quand l’opération colère de Bohoma a été lancée, les avions de guerre étaient toujours prêts pour le collage. Pour ce faire, l’Armée française a été sollicitée pour faire le plein des réservoirs d’un appareil de sa consœur tchadienne. “Ce jour du 17 avril, une citerne de carburant de l’Armée française était en train de pomper du carburant pour remplir les réservoirs de l’avion de l’armée tchadienne. Les charges roquettes étaient en place et la température était très élevée. Vraisemblablement, la combinaison carburant, armement et température élevée serait une cause potentielle d’un départ de feu qui aurait été provoqué par l’allumage d’un interrupteur de lancement de missile”, explique Loalngar Max.
Toujours selon le président de la Ltdh, le général dont la demeure été foudroyée était à deux minutes de sa maison au moment de l’impact mortel. Ce qui amène la Ltdh à s’interroger. Le tir était-il accidentel ou visait-il expressément le général ? Quelqu’un avait-il pénétrer dans l’avion? Pourquoi personne n’a ouvert une enquête? Mais de tout ce qui précède, “l’une des questions, et de loin la plus importante, reste la question de la proximité de la base aérienne militaire en plein cœur de la capitale, au milieu des habitations civiles. N’est-il pas grand temps de déplacer cette structure vers la périphérie ou vers d’autres centres à l’intérieur du pays?” Telle est la suggestion de la Ltdh aux autorités politiques et sécuritaires. Car rappelle son président, il y a quelques années, un mirage de l’Armée française avait raté son vol pour finir sa course dans le décor. “Le pire avait été évité mais rien ne dit que la prochaine fois, ce sera encore la même chose (…). Afin que d’autres accidents de cette nature ne viennent plus endeuiller des familles dans l’avenir, le démantèlement de la base Adji Kosseï doit être envisagé dans le meilleur délai”, prévient-il.
Par ailleurs, Me Loalngar Yogangna Max demande réparation à l’Etat tchadien et à son partenaire français pour les parents des victimes civiles tchadiennes de l’accident du 17 avril 2020.
Lanka Daba Armel