La réception des dons offerts par les diplomates et ressortissants chinois à N’Djaména sur le site des sinistrés à côté du Lycée de Walia le samedi 29 octobre, a failli ne pas avoir lieu.
Alors que l’administratrice déléguée auprès de la commune du 9ème arrondissement, Zénaba Edith par ailleurs coordinatrice des sites des sinistrés était en train d’expliquer au personnel de l’ambassade de Chine en place avec des vivres, comment les choses devraient se passer à la réception, les sinistrés dudit site ont refusé catégoriquement toute procédure autre que celle qui consistera à garder l’intégralité des vivres dans leur site.
En effet, pendant que les vivres étaient en train d’être déchargés en attendant l’arrivée des officiels, notamment l’ambassadeur et la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, l’administratrice déléguée a voulu mettre un peu d’ordre dans la réception et la distribution des vivres. Selon elle, tous les dons sont réceptionnés officiellement par les autorités peu importe le site que le donateur choisit. Ensuite, les dons sont convoyés dans l’entrepôt de l’Onasa pour être distribués dans les quatre sites notamment Toukra 1, Walia, Nguéli, Eglise catholique. D’ailleurs, “les sinistrés du site de Walia sont des sinistrés de noms car, il y a juste une cinquantaine de vrais sinistrés qui se sont ajoutés à eux. Ils ne dorment même pas dans ce site et pour vérifier cette information, il suffit de venir là très tôt le matin et vous verrez”, informe-t-elle.
D’après elle, c’est à cause du fait que la Commercial Bank du Tchad ait remis des dons qui ont été réceptionnés dans leur site mais convoyés à l’Onasa, ils refusent catégoriquement de suivre la procédure normale. “Je ne fais qu’appliquer la procédure pour permettre aux sinistrés des différents sites de bénéficier équitablement des dons. Malheureusement, ils voulaient même m’agresser comme ce fut le cas avec la représentante du ministère du Genre et de la solidarité nationale lors de la distribution des vivres la semaine dernière”, explique-t-elle. Elle ajoute qu’elle compte soumettre une fiche à sa hiérarchie afin que les sinistrés de ce site soient transférés dans le nouveau en construction à Toukra. A partir de là, dit-elle, l’on saura qui est sinistré et qui ne l’est pas. Sinon, laisser ces personnes sur ce site est un danger parce qu’il est compliqué de les gérer à l’état actuel où les dons sont à un certain moment vendus même en la présence des donateurs.
Djikoloum Nestor, porte-parole des sinistrés de Walia dit ne pas reconnaitre l’autorité de l’administratrice déléguée auprès de la commune du 9ème arrondissement. Selon lui, personne ne l’a désignée pour gérer quoi que ce soit. “Quand les différents dons quittent les sites dans lesquels ils sont réceptionnés, nous ne recevons plus rien et ne savons où partent ces dons. Nous ne sommes pas des moins que rien ! C’est à cause de l’inondation que nous nous sommes retrouvés ici. Qu’on ne se moque pas de nous. Si les diplomates et la communauté chinoise au Tchad ont choisi de nous octroyer ces vivres, nous allons nous rassurer que tous les sinistrés sur ce site en bénéficient”, fustige-t-il.
MDE