Monseigneur Jean-Claude Bouchard, âgé de 81 ans, a quitté le Tchad dimanche 13 juin 2021, pour son Canada natal, après avoir passé 52 ans au Tchad, dont 43 ans comme évêque de Pala. NDJH vous propose l’intégralité de l’interview exclusive, qu’il a accordée avant de prendre son vol.
Êtes-vous arrivé en fin de séjour ou en fin de mission ? Et comment expliquer que sur votre passeport, il vous est accordé un visa de séjour de six mois ?
En même temps, je suis en fin de séjour et en fin de mission. Parce que je pars en vacances, mais comme je n’ai pas encore eu un remplaçant qui est nommé comme Evêque de Pala, je vais encore revenir. Je suis en fin de mission, parce que je suis Evêque missionnaire à la retraite. Cela ne veut pas dire que je ne vais pas revenir au Tchad. D’abord, pour l’ordination de mon remplaçant qu’on ne connaît pas encore, et aussi si le Tchad a besoin de moi pour certaines interventions, c’est volontiers que je revienne si Dieu me prête vie. Mais m’établir définitivement au Tchad, je ne peux pas le faire. Je ne peux pas entreprendre une nouvelle carrière à 81 ans. Mais on peut intervenir ou apporter de l’aide.
En ce qui concerne les visas, on dirait que les autorités tchadiennes n’ont pas envie que je reste longtemps au Tchad. On me donne un visa long séjour, qui est finalement de six mois. Je ne peux pas parler seulement pour moi, mais c’est valable pour tous les missionnaires. Tous les six mois maintenant, il faudrait envoyer les passeports à N’Djaména pour obtenir un visa. Or avant, la durée était d’un an. Je me rappelle qu’en 1995, j’ai obtenu une carte de séjour délivrée à Bongor, qui avait une durée de validité de trois ans (pièce présentée). Cela me semble normal, on peut donner à un missionnaire qui arrive un visa d’un an, ensuite de trois ans plus une carte de séjour. Le problème est que le Tchad a augmenté le montant de la carte de séjour, à un taux élevé, qui correspond beaucoup plus aux profils des industriels, coopérants, etc. Mais l’église, les missionnaires qui arrivent n’ont rien et travaillent gratuitement. Ils n’ont pas les moyens de payer cette carte de séjour. Alors, nous avions intervenu auprès du président de la République, qui nous a exemptés de la carte de séjour. On s’est limité à des visas. Maintenant, on a l’impression qu’à l’immigration, le montant du visa change en fonction des personnes. Donc, je proposerais qu’il y ait une rencontre en haut lieu, entre l’église catholique qui a déjà un accord avec l’Etat et le Saint-Siège, qu’on revoit cette situation des missionnaires afin que les choses soient claires. Autrement, il y a beaucoup de missionnaires qui sont découragés. Ils viennent ici travailler et c’est comme si on n’avait pas besoin d’eux. C’est une chose à revoir pour le bien du pays, parce que les missionnaires apportent quelque chose au pays tout comme les autres qui viennent en mission ici au Tchad. Je propose qu’on retourne à la carte de séjour comme cela se fait d’ailleurs au Cameroun, mais à un tarif acceptable pour les missionnaires. Là, le visa d’un an est de 40 000 francs CFA et le visa de six mois que je viens d’avoir vaut également le même prix. A cet effet, je dois payer 80 000 francs CFA par an. Et le pire, c’est que le visa prend deux pages du passeport, donc ça remplit le passeport tout de suite. Est-ce que c’est normal ? D’ailleurs est-ce que le visa de retour est utile, puisqu’il est compris dans le visa de long séjour. On a le droit d’aller et de revenir tant que le visa est valable. Je pense qu’à ce niveau, il y a un travail à faire pour améliorer les relations entre l’Etat, l’Eglise catholique et les missionnaires. Je parle pour l’église catholique. Les autres, je ne connais pas.
Quittez-vous le Tchad avec la satisfaction du devoir accompli ?
