Le Paludisme persiste et tue

Le ministère de la Santé publique et de la prévention et ses partenaires ont célébré le 25 avril 2024 la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, sous le thème : “Promouvoir l’équité en santé, l’égalité de genre et les droits de l’homme”.

Le samedi 26 avril au lendemain de cette célébration ponctuée par une série de discours, il a été organisé une marche dans l’optique d’aller vers une sensibilisation de proximité, afin d’atteindre un large spectre de ménages, dont on peut dénombrer les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants de 3 à 59 mois. L’on a pu lire sur les pancartes et banderoles des marcheurs qui ont convergé vers le stade de Paris-Congo les écriteaux suivants : “Dormons tous sous moustiquaire chaque nuit, toute l’année, partout ; femme enceinte, rendez-vous dans les centres de santé pour la prévention contre le paludisme ; Zéro palu au Tchad, je m’engage ; parents, donnez la Cps en prévention contre le palu à vos enfants de 3 à 59 mois” ; etc.

 

2 864 décès dus au palu en 2023

Cette édition a permis de jeter un regard rétrospectif sur les activités menées en 2023. Dans son mot de bienvenue, Dr Mahamat Saleh Issakha Diar, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) a rappelé qu’autour du thème mondial de cette année qui est “Accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable”, selon le rapport de l’Oms en 2022, l’on estime à 249 millions le nombre de cas du paludisme, et à 608 000 le nombre de décès dus au paludisme dans 85 pays. Avant d’informer qu’en 2023 au Tchad, 1 727 230 cas de paludisme ont été confirmés et traités conformément aux directives nationales de prise en charge. Il a été enregistré 2 864 décès dus au paludisme. Sur le plan de la stratégie de prévention, le Tchad a enregistré : 880 227 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda), distribuées en routine par les formations sanitaires, dont 371 743 aux enfants de 0 à 11 mois (42,24% au total) et 508 484 aux femmes enceintes (57,76%) contre 426 ; 146 Milda distribuées en 2022 ; 664 104 Milda distribuées en campagne de masse dans 17 provinces ; 393 336 chambres pulvérisées pour couvrir 749 291 personnes dans les arrondissements de N’Djaména ; 1 117 883 enfants ont bénéficié d’au moins 3 cycles de traitement durant la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier (Cps) soit 96,36% contre 95,94% en 2022 ; 290 806 femmes enceintes ont reçu le Tp 13 sur 780 820 femmes enceintes reçues à la Cpn 1 en 2023 soit 37,24% de la proportion des femmes enceintes ayant reçu le Tp 13, contre 234 258 en 2022 (un résultat en légère augmentation par rapport en 2022 (35%). Ce qui fait que le paludisme demeure un grand défi majeur, d’où dit le coordonnateur du Pnlp, “nous devons continuer à unir nos efforts pour le combattre. Nous devons aussi continuer à sensibiliser, à prévenir et à traiter le paludisme jour et nuit”.

John Eyong, le conseiller politique sanitaire de l’Oms, représentant la représentante résidente de l’Oms au Tchad, informe qu’au vu des données disponibles, il est nécessaire de renforcer la sensibilisation pour le changement de comportement et la prévention, pour améliorer les indicateurs. Il ajoute que “l’Oms reste disponible pour apporter l’appui nécessaire au ministère de la Santé et de la prévention en synergie avec les différents partenaires, pour une meilleure coordination, en vue de vaincre le paludisme et sauver plus de vie”.

Pour le secrétaire général du ministère de charge de la Santé publique et de la prévention Dabsou Guidaoussou, le thème de cette 17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, a été retenu du fait que non seulement le paludisme continue de présenter directement un danger pour la santé et d’ôter des vies, mais il entretient également le cercle vicieux des inégalités, oriente à œuvrer pour garantir l’accès aux soins à proximité du lieu de travail, ou d’habitation dans le cadre du soin de santé primaire. Et nous recommande aussi de s’attaquer aux facteurs qui augmentent le risque d’infection palustre, et à inclure les interventions de lutte antipaludique dans la couverture sanitaire universelle. “Nous devons accélérer la lutte pour un monde plus équitable, en se concentrant sur les points ci-après : mettre fin à la discrimination et à la stigmatisation ; et faire participer les communautés à la prise de décision en matière de santé”, a plaidé le Sg du ministère de la santé.

Roy Moussa