Le 4 novembre 2021, la direction de Glencore informait son personnel de l’effectivité de l’achat de ses actifs par la société Perenco. Dans le même courrier, Glencore rassurait ses employés des discussions et approbations de certaines conditions par le gouvernement tchadien avant le transfert effectif. Après cette annonce, à son tour, le personnel tchadien de Glencore saisit sa direction pour présenter ses revendications. Elles concernent le règlement des droits sociaux, des heures supplémentaires, des primes de réinsertion prévu dans la Convention collective d’entreprise, des congés légaux et conventionnels non payés, et la prime de reconnaissance avant tout transfert au nouvel acquéreur Perenco. Mais contre toute attente des employés, en réponse à leurs revendications qu’ils jugent pertinentes, la direction de Glencore propose simplement le paiement de deux mois de salaire brut (tel le cas proposé à leurs collègues employés d’Esso-Tchad à la vente de ses actifs à Savannah) à titre de prime de séparation. Cette dernière proposition de bonus de transfert de deux mois de salaire est jugée très insignifiante par la base. Et la moutarde commence à monter au nez.
“Face à cette situation inquiétante qui va mettre à mal les employés qui ont consacré leur vie professionnelle pour l’installation et le développement de Glencore au Tchad, les employés ont décidé de prendre leurs responsabilités afin de