Le nécessaire port du masque

Alors qu’il sert d’abord à se protéger et ensuite protéger l’autre, l’usage du cache-nez peine à entrer dans les habitudes des N’Djaménois. Beaucoup l’utilisent comme une contrainte sans véritablement connaître ses bienfaits.

Depuis le 7 mai 2020, le gouvernement tchadien a rendu obligatoire le port du masque, communément appelé cache-nez. L’annonce a été faite deux jours plus tôt sur les ondes de la radiodiffusion nationale tchadienne. Ainsi, le port du masque, désormais obligatoire, est recommandé dans les lieux de travail, les transports en commun (taxis, bus), dans les marchés, dans les alimentations, etc. A cet effet, toute personne surprise sans masque dans un espace public, à pied, sur sa moto, ou dans sa voiture s’expose à des sanctions qui vont d’une amende pécuniaire de 2 000 francs CFA à deux semaines de prison. Mais au lieu de faire peur ou d’être dissuasive par la peine qu’elle fait encourir aux contrevenants, cette décision n’est pas respectée par tous. Elle continue à faire les choux gras des éléments véreux des forces de l’ordre qui, matraque en main, n’hésitent pas à passer à tabac ou à renchérir l’amende à leur profit. Le plus souvent, cette situation malencontreuse arrive simplement à cause de la négligence d’un citoyen ou d’une attitude incivique. Or, porter un masque est en soi une bonne chose. Face à la pandémie de la Covid qui continue à décimer sur son passage et dont les spécialistes de la santé ne parviennent pas encore à prévenir la fin, le port du masque équivaut à se protéger et en même temps protéger l’autre. Mais que constate-t-on dans le comportement quotidien de certains habitants de la capitale? De l’incivisme caractérisé qui s’apparente à un suicide. Car aujourd’hui, face au coronavirus qui crée la psychose au sein des familles, il n’est pas exagéré de dire qu’aucun N’Djaménois ne peut prétendre manquer d’un cache-nez. Même si on a coutume de dire que l’exception confirme la règle, il faut se rendre à l’évidence que beaucoup de ceux qui le possèdent, le portent à contrecœur ou mal.

Dans la rue, il n’y a qu’à ouvrir les yeux. La première catégorie de gens préfèrent porter le masque, mais sous le nez. Le nez peut respirer. “Cette histoire-là m’étouffe. Je ne supporte pas le masque”, se défendent les membres de cette catégorie. La deuxième porte le cache-nez quand même, mais sous le menton. C’est comme si ce n’est pas son corps qu’on protège. “Dès que je vois de loin les agents des forces de l’ordre, je recouvre rapidement d’une main la bouche et le nez de mon masque. Dès que je les dépasse, je rabats le cache-nez”, ironise ce motocycliste, loin d’être le seul à adopter un tel comportement. Les plus “malins” poussent leur audace plus loin. Sur leur face, le masque porté n’est pas très serré. Il leur permet de “respirer sans étouffer”, comme ils le soutiennent eux-mêmes. Et c’est bien dommage.

Mode d’emploi

Il existe plusieurs types de masque. Mais peu importe leur type, le risque de transmission indirecte existe toujours. Par exemple, en se frottant les yeux après avoir touché une surface contaminée par le virus sans se laver les mains par la suite. Tous les masques offrent une protection plus ou moins garantie uniquement s’ils sont bien adaptés au nez et au contour de la bouche afin qu’il y ait le moins d’interstices possible, soutient une revue en matière de santé.

Si le masque est jetable, le mettre immédiatement après usage dans un sac plastique à part bien fermé tout comme les autres matériels sensibles que sont les gants et les mouchoirs usagés. Le conserver 24 heures avant de le placer dans la poubelle générale, sinon le brûler.

S’il est lavable, l’isoler dans un sac en plastique (et pas dans votre poche ou votre sac) avant de le laver. L’Association française de normalisation (Afnor), que cite la revue scientifique, recommande un lavage cycle coton à 60 °C, au moins 30 minutes. Et non, la méthode de la casserole d’eau bouillante qui n’est pas efficace pour désinfecter un masque.

Une fois le masque lavé, il est conseillé de le mettre au sèche-linge ou d’utiliser un sèche-cheveux “car il ne doit pas rester d’humidité”.

Enfin, une fois propre (car il doit être porté toujours propre), il ne faut pas oublier de vérifier que le masque n’a pas été abîmé. “S’il a la moindre usure ou déformation, le masque doit être jeté car son efficacité n’est plus certaine”.

Djéndoroum Mbaïninga