Les jours passent mais aucun assouplissement n’est consenti par le pouvoir. L’épée de Damoclès continue de planer sur les organisations de la société civile et certains partis politiques de l’opposition démocratique. Bien plus, certains responsables des Associations de défense des droits humains (Adh), recherchés activement ont été contraints à la clandestinité. C’est le cas de Maxwell Loalngar, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh), par ailleurs porte-parole des forces vives. Certains hommes politiques dont le président des Transformateurs ont vu leurs domiciles encerclés par les forces de l’ordre. Il y a quatre jours, certains militants et sympathisants de cette formation politique se sont opposés à la police qui les a empêchés de se rendre au siège du parti. Les éléments des forces de l’ordre n’ont pas hésité à faire usage de leurs armes à feu. L’on dénombre quelques blessés au cours de cet affrontement. L’objectif visé par le régime est d’empêcher vaille que vaille la tenue d’un forum alternatif qui, selon ses organisateurs devrait se tenir au courant de cette semaine. Pour les organisateurs, “il n’est pas question de céder aux menaces du gouvernement qui n’a cessé de recourir aux forces de l’ordre, à la filature, œuvre des agents de l’Agence nationale de sécurité (Ans) et à l’encerclement des domiciles de certains leaders. Même si on nous empêche de nous retrouver en fermant les lieux de réunions et autres, le forum lui aura bel et bien lieu”. Pour Mahamat Ahmat Alhabo, les nouvelles technologies sont très avancées, elles permettent de communiquer aisément aujourd’hui. “Nous verrons dans quelle mesure en recourir”, a-t-il dit. Dans cette ambiance antagoniste où aucune des deux parties ne semble fléchir, l’on s’attend à ce que la situation se tende de plus en plus. Et le pouvoir fera de plus en plus recours à la violence avec des conséquences qu’on ne saurait prédire.
Si l’objectif du forum est de réfléchir sur les réels problèmes des tchadiens dans leur ensemble pour déboucher sur des résolutions, certaines voix en interne s’élèvent pour demander à qui seront-elles adressées. Au gouvernement tchadien, aux partenaires ? “S’il faut adresser ces résolutions au gouvernement, qu’est-ce qui prouve qu’il prendra en compte ou les mettra en œuvre ? C’est pourquoi il faut éviter de s’inscrire dans la même démarche que le gouvernement en parlant de forum mais aller au-delà de cette terminologie avec des actions concrètes. D’où la nécessité de bien réfléchir et bien s’organiser avant de se lancer”, observe un chef de parti politique associé à l’organisation du forum.
Gbo.
