Le Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation nationale (Csapr) organise une série de rencontres d’échanges et de réflexion avec les différentes forces vives du Tchad.
L’objectif est de contribuer à la consolidation du dialogue politique, de la paix et de la démocratie au Tchad. Cette série de rencontres lance les activités 2022 du Csapr, autour de l’analyse de la situation sociopolitique actuelle au Tchad, l’évaluation des activités réalisées en 2021 et la présentation des résultats du forum de la société civile en perspectives du dialogue national inclusif. Le Csapr entend mobiliser autour des enjeux et défis actuels, les acteurs de la société civile, les leaders des communautés, les représentants des partis politiques et les universitaires.
Les acteurs de la société civile et les médias servis
Les acteurs de la société civile et les médias ont ouvert le bal des rencontres le samedi 22 janvier 2022. Le chargé des programmes et projets Mouldjidé Ngaryngam a présenté le bilan des activités 2021 réalisées par le Csapr. Il a axé son exposé sur le contexte de la mise en œuvre de ces activités, la mobilisation des acteurs de la société civile au niveau interne, qui a abouti à la journée de réflexion et de mobilisation d’octobre 2021 avec la mise en place d’un Observatoire citoyen de la transition (Oct). Au niveau externe, mention a été faite de la mobilisation des acteurs de la sous-région pour la paix et l’intégration (Cameroun et Rca). Le renforcement des capacités des cadres de dialogue en techniques de prévention et gestion des conflits et celui des membres de l’Oct en techniques d’influence et de plaidoyer, ainsi que d’autres activités, sans oublier de relever les difficultés rencontrées.
L’Oct a passé au peigne fin le contexte de la transition actuelle. Il relève que la transition n’a pas commencé 100 jours après la mise en place du Conseil militaire de transition et ses organes. Mais six mois après, cette transition ne fait toujours pas l’unanimité. C’est pourquoi le Csapr s’interroge sur quoi va porter le dialogue, du moment où la charte de transition n’est pas prise en compte par le Comité de dialogue national inclusif (Codni). Il est également relevé que tous les indicateurs incitent au report du dialogue, alors comment l’Oct se prépare-t-il à faire face à ce report ? Comment les acteurs associatifs vont prendre part au dialogue, le respect des 18 mois de transition sera-t-il tenu ? Sinon en cas de non-respect quel sera l’attitude de l’Oct ? Qu’est-ce qui garantit la mise en œuvre des résolutions qui seront issues du dialogue? Autant de questions adressées aux participants à qui des réflexions et pistes de solution sont demandées. Le rapport synthèse du forum de la société civile d’octobre 2021 en perspective du dialogue national inclusif a été mis à contribution dans le but de partager les informations et aller vers des propositions concrètes.
Des axes concrets de réflexions d’actions
A l’issue des échanges qui ont duré toute la journée, il a été mis sur pied un comité chargé de travailler sur une proposition de la charte de la transition avec pour deadline début février. Une autre équipe est également mise sur pied pour se charger de la constitution d’un groupe de plaidoyer et de lobbying en vue d’influencer les décisions. Chaque organisation représentée prend sur elle la responsabilité de mener des sensibilisations à travers le pays, sur la question de la paix, le processus électoral, avec une évaluation et aller vers une déclaration publique commune, et mettre sur pied un mécanisme de suivi des résolutions issues du dialogue national inclusif.
Pour le Csapr et l’Oct, l’objectif recherché est de contribuer à la réussite de ces assises nationales afin que la transition ne débouche pas sur la division des tchadiens. C’est pourquoi le Csapr doit continuer à jouer son rôle, tout en offrant des cadres de formation en renforcement des capacités et d’échanges aux forces vives.
Roy Moussa
