Deux experts français séjournent depuis le 1er décembre au Tchad pour renforcer la capacité des journalistes tchadiens dans le traitement médiatique des élections et le renforcement de leurs compétences linguistiques.
Cette formation outille les journalistes dans la perspective des élections (législatives, communales et présidentielle) à venir. Elle est organisée par l’ambassade de France à travers son service de coopération et d’action culturelle. Une trentaine de journalistes de la presse écrite, en ligne et de l’audiovisuelle y prennent part.
Initiée dans le cadre de la coopération entre le Tchad et la France, cette formation s’inscrit dans la perspective des prochaines législatives, prévues au premier semestre de 2020. Et elle tombe à point nommé pour renforcer les capacités des journalistes tchadiens dans cette période cruciale que leur impose la couverture médiatique des élections. Le représentant de l’ambassadeur français au Tchad, le deuxième conseiller Guillaume Delenda justifie que cette formation permettra aux bénéficiaires de mieux “concevoir la couverture médiatique d’une élection; suivre et animer la couverture avant, pendant et après les élections; faire le bilan du dispositif choisi, en tirer des enseignements pour les prochaines élections; renforcer les compétences linguistiques des journalistes francophones”. La chancellerie française au Tchad a fait venir deux experts, Jean-Baptiste Predali, lui-même journaliste, expert en déontologie des élections et Dr Darline Cothière, elle est également journaliste, linguiste, didacticienne, formatrice et experte internationale pour assurer en duo la formation.
Au cours de ces séances, les formateurs ont abordé avec les participants divers sujets en rapport avec les élections à venir. Les échanges consistent à rappeler ou à éclairer les journalistes sur les enjeux de la couverture des élections.
Pour Jean-Baptiste Predali, la couverture d’une élection suppose des préalables. “Le journaliste doit se préparer à l’avance pour mieux aborder cette échéance. Il doit posséder une certaine maîtrise en termes d’informations sur le contexte politique général; avoir des contacts des responsables des partis politiques, des organisations de la société civile spécialisées dans les élections, …”, instruit-il. Sur le plan institutionnel, poursuit-il, le journaliste est appelé à se rapprocher des institutions comme la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama), la Commission électorale nationale indépendante (Céni). JB Predali commente que tous ces contacts constituent pour le journaliste des sources d’informations. Il suggère que pour les législatives qui pointent à l’horizon au Tchad, le défi du journaliste est d’abord d’ordre pédagogique: “expliquer, par exemple la nouvelle Constitution au public, certains enjeux liés au découpage électoral, au nombre des sièges. Expliquer le mandat des députés qui seront élus, le rôle qui leur est dévolu à l’Assemblée nationale, etc.”. L’expert en déontologie des élections insiste sur la rigueur dans le traitement de l’information en cette période. “Le journaliste doit rester dans sa logique d’information. Il doit vérifier les informations. Il ne doit pas se laisser influencer par la logique de communication des partis politiques et des candidats qui consiste à soigner leurs images”. Des exercices et travaux pratiques de groupe sur les genres journalistiques tels que l’éditorial, l’encadré, le reportage, la revue de presse, …ont permis aux journalistes en formation d’améliorer leur façon de faire. Selon le formateur, ces genres peuvent aborder des sujets sur les programmes politiques des candidats tels que la sécurité, l’éducation, le gaz, les femmes, les jeunes, etc.
Pour faire ce travail, non seulement en période d’élection mais aussi dans l’exercice quotidien du métier, le journaliste doit s’obliger à être précis en employant des termes justes et appropriés. L’usage des termes justes doit être rigoureux. C’est pourquoi, Dr Darline Cothiere s’est appesantie à son tour sur le renforcement des compétences linguistiques des participants. Les journalistes se sont exercés sur l’étude d’article de presse, la rédaction, des échanges sur les discours rapportés qui comportent la forme directe et indirecte. Sur les termes de transition entre les paragraphes, les verbes introducteurs, etc.
L’experte souligne que l’utilisation des termes dans un article est un exercice très complexe qui demande aux journalistes un effort de maîtrise de la langue.
La première phase de la formation s’est achevée le 6 décembre. La seconde commence ce matin 9 décembre et se termine en fin de semaine.
Nadjidoumdé D. Florent.