Ce serait un orgueil de ma part, si je dis que je quitte avec la satisfaction du devoir accompli. L’évêque demeure une personne, qui n’est pas à l’abri des erreurs. Ce que je peux dire, c’est que j’ai consacré ma vie et j’ai mis tout mon cœur dans ce travail, dans cette mission, qui m’avait été confié par le Seigneur. Quand je suis venu ici, et parfois les gens pensent que les missionnaires qui arrivent ont beaucoup d’argent. Non ! Je suis venu en mission ici, envoyé par Jésus-Christ pour annoncer la sa bonne nouvelle. C’est cela mon premier travail. Ensuite, créer des communautés. On ne baptise pas les gens individuellement, mais par communauté et en église. C’est comme dans un peuple, est-ce que quelqu’un est né tout seul ? Non ! On fait partie d’un groupe, d’une famille et dans l’église, c’est la même chose. J’ai voulu créer des communautés en vivant et aussi des communautés qui se prennent en charge. On dépend encore trop de l’extérieur, dans notre église. Je ne sais pas si ce sont les séquelles du colonialisme ou un manque de confiance en nous-mêmes, parce qu’on croit qu’on ne peut rien faire. On a toujours besoin de l’argent et des moyens des autres, alors que nous aussi, on a des moyens qu’on gaspille d’ailleurs très souvent. Moi, je voulais vraiment construire une église qui se prend en charge. J’ai écrit plusieurs lettres pastorales dans lesquelles j’ai beaucoup insisté. J’ai eu des succès et aussi des échecs, ce qui est normal. J’ai voulu aussi construire une église adulte, parce que les chrétiens, baptisés et confirmés, ont peur de réfléchir et attendent qu’on leur dicte tout. Si on les convoque à des réunions, ils viennent mais après, ils attendent encore une autre réunion. Au lieu de se mettre ensemble lorsqu’il y a des problèmes, et dire qu’est-ce qu’on peut faire, s’il y a des choses qui ne marchent pas dans les communautés et les paroisses. Si la paroisse est mal gérée par exemple, il y a des comités de gestion, etc. On dirait qu’ils ont peur de réfléchir ou de prendre des initiatives. Je ne sais pas si c’est la société qui est comme ça, parce que trouver les gens qui réfléchissent est rare, quelles que soient les composantes de la société. On ne s’instruit pas assez non plus. Tout le monde veut aller à l’école mais pour faire quoi ? Et l’église adulte et responsable, qui se prend en charge, ça doit être des chrétiens qui ne sont pas renfermés à l’église. Si on lit l’évangile, Jésus allait dans les villages apporter la bonne nouvelle de son père. Nous maintenant, on dirait que et je le dis souvent, “la parole de Dieu est prisonnière à l’église”. Avec la catéchèse, le sacrement, le baptême, les messes et tout, qu’est-ce que fait la parole de Dieu dans la société tchadienne aujourd’hui ? Je l’ai dit dans mon homélie à N’Djaména au mois de novembre, que malheureusement quand on se trouve, on ne parle pas assez de Jésus dans notre société. D’autres parlent de leur prophète, mais nous est-ce que nous connaissons réellement Jésus ? Est-ce que la bonne nouvelle de Jésus nous intéresse et peut nous aider ? Voilà le véritable problème. Et aussi, ça peut changer le monde. Moi, j’ai beaucoup travaillé dans le développement, dans l’église à Pala, dans le Mayo-Kebbi, dans tous les domaines. Est-ce que je le faisais en dehors de mon travail d’évêque ? Non ! Si on est chrétien, on doit s’intéresser à ce qui se passe dans le monde, à la justice, à la paix, au développement, aux problèmes de la famine, etc. La parole de Dieu doit être partout. Je dis souvent qu’on la garde prisonnière dans les églises. Jésus a dit : “on n’allume pas la lampe pour la cacher sous le lit, mais on la met en haut pour qu’elle éclaire tout le monde”. J’ai aussi demandé aux chrétiens baptisés ce qu’ils font pour leurs parents ? Je vois plein de problèmes aujourd’hui, coutumiers, païens, … Qu’est-ce que vous chrétiens vous avez à dire ? Par exemple, les accusations de sorcellerie qui augmentent. Il y a tellement de problèmes dans la société que nous les chrétiens, avec la parole de Dieu, on pourrait aider nos parents, frères, sœurs et autres à régler. Mais on dirait que ça ne nous concerne pas et que la parole de Dieu n’a pas sa place là dedans. Il est dit dans la bible que la parole de Dieu est vivante et efficace. C’est cela que je voulais pour les chrétiens catholiques du Tchad. Voilà la mission que je m’étais donné au départ. D’ailleurs ma devise c’est “Témoigner de la bonne nouvelle de Jésus-Christ”. C’est tiré du livre Actes des apôtres, chapitre 20 verset 24. C’était ma mission en tant que prêtre, puis évêque. Comme je l’ai dit plus haut, je ne l’ai pas réussi toujours, parce que je suis aussi humain.
Il y a aussi une autre chose très importante, c’est la collaboration à l’église. Entre l’évêque et les prêtres, entre les prêtres eux-mêmes dans les paroisses, entre les prêtres et les chrétiens. Je trouve que cela n’est pas évident aujourd’hui, comparativement au passé. C’est dommage et il faudrait faire un effort dans ce sens. Or chacun veut faire ce qu’il veut et ce n’est pas bien pour l’église et non plus pour l’évangile.
Que retenez-vous du Tchad, des tchadiens en général et en particulier des populations du Mayo-Kebbi ?
C’est difficile de parler des tchadiens et du Tchad en général. Parce que le Tchad en général n’existe pas, tout comme les tchadiens en général. Ils sont différents les uns des autres, en fonction des régions, ethnies, langues, etc. Donc, c’est difficile de porter un jugement. C’est comme si vous me demandez qui sont les canadiens, je ne pourrais y répondre, parce qu’ils sont tous différents. Je retiens les populations que je connais mieux pour les avoir fréquentées, ce sont celles du Mayo-Kebbi. J’ai trouvé que les tchadiens sont un peuple accueillants et travailleurs. Et ça, c’est en train de changer pour des raisons peut-être politiques. Les tchadiens étaient reconnus autrefois, comparativement à d’autres peuples, comme des travailleurs. J’admirais cela. Je retiens aussi les gens qui se sont engagés au service du développement pour aider leurs frères dans les villages, même s’ils ont eu beaucoup de difficultés. Là, il y a une certaine tendance à critiquer ceux qui travaillent, et ceux qui réussissent qu’on accuse de sorcellerie. Alors que c’est la force de leur travail. Même à l’église, on avait des bénévoles très engagés, qui faisaient tous les travaux, pour annoncer la bonne nouvelle parcouraient des distances à pieds. Evidemment, il y a leur contraire fait des paresseux, de ceux qui viennent à l’église pour profiter ou manger, et qui ne contribuent pas. C’est ce que je retiens.
Plus de 50 ans, c’est toute la vie du Tchad indépendant que vous portez en vous. Quels sont les bons et mauvais souvenirs que vous garderez de ce pays ?
Lorsque je suis arrivé au Tchad en 1963, j’ai trouvé que le pays était épanoui trois après son indépendance. Malheureusement, en 1964, il y a eu déjà Mangalmé avec la première rébellion. Mon souvenir est cette confiance en l’avenir qu’avaient les gens et aussi l’accueil et l’hospitalité qu’il y avait à l’église catholique et à la bonne nouvelle. Je dirais que la chose la plus importante que je considère, dans mon travail d’évêque, ce sont toutes les visites que j’ai effectuées dans les différents villages. Je disais tout à l’heure, il ne faut pas enfermer la parole de Dieu dans les églises. J’étais le premier à donner l’exemple dans ce sens avec mes différents déplacements. Lors que je me déplaçais, je ne restais pas dans les églises, mais j’allais plutôt dans le village. Et j’ai toute la liste des villages que j’ai visités pendant 40 ans au Tchad. Je passais la journée avec les villageois, autour de toutes les questions possibles que je leur posais. On échangeait, ensuite, je leur donnais la parole de Dieu pour les aider et les encourager. Etre avec les gens et partager un moment est un des grands souvenirs que je garde et un point positif dans mon travail que je retiens. Peut-être que les mauvais souvenirs c’est toujours pareils. Aujourd’hui, ce n’est plus comme avant, parce que c’est difficile de trouver les gens dans les villages. Ils sont tous au marché et un des mauvais souvenirs c’est la boisson. Je ne comprends pas. Moi-même j’ai écrit une lettre pastorale sur les méfaits de l’alcool et des boissons en 1978. Mais quel effet cela apporté ? Rien ! Ce que je déplore aussi de grave dans notre pays, c’est qu’on n’a pas de projet. On ne regarde pas nos enfants, et on vit comme ça au jour le jour, en dépensant ce qu’on a. Il n’y a pas de projets d’avenir, parce qu’on n’y croit plus. On dira que peut-être c’est l’apolitique qui en est la cause, mais je dis souvent aux gens la politique, c’est loin à N’Djaména. Mais nous dans nos villages, qu’est-ce qui nous empêche de nous prendre en charge, de nous organiser ? C’est ce que j’ai essayé de faire en créant cette coopérative d’épargne et de crédit en 1995, qui est maintenant en difficulté, parce qu’elle a été mal gérée, comme beaucoup de choses au Tchad où on ne veut pas des choses qui marchent. Nous sommes dans une société sans projet et sans ambition. On se rejette la faute, au lieu de nous remettre en cause et voir ce que chacun peut faire. On parle toujours de 2030, 2035, des choses qui sont encore loin, mais est-ce que cela nous empêche de faire ce qu’on peut faire aujourd’hui ?
Un pays qui continue toujours par se déchirer, avec ses incessantes rébellions. Est-ce à dire que les fils du Tchad ne savent pas pardonner ?
Comme je disais tout à l’heure, en 1963, on avait confiance en l’avenir. Peu à peu, cette confiance a disparu. Une des raisons c’est justement ces rebellions. Vous dites que peut-être on ne sait pas pardonner, mais moi je dirais que ce sont les personnes qui peuvent pardonner, mais les peuples ne pardonnent pas. Les peuples ont une mémoire longue, et quand on les a fait souffrir, après qu’est-ce qui arrive ? La vengeance ! C’est comme ça que cela a commencé avec les rebellions à Mangalmé. L’exploitation des gens a entraîné les révoltes et après, cela devient un engrenage. La violence, la haine ne peuvent provoquer que la violence et la haine. Lorsque vous dites qu’ils ne savent pas pardonner, moi je dirais plutôt qu’il faut essayer de construire la paix. Est-ce qu’on est motivé pour construire la paix ? Malgré ce qu’il subit, un groupe humain peut essayer de s’entendre, de construire la paix et de voir l’intérêt supérieur. Or, on ne voit pas le bien commun ni l’intérêt supérieur. Chacun ne pense qu’à lui-même, à ses bénéfices et à ses intérêts. Chacun est dans la recherche du pouvoir, de l’argent. Pour moi, le problème va au-delà de la rébellion, il est politique. Regardez autour de vous les autres pays qui ont des problèmes, c’est parce qu’ils ont été mal gérés. On a abandonné toute une partie de la population, qui finit par se révolter. C’est ainsi que naissent les rebellions, à cause des mauvaises politiques dans les pays. Souvent ça devient ethnique, puis on mélange la religion avec ça, au lieu de se mettre ensemble, de s’asseoir, de réfléchir vraiment dans la vérité. Même au niveau de nos réunions, des dialogues et autres, on ne se dit pas la vérité. On ne dialogue pas, on monologue. Chacun vient avec ces idées toutes faites, ou d’autres ne peuvent pas parler de peur de perdre leur place, etc. Il faut changer de mentalité et chercher le bien-être du pays. Vous connaissez toutes les notes pastorales que nous les évêques adressons, et dans lesquelles nous passons en revue tous les problèmes du pays. Nous disons la vérité, mais on dirait que cela n’influence personne. On pense que cela est valable pour les autres et non pour soi-même. Lorsque les autorités nous demandent de prier pour la paix, moi je ne prie pas Dieu pour qu’il nous donne la paix, mais plutôt qu’il nous donne le courage de chercher et d’essayer de faire la paix. La paix il faut la faire, elle n’arrive pas toute seule comme ça ! C’est vrai que notre pays le Tchad est encore jeune en politique comme on le dit, mais il y a quand même des pays jeunes en politique qui réussissent. Mais cela dépend des hommes qui le dirigent.
Un dernier message à l’endroit des tchadiens ?
Comme je l’ai dit, le problème de notre pays, c’est qu’on croit qu’on ne peut rien faire. On ne voit que des obstacles alors que moi je perçois un manque de volonté. Le Tchad a tout ce qu’il faut pour réussir. Si nous regardons d’autres pays, comme Haïti ou le Burkina Faso, qui réussissent, ça veut dire qu’ici, il suffit de s’entendre pour chercher le bien commun. Pour cela, on doit interpeller les politiciens et les autorités supérieures du pays. Je dirais comme dernières paroles à mes frères tchadiens “Arrêtons de nous gaspiller et mettons nous vraiment au travail. Nous avons beaucoup de choses à faire”. Et même à nos supérieurs, nous devons les interpeller, ce que nous ne faisons pas. Autrefois, nos coutumes permettaient qu’on interpelle les chefs. C’était des dispositifs prévus. On dirait que maintenant, on subit tout. Et nous les chrétiens, nous avons un rôle à jouer. Nous ne sommes pas là pour venir seulement prendre l’eau du baptême et après se reposer en disant : “on a déjà l’identité chrétienne, donc on va faire autre chose, mener une autre vie”. On n’est pas seulement chrétien à l’église, mais on l’est dans le monde ! Nous les chrétiens sommes trop enfermés entre nous.
Interview réalisé par Roy Moussa
Le parcours de Bouchard
Deuxième fils d’une famille de sept personnes, tous vivants aujourd’hui, Jean-Claude Bouchard est né le 25 septembre 1940 à Saint-Eloi au Québec (Canada). Il a fait ses études secondaires chez les religieux de Sainte-Marie Immaculée. Après les études secondaires, il décide d’entrer au noviciat pour devenir religieux. Puis il est envoyé à Rome pour les études supérieures en philosophie et y passe trois ans, de 1960 à 1963. Normalement, il devrait continuer avec les études théologiques jusqu’en 1967, mais il se sent comme un prisonnier à Rome, et éprouve une folle envie de sortir. Il demande au supérieur général de partir en mission. Il est envoyé au Tchad, en septembre 1963, et affecté comme directeur de l’école catholique de Moulkou. Il y passe deux ans, très satisfait de son travail d’enseignant. Là également, il s’occupe de la pastorale des jeunes et organise des manifestations sportives. En 1965, il repart à Rome pour les études théologiques. En août 1969, Jean-Claude Bouchard est ordonné prêtre dans son village natal. Avant d’être ordonné prêtre, il ambitionnait de créer une coopérative d’épargne et de crédit plus tard au Tchad, à l’exemple de celles qui existaient dans tous les villages québécois. Pendant deux mois avant son ordination, il reçoit une formation à cet effet. Puis, il redemande à revenir au Tchad comme missionnaire. En janvier 1970, le voilà à Guelendeng où il travaille avec les communautés Massa, sept ans durant. En 1977, Jean-Claude Bouchard est nommé évêque de Pala et y reste jusqu’à sa retraite en 2020.
“Maintenant, j’ai droit au repos et ne voudrais pas que ma retraite soit inutile. J’ai des projets en tête, qui ne sont peut-être pas physiques, mais intellectuels. Je pense qu’avec toute l’expérience que j’ai vécue au Tchad, j’ai quelque chose à dire à l’église, au Tchad, aux prêtres et à tous ceux qui prêchent l’évangile. Si Dieu me prête vie, je voudrais encore remplir cette mission. Peut-être sous forme d’un écrit (livre). L’archevêque me disait de profiter de ma retraite pour écrire et j’aimerais effectivement le faire. Et je vais continuer à beaucoup prier pour le Tchad”, confie l’Evêque à la retraite, en mot de la fin.
RM.