Le fichier électoral révisé est nul

Le président du parti Union des démocrates pour le développement et le progrès (Udp), Max Kemkoye, l’a dit au cours d’un échange avec la presse, ce 26 septembre, au siège dudit parti.

Après l’analyse des opérations de révision du fichier électoral, qui viennent de s’achever, Max Kemkoye décèle de ‘’graves irrégularités’’, susceptibles d’entacher tout le processus électoral et demande en conséquence, son annulation pure et simple. En huit points, ces irrégularités militent en faveur de l’annulation du fichier. En sus du refus de témoigner sur la nationalité tchadienne de certains requérants, de l’insuffisance et de la vétusté des kits d’enrôlement des électeurs, de difficultés d’accès des agents enrôleurs dans la majeure partie de la zone méridionale, en raison du choix délibéré de la mauvaise temporalité (saison de pluies) par la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (Conorec), entre autres, Kemkoye note avec stupéfaction et, preuve à l’appui, l’enregistrement en doublon de certains tchadiens sur la liste électorale et celui des mineurs, dont le but serait, d’une part, de gonfler artificiellement le nombre d’électeurs et d’autre part, d’exclure d’autres tchadiens du processus électoral. C’est notamment, le cas du canton Dangléat Ouest, dans le Guéra où des citoyens tchadiens se sont vus refuser leurs droits fondamentaux et absolus de vote. Pour quelle finalité ? ‘’Faire passer en force le projet actuel de constitution en vue de légitimer, in fine, l’élection future de Mahamat Idriss Déby, qui installera, ifso facto, le pouvoir dynastique’’, répond le conférencier pour qui, ‘’ces irrégularités portent une grave atteinte au principe d’égalité et d’unicité de temps et de lieu, prescrit par le droit électoral’’. En effet, la révision d’un fichier électoral ne doit s’effectuer qu’à une date unique, sur toute l’étendue du territoire national et en même temps. Mais telles qu’effectuée séparément, la révision n’est simplement pas valide. En rappel, cette révision décriée s’est déroulée, du … 24 juillet pour le Sud et du 28 août au 16 septembre pour la ville de N’Djaména et le Nord du pays.

En outre, et toujours au plan juridique, c’est encore un autre principe qui en prend un sacré coup. Celui, notamment, de ‘’la sincérité du scrutin’’. Lequel, détermine l’issue du scrutin et en garantie la crédibilité et la légitimité. De cette garantie qui est une unité, découle le respect développé autour de trois autres principes fondamentaux du droit électoral que sont l’égalité, la liberté et le caractère secret du vote. ‘’Ces principes sont, d’ailleurs, si importants, qu’ils font l’objet d’une consécration constitutionnelle’’, informe l’orateur. D’autant plus que le suffrage est universel, égal, libre et secret. En conséquence, toute violation de ce principe d’égalité, de liberté et de secret est de facto, contraire au principe démocratique. Ce qui implique l’égalité des conditions du droit de vote, qui se traduit par l’égalité de compétition et de décompte qui interdit l’inscription sur plusieurs listes électorales. Aussi, l’égalité de représentation qui implique la question de découpage électoral. Là-dessus, Max Kemkoye a été, on ne peut, plus sévère. Etant une technique par laquelle le territoire national ou une partie de celui-ci est divisé en circonscriptions électorales dans lesquels, les électeurs sont répartis pour exercer leurs droits de vote. ‘’Mais si la finalité est détournée et sa mise en œuvre est manipulée, le résultat électoral obtenu de façon déloyale, ne sera dû qu’à une représentation artificielle d’électeurs, et donc du corps électoral. Ce qui est constitutif d’atteinte au corps électoral’’, excipe-t-il. Enfin, le président de l’Udp, qui est aussi membre de la Plateforme républicaine de barrages au processus référendaire et anti succession dynastique, informe l’opinion qu’ils élèvent, jeudi, 28 septembre prochain, le contentieux relatif aux quatre ordonnances liberticides, prises au début du mois d’août dernier, par le président de transition, Mahamat Idriss Déby.

Thomas Reoukoubou