Le paludisme, premier motif de consultations, d’hospitalisations et de décès dans les structures sanitaires, représente le principal problème de santé publique au Tchad. Selon les données du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), il y a eu 1 816 163 de cas confirmés et 3 374 décès imputables au paludisme en 2019. Environ 65% de ces décès concernent les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Pour faire face à cet imposant fardeau, le Gouvernement a élaboré une politique nationale déclinée en plans stratégiques successifs. Le PNUD, bénéficiaire principal des financements du Fonds Mondial depuis 2009, a mis en place un Projet d’Appui à la Lutte Antipaludique au Tchad (PALAT) dont l’objectif est d’apporter un soutien au Gouvernement dans sa réponse à la problématique du paludisme.
En lien avec la politique nationale de lutte contre le paludisme et l’Objectif de développement durable 3 (Bonne santé et bien-être), le Tchad a bénéficié d’une subvention du Fonds mondial d’un montant de 56 408 364 € pour une période de trois ans (01 juillet 2018 au 30 juin 2021). Cette subvention est la 2ème du Nouveau Modèle de financement (NFM2) du Fonds mondial. En tant que bénéficiaire principal, le PNUD, à travers le PALAT, en assure la mise en œuvre, et cela, en partenariat avec le Ministère de la Santé Publique. L’objectif fixé est de réduire de 30% la morbidité et la mortalité liées au paludisme d’ici 2021. Les stratégies clés pour l’atteinte de cet objectif reposent sur des interventions visant à prévenir et à traiter le paludisme. Au nombre de ces interventions, figurent la lutte anti vectorielle, les interventions de prévention spécifiques, la prise en charge des cas et enfin, les activités de gestion de la subvention et de soutien au système de santé. Dans les détails, ces interventions se présentent comme suit :
- La lutte anti vectorielle. Cette intervention repose essentiellement sur la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) à travers deux canaux que sont :
- les campagnes de distribution de masse (CDM) qui consistent à distribuer des moustiquaires à toute la population. Au cours de cette opération, des Agents de santé communautaire (ASC) passent de ménage en ménage pour distribuer des moustiquaires, livrer des messages sur la transmission du paludisme, la bonne utilisation des moustiquaires, le recours rapide au centre de santé en cas de fièvre ou de tout autre signe évocateur de maladies.
- la distribution de routine qui est la distribution de MILDA aux femmes enceintes et aux enfants de 0 à 11 mois, considérés comme des groupes très vulnérables au paludisme. En effet, environ 65% des décès liés au paludisme sont enregistrés au sein de ces groupes de personnes. La distribution des MILDA se fait lors des Consultations prénatales (CPN) et séances de vaccination.
- Les interventions de préventions spécifiques. Elles concernent uniquement les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Il s’agit :
- du Traitement préventif intermittent (TPI) qui consiste à donner aux femmes enceintes un traitement préventif à base de sulfadoxine-pyriméthamine à partir du 2ème trimestre de la grossesse. En effet, le paludisme pendant la grossesse représente un risque majeur pour la mère, son fœtus et le nouveau-né. Selon la date de la 1ère visite prénatale, une femme enceinte peut recevoir jusqu’à 4 doses de TPI. Pour cela, les autorités religieuses, traditionnelles, administratives et les agents de santé communautaire sont mis à contribution pour encourager les femmes enceintes à aller précocement à la CPN.
- de la Chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) qui est une intervention ciblant les enfants âgés de 3 mois à 5 ans vivant dans les zones sahéliennes comme la partie centrale du Tchad où les pluies s’étalent sur une période de moins de quatre mois (juin à octobre) au cours desquels le paludisme sévit avec des manifestations graves et quelquefois épidémiques. La CPS repose sur un traitement complet à base de sulfadoxine-pyriméthamine et d’amodiaquine mensuellement administré aux enfants pendant la saison des pluies.
- La prise en charge des cas (PEC): dans cette intervention, chaque malade suspect de paludisme est soumis à un test de diagnostic rapide (TDR) en vue de la recherche des parasites. En cas de positivité, un traitement à base d’artémisinine lui est administré. La prise en charge du paludisme se fait dans tous les établissements sanitaires du secteur public. Par ailleurs, un projet pilote reposant sur les agents de santé communautaire mis en œuvre dans les provinces du Mandoul et du Moyen-Chari permet d’assurer le diagnostic et le traitement du paludisme dans les villages éloignés des centres de santé.
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Les activités de soutien Elles comprennent le Suivi- Evaluation des activités, la gestion financière, et le renforcement des capacités des plusieurs entités du Ministère de la Santé Publique (MSP) impliquées dans les activités de lutte contre le paludisme dont le PNLP assure la coordination.
L’atteinte des résultats du projet repose sur l’adhésion de la population, des services de santé efficients et une bonne coordination des partenaires. A cet effet, les autorités religieuses, traditionnelles, administratives jouent un rôle clé dans l’information, la sensibilisation et la mobilisation des populations. La coordination du partenariat en vue du renforcement du système de santé est assurée par le MSP, à travers une direction dédiée, la Direction Générale Technique de la Planification, des Ressources et de la Coopération. Le Fonds Mondial contribue aussi au renforcement des capacités du MSP à travers les ressources mobilisées par le HCNC (Haut Conseil National de Coordination pour l’accès au Fonds mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme), ce dernier étant en charge de la mobilisation des ressources auprès du Fonds Mondial pour la lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA et la tuberculose, de même qu’il s’assure du suivi de la bonne exécution des activités financées.
Les résultats et contribution à mi-parcours du PALAT pour la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2020 sont résumés dans le tableau ci-dessous. Les résultats globaux des 3 années de mise en œuvre feront l’objet d’une prochaine publication.
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