Ce soir 13 septembre 2021, Abdoulaye sera sur le plateau de France Musique. Le samedi 11 septembre 2021 à la fête de l’humanité, Abdoulaye Nderguet et le Bex’Tet ont cartonné dans un concert magique, et qui a vu également le groupe brillé de milles feux.
Le lancement de la tournée internationale le 3 septembre, a eu lieu à Chatelet, en plein cœur de Paris, dans le mythique club de jazz du Sunset. Le samedi 3 septembre 2021, restera une date marquée comme celle de la rentrée des classes à Paris. Mais sur le plan culturel, c’était également le festival de jazz de la Villette, qui a rendu hommage aux musiciens disparus des suites de Covid-19, parmi lesquels le célèbre Manu Dibango. Au mythique club de jazz du Sunset ce soir, cela a ressemblé à un démarrage avec tous les dangers, malgré toutes ces actualités chargées et surtout l’obligation pour tous les spectateurs, de se procurer un passe sanitaire, afin de gagner le droit d’aller écouter Abdoulaye Nderguet et le Bex’Tet.
Le début d’une conquête annoncée
Et pourtant, le public fut bien au rendez-vous. Un public d’initié qui ne voulait pas rater cette affiche avec l’entrée du chanteur tchadien, accompagné par le très renommé trio, dirigé par Emmanuel Bex dans ce temple du jazz. Ce jour, il y avait également les amoureux de la musique tchadienne, qui savaient qu’il ne fallait pas rater ce rendez-vous, à cause du baobab qu’est Abdoulaye, leur rossignol qui ne pouvait que faire une entrée tonitruante sur la scène parisienne. Tous furent conquis dès la première note. “Un sol aigu” selon le chef d’orchestre. Abdoulaye a su conquérir le cœur de ses auditeurs, au son de la chanson en a capella, “Djerma djerma” empreinte du patrimoine des chansons “qu’on nous chantait jadis au pays, lorsqu’on était enfant”, dit-il. L’entrée du trio fut elle aussi, tonitruante avec le titre “Amdagor” arrangé comme le meilleur du groupe de rock américain avant-gardiste, des années 1980. Une reprise en somme, du bon vieux morceau des “Talking heads’’ mais avec une voix tchadienne, qui sort de nulle part. Une voix qui rappelle l’urgence et la tension, qui ont pu être vécues à N’Djaména ces derniers mois.
La présence du chanteur et du groupe crée l’euphorie, stimule et énergise. Dans le public, certains ont lâchés “on a pris une claque” et d’autres, “ça déchire”. En tout cas, le public se manifeste, on pousse et on encourage entre les chansons. Des chansons s’enchainent “juste un rêve”, le blues “something”, “Adieu”, “Djamila” ainsi que “depuis que je suis” qui clos le premier set avec un texte en français.
Un alliage prometteur est né
A la reprise, le trio entame un morceau, seul. Pour ceux qui ne le savaient pas, le Bex’Tet a réaffirmé ainsi ses fondamentaux que sont: liberté, folie, créativité et surprise. Ensuite, Abdoulaye reprend pied sur scène avec Emmanuel Bex à l’orgue. La joute musicale relancée par “Makendja Kekoum’’ se poursuit avec “Hadjadj’’. Viennent ensuite deux magnifiques textes en français, choisis par Abdoulaye et écrit par Gil Bertal. Pour ceux qui le découvraient, Abdoulaye se dévoile également comme un magnifique ambassadeur de la chanson française. Puis vient Lingui (ou les liens sacrés, titre du film de Mahamat Saleh Haroun). De l’avis de ce mélomane avisé “Pour ceux qui seraient “passé au travers” lors du festival de Canne cette année, il est clair que cette chanson rassemble un public parisien, conquis par ce merveilleux mélange sacré entre le jazz et la culture tchadienne. On chante, on danse, on fait la fête, … lingui était ce soir le feu sacré”.
Un très beau premier concert qui révèle un groupe qui ira loin. Pour rappel, viendront les concerts du 9 et 16 octobre, respectivement au casino de Paris et au Triton (Mairie de Lilas). Un vrai tour de piste, avant la descente sur N’Djaména, suivie de la tournée sur le continent africain à partir de fin octobre à mi-décembre 2021. Abdoulaye et le Bex’Tet tiennent parole et la route. Bon vent à eux, pour le plaisir des mélomanes.
Roy Moussa