Le ProQEB restitue la phase 3 de son programme

L’Organisation “Enfants du Monde’’ a restitué lors d’une conférence de presse le 20 mars 2023 tenue à son siège, le bilan des réalisations des trois phases du “Programme de promotion de la qualité de l’éducation de base au Tchad’’ (ProQEB). Ce, en prélude au lancement le mercredi 22 mars 2023 de la phase 4 (2023-2025) du projet.

10 ans d’activités. “Enfants du Monde” est au Tchad depuis 2013, avec le ProQEB. Son objectif : améliorer la qualité de l’éducation de base. La troisième phase (juillet 2018-décembre 2022) a travaillé sur les acquis des deux premières phases. Elle a permis de circonscrire la zone de couverture des activités dans quatre provinces. Dans le Batha, le Mandoul, le Moyen-Chari et le Ouaddi-Fira. Le directeur du programme, Boubacar Bocoum, entouré de ses collaborateurs, se sont relayés pour dresser le bilan de la phase 3, articulé autour de trois résultats (effets). Le premier résultat est centré sur l’apprenant et son environnement immédiat à savoir l’école, les centres d’alphabétisation, les centres d’éducation de base non formelle (Cebnf) et le matériel didactique. Le deuxième, sur les acteurs de la chaine de l’encadrement notamment les enseignants, directeurs des écoles, etc. et le troisième sur tout ce qui concerne le pilotage du système, l’institutionnel, le dialogue qui est mis en place avec les acteurs du ministère pour arriver à institutionnaliser les réalisations.

 

Des avancées palpables

En termes de bilan au résultat 1, le programme a élaboré du matériel didactique innovant, parce qu’il est contextualisé et centré sur les besoins des apprenants tchadiens, notamment les langues locales et les langues d’enseignement (français et arabe). Il y a eu également la dotation en matériel didactique à environ 2441 du Tchad et notamment dans les 4 provinces d’intervention ; 40 Centres de base d’éducation non formelle pour les enfants de 9 à 14 ans et 83 Centres d’alphabétisation pour les filles de 15 ans, qui sont aussi dotées de matériels didactiques, avec un système appelé “sécurisation du matériel” à cause des écoles en paille. Il y a également les constructions de 30 salles de classe au Mandoul et 20 au Moyen-Chari, ainsi que les locaux des délégations provinciales d’éducation nationale (Dpen) à Sarh, Ati et cours l’’Ecole normale des instituteurs de Koumra. Aussi la distribution des tentes au Batha et Ouadi Fira pour faciliter l’apprentissage dans les écoles nomades et rurales. 9000 apprenants ont été formés dans les 95 centres d’alphabétisation du programme, dont 3.000 environ dans les 40 Cebnf. A côté de cela, il y a eu des formations professionnalisantes pour ceux qui sont passés par les centres   d’éducation non formelle du programme et qui ont accédé à des formations de courtes durées. Mais aussi la formation des formateurs de l’équipe mixte sur l’évaluation des apprentissages et l’enseignement de l’oral.

Pour ce qui concerne les acteurs de la chaîne de l’encadrement (2e résultat), décliné en “Renforcement des acteurs en charge de l’éducation”, cela fait partie des particularités du programme, relève le panel. Le Comité de gestion (Coges) s’est rendu compte que quand un maillon de la chaine n’est pas touché par la formation, rien ne marche. Par rapport au renforcement des acteurs de la chaine de l’éducation, 767 élèves maîtres de l’Ecole normale des instituteurs (Eni) ont été formés sur l’approche qualité développé par le ProQEB ; 7649 enseignants formés en formation continue ;  303 enseignants formés pour les écoles en langue nationale ; 328 animateurs et superviseurs des centres d’alphabétisation et 70 professeurs des Eni sont formés sur l’approche qualité du ProQEB ; 365 animateurs pédagogiques (Ap) formés et bien irrigués pour être autonome sur les stratégies d’enseignement/apprentissage de l’oral et les pratiques d’évaluation des apprentissages des élèves de l’école primaire ; 2384 directeurs et chargés d’écoles formés sur la gouvernance participative et le remplissage des questionnaires de recensement scolaire (Qrs), ainsi que 63 agents de l’alphabétisation et éducation non formelle, etc. La liste des réalisations au résultat 2 n’est pas exhaustive.

Le troisième résultat relatif au pilotage institutionnel se décline en défis à relever. Ils concernent la mobilité des effectifs (enseignants/maître communautaire,  animateurs pédagogiques, équipes mixtes de formateurs) qui freine le processus d’appropriation des innovations ; l’insuffisance du suivi pédagogique ; la faible capacité des cadres de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle ; l’insuffisance du temps d’apprentissage ; la Covid-19 ; l’inondation et la fermeture des écoles ; les grèves récurrentes des enseignants et le faible niveau en langue des animateurs pédagogiques et enseignants.

Roy Moussa