Une nette croissance du système d’état civil, des équipements médicaux, des kits scolaires, des intrants, des vivres distribués, des bâtiments construits, une couverture médicale et une série de formation continue dans le secteur sanitaire, éducatif et social. Tels sont les résultats de différentes interventions du bureau de l’Unicef de Mongo, témoignent les responsables et bénéficiaires de la province du Guéra.
Constater l’état d’avancement des interventions de l’Unicef en faveur de la femme, de l’enfant et des jeunes dans le domaine de l’éducation, de la protection, de la nutrition et de l’engagement des jeunes dans la province, c’est l’objectif visé par cette visite des medias à Mongo. Face à une population en croissance (l’hôpital provincial de Mongo couvre plus de 170 000 habitants), la province fait face à plusieurs maux dont la stabilisation n’a été obtenue que grâce à l’appui, plus que nécessaire, de l’Unicef.
L’hôpital de Mongo a sous sa charge 26 centres de santé. En plus d’autres pathologies qui sévissent, la prise en charge du couple mère et enfant nécessite le suivi strict des trois axes stratégiques qui sont le curatif (prise en charge des malnutris), la prévention (les vaccinations) et la promotion de la bouillie enrichie.
A Barbeza, un centre de santé évangélique, au cœur de la ville, Covid-19 oblige, l’affluence est réduite. C’est dans ce centre que débute la visite des structures. Dans la cour, une poignée de femmes sont assises sur une natte. Sous le hangar en face d’elles, des pleurs incessants d’enfants. C’est le jour de la vaccination, l’un des axes d’intervention de l’Unicef. Ici, les intrants et les consommables sont à la charge de l’Unicef. En plus des autres pathologies, le centre s’occupe particulièrement de la prise en charge de la malnutrition. Un service d’Unité nutritionnelle ambulatoire (Una) s’y consacre ainsi que les consultations prénatales. Au rythme de la pandémie à coronavirus, le centre de Barbeza trie, les patients oriente les cas compliqués vers l’hôpital provincial, mais planifie aussi les différentes prestations pour limiter le nombre des patients.
C’est presque le même scenario au milieu d’une chaîne de montagnes, dans le district de Baro, à 50 km de Mongo. Sauf que dans cette zone où la prise en charge de la mère et de l’enfant est appréciée par les parents et responsables sanitaires, l’hôpital fonctionne difficilement : insuffisance du personnel soignant, des médicaments, du matériel, etc.
A quelques mètres du centre de Barbeza, se trouve l’hôpital provincial. Ici, est installé un service de l’Unité nutritionnelle thérapeutique (Unt) sur les cinq que totalise le Guéra. Dr Idriss Ahmadaye Al Hassana, entouré d’une dizaine d’agents de santé, effectue une visite dans les différentes salles. L’Unt, logée au sein de la pédiatrie, dispose de 33 lits d’hospitalisation, qui servent à sectionner les cas de malnutrition. Au total, on dénombre, parmi les internés, 5 enfants, dont 4 sont en phase de malnutrition aiguë et un cas spécial. Le faible taux actuel d’hospitalisation dans ce grand centre d’unité résulte de deux causes, selon le médecin. La première est la période considérée généralement comme une accalmie, car le pic de la malnutrition commence à partir de mars. Pendant cette période, selon Idriss Ahmadaye, tous les 33 lits sont occupés, y compris les hangars du service pédiatrique. La seconde cause est la peur de contracter le coronavirus, qui se propage peu à peu dans la province.
L’altruisme de l’Unicef
Pour son appui à la politique de l’Etat dans les secteurs relatifs au bien-être de l’enfant, les habitants du Guéra n’ont pas caché leur soulagement vis-à-vis de l’Unicef, principale partenaire. Pour le délégué sanitaire provincial du Guera, Dr Ndouwé Djonga, l’appui de l’Unicef est déterminant dans la mise en œuvre de leur plan d’action. Sans cet appui, ajoute-t-il, un bon nombre de leur intervention ne pourrait pas avoir lieu. “L’Unicef nous appuie à travers tout le système de santé, basé sur un certain nombre de piliers. Sur la base de notre plan d’action opérationnel, l’Unicef finance un paquet d’interventions pour améliorer les prestations de services”, informe-t-il. Il résume cet appui en quatre points : “d’abord en ressources humaines dans les unités thérapeutiques nutritionnelles pour permettre à ce que les enfants malnutris soient pris en charge de manière qualitative. Puis, dans la prestation de service en mettant à notre disposition des ressources pour renforcer les compétences dans le cadre de couple mère et enfant (vaccination, consultation prénatale, prestation de la maladie intégrée des enfants) et la santé communautaire. En plus, l’appui relatif aux intrants et aux logistiques, l’Unicef met gracieusement à la disposition de la délégation des produits (intrants, consommables) aussi bien que des moyens logistiques tels que des motos et réfrigérateurs. Aussi, dans le cadre du système d’information sanitaire, l’Unicef nous fournit des outils de collecte d’informations au niveau périphérique le plus bas de l’échelle. Enfin, annuellement à coup de centaines de millions, Unicef finance quatre tours de chimio-prophylaxie saisonnière contre le paludisme pour réduire la mortalité infantile et la morbidité des nourrissons dans le Guéra”.
Selon le médecin-chef de district, Dr Moussa Tchitama Boukar, la prise en charge du couple mère et enfant, via les trois axes stratégiques réussit en grande partie grâce au partenariat avec l’Unicef, qui “fournit des intrants et consommables pour la prise en charge de la malnutrition. Nous venons de recevoir 15 motos neuves déployées dans les centres de santé et nous attendons l’arrivée de 21 réfrigérateurs pour une couverture sanitaire efficace. Depuis plus d’un an, l’Unicef nous appuie sur l’allaitement exclusif dans 10 villages, forme les clubs des mères dans ces villages sur l’utilisation des aliments locaux pour la bouillie enrichie”. Le directeur de l’hôpital renchérit en louant également ce partenariat fructueux en plus de l’appareil de Gene-Xpert (appareil d’analyse des charges virales, Covid, Vih et tuberculose) octroyé par l’Unicef.
Au registre de l’enregistrement des naissances, les habitants de la province ne cachent pas leur satisfaction. Les statistiques enregistrées par l’agence Unicef de la zone du Guéra parlent d’elles-mêmes. En 2015, seulement 7,6% d’enfants de 0 à 5 ans ont eu un acte de naissance. Mais, en 2019, le taux a sensiblement augmenté pour atteindre 36,8%. Le chef de carré de Djoukam, dans le secteur 4, père de 6 enfants, le premier acteur de cette progression, explique que la bonne approche communautaire de l’Unicef a fait ses effets. “Au début, je sensibilisais les habitants à chaque attroupement sur la protection de l’enfant, mais, je me suis heurté à une réticence. Puis, l’Unicef a formé des populations constituées en comités de protection de l’enfant. Ces comités provinciaux, départementaux, communaux, passent dans les ménages pour sensibiliser les familles sur la nécessité d’avoir des actes de naissance, le mariage précoce, l’excision, etc. De nos jours, le processus est très fluide parce que les ménages viennent m’informer à chaque naissance et je transmets les informations au service d’état civil de la commune pour la délivrance des actes de naissance”. Selon lui, tous les enfants de son carré sont enregistrés à l’état civil et il exhorte les autres à suivre son exemple.
La déléguée provinciale de l’action sociale, Nékarnodji Dionbang Myriam, abonde dans le même sens. Depuis l’appui de l’Unicef à la délégation provinciale de l’action sociale, via les comités d’action, qui sont les mécanismes de protection communautaire de l’enfant, la situation est en train de changer, affirme-t-elle. “Les thématiques que nous développons lors de nos formations et sensibilisations ont commencé à porter des fruits. L’apport de l’Unicef a facilité l’effectivité des activités sur le terrain, parce que, chaque année, la délégation fait l’état de ses besoins. Ensuite, elle dépose une requête. Sur la base de cette requête, puisque la délégation est limitée par les moyens, l’Unicef finance certaines activités, met des techniciens et du matériel à notre disposition”.
A Golonti, village situé à 26 km, l’école implantée depuis 1962, dispose de trois bâtiments, dont un réservé à l’administration. Dans cette école, dont les élèves n’ont que 6 enseignants (2 titulaires et 4 maîtres communautaires), les cahiers utilisés sont octroyés par l’Unicef. La direction et les ménages se disent reconnaissants envers celle-ci pour la distribution annuelle des kits scolaires (cahiers, crayons, craie), la construction d’un bâtiment et la formation des enseignants.
La majorité des parents, responsables sanitaires et éducatifs rencontrés expriment leurs satisfactions par rapport aux différentes interventions du bureau de zone Unicef Mongo. Celui-ci couvre trois provinces, Guéra, Batha, Salamat, et travaille en sous-effectif.
Pour les bénéficiaires, malgré l’amélioration de la prise en charge du couple mère et enfant, de la délivrance des actes de naissance, des conditions éducatives, des efforts restent à fournir pour atteindre les objectifs visés.
Nadjindo Alex
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