Le ministère de la Prospective économique et des partenariats internationaux et la Coordination du système des Nations-unies tiennent ce 21 novembre dans un hôtel à N’Djaména, un atelier de programmation humanitaire 2024.
Cet atelier qui est d’une importance capitale dans le cycle de programmation humanitaire, celui de 2024, a commencé avec l’organisation des ateliers provinciaux en vue de recueillir les analyses régionales des besoins. Il vise à susciter des discussions sur les besoins prioritaires des personnes affectées et les zones d’intervention humanitaire en lien avec la programmation de développement.
Selon le Coordonnateur humanitaire, Dr Yafflo Ouattara, le gouvernement, avec à ses côtés les acteurs humanitaires, continue à travailler en vue d’apporter l’assistance nécessaire au plus grand nombre de personnes qui sont dans le besoin. “Au 20 novembre 2023, la communauté humanitaire du Tchad a pu bénéficier de 321 millions de dollars US sur les 921 millions requis dont 44,7 millions hors HRP (10%)”, informe-t-il. Et de rappeler que ces ressources mobilisées, selon le rapport à mi-parcours, ont permis aux humanitaires d’offrir une assistance alimentaire à près d’un million de personnes, plus de 500 000 enfants de moins de cinq (5) ans et de femmes enceintes et allaitantes ont reçu une prise en charge nutritionnelle, près de 600 000 personnes ont bénéficié de soins de santé primaire d’urgence et plus de 400 000 personnes ont eu accès à l’eau potable et aux services d’hygiène et d’assainissement. Malgré tout, plaide-t-il, d’immenses besoins persistent alors que l’année tire à sa fin. Il lance un appel à l’aide, car, poursuit-il, le soutien international est plus que jamais sollicité et la mobilisation de ressources pour faire face à de nouveaux besoins sera un véritable défi en 2024 au regard de la multiplication des théâtres de crises au niveau globale. C’est pourquoi, exhorte-t-il, “si nous devons tenir compte des besoins, y compris du nombre des personnes dans le besoin, comme il se présente sur le terrain, il nous appartient de décider ensemble quels besoins urgents et quelles cibles nous allons prendre en compte, et cela, en fonction de nos capacités de mobilisation des ressources qui est mise à rude épreuve ces dernières années avec les crises qui se déroulent au niveau mondial”.
Ouvrant l’atelier, le Secrétaire permanent du Spongha, Adjid Ahmat Idriss, fait savoir que le gouvernement de transition fait face à plusieurs adversités qui lui impose une priorisation de ses moyens afin d’offrir à tout un chacun le minimum vital. “Malgré notre bonne volonté, nous ne pouvons seuls assurer ce minimum tant le contexte dans lequel nous évoluons, est imprévisible, rendant toute planification aléatoire”, estime-t-il, tout en comptant sur la présence des humanitaires aux côtés du gouvernement dans le but de conjuguer les efforts pour l’atteinte des objectifs communs dans le cadre d’un partenariat à la fois dynamique et efficace.
Le Secrétaire permanent du Spongha fait observer que le Plan de réponse humanitaire 2023 en cours jusqu’au 31 décembre est crédité d’une performance bien en deçà des attentes. Les différentes réalisations partielles obtenues jusque-là, dit-il, ne permettent pas de noter des avancées significatives. Est-ce vraiment le manque de moyens financiers qui empêche de réduire significativement les besoins des populations vulnérables du Tchad ? Sommes-nous en phase toujours avec les besoins exprimés par les populations et les réalités du terrain ? Travaillons-nous véritablement et suffisamment ensemble dans une dynamique de synergie avec les autorités au niveau national, provincial et local ? s’interroge-t-il. Et de répondre, “cet atelier devrait nous permettre de rectifier le tir, car, nous avons besoin d’un accompagnement collectif, structuré et coordonné qui permette de mettre en œuvre une réponse humanitaire efficace dont le résultat et l’impact pour nous, seront de permettre aux populations de se passer rapidement de l’aide humanitaire dans sa forme actuelle”.
Les participants à l’atelier : examineront les principales conclusions des ateliers provinciaux et des deux ateliers tenus à N’Djaména ; discuteront les besoins prioritaires et les zones d’interventions humanitaires en lien avec la programmation de développement ; discuteront sur des questions importantes qui touchent aux causes conjoncturelles et structurelles ;adopteront les chiffres des personnes dans le besoin, les cibles des interventions et une estimation des besoins financiers pour la mise en œuvre d’une réponse humanitaire appropriée en 2024.
Minnamou Djobsou Ezéchiel