La plateforme interconfessionnelle du Tchad commémore le 2 décembre 2019 la traditionnelle journée nationale de la prière pour la paix, la cohésion pacifique et la concorde nationale.
Le Palais du 15 janvier, cadre de la cérémonie, a rythmé aux pas des chants de différentes religions monothéistes à ce rendez-vous des fidèles croyants des confessions musulmane et chrétienne qui a duré 9 années déjà. Objectif: prononcer une prière commune à l’endroit de Dieu afin de préserver la paix au Tchad. Cette édition est placée sous le thème “ promouvoir les fondements religieux communs pour la cohabitation pacifique”, et vise à réitérer des appels à la cohabitation pacifique et à multiplier des intercessions pour la paix. Les discours prononcés par les hommes de Dieu à cette journée tournent autour de la préservation de la paix.
Pour les chefs religieux, le Tchad doit tirer les conséquences des crises cruelles comme le génocide du Rwanda, le cas de la Birmanie ou des néfastes barbaries des terroristes dans la sous-région du Sahel. Tous ont souligné que la religion ne doit pas être déviée de ses valeurs fondamentales parmi lesquelles figure l’unité des croyants.
A tour de rôle, les bergers Djitangar Goetbé Edmond, Batein Kaligué et Mahamat Khathir Issa ont prêché autour de l’imploration de la miséricorde de Dieu, l’établissement de la fraternité entre les religions. De longs messages tirés des saintes écritures. Mgr Djitangar Goetbé Edmond, archevêque de N’Djaména précise que “la propagation de la paix sur tout le pays doit commencer par une paix par la proximité”. Il invite les Tchadiens à s’aimer et à venir au devant de Dieu.
Pour le secrétaire général de l’Entente des églises et missions évangéliques au Tchad (Eemet), Batein Kaligué, les leaders politiques, les gouvernants et tous les citoyens doivent manifester un amour sincère.
Après les interventions des différents leaders religieux, vient le tour du président de la République. Idriss Déby Itno déclare que la paix ne doit pas être sur les lèvres mais venir du fond du cœur. Il reconnaît à cette occasion que le mérite de la cohésion sociale au Tchad revient aux religieux qui ne cessent de jouer un rôle très important. Selon le chef de l’Etat, les religieux donnent le rythme à la société. “La religion ne peut en aucun cas être un problème, sauf si elle est mal interprétée ou déviée de ses valeurs fondamentales. A cet effet, la vigilance et la mobilisation doivent être maintenues pour préserver la paix et la stabilité sur le territoire national. Car, le contraire de la paix, c’est la guerre, la violence, l’injustice, l’insécurité et l’effondrement de l’état”, dit-il.
A l’endroit des jeunes des années 90, “qui n’ont pas vécu les armes lourdes que nous avons vécues. Vous utilisez mal les réseaux sociaux… C’est une bombe que vous préparez pour votre avenir”, alerte le président de la République.
La célébration de cette journée nationale dédiée à la paix et à la cohabitation pacifique offre l’occasion aux fidèles croyants de présenter la situation politique et socioéconomique du Tchad à Dieu.
Nadjindo Alex, stagiaire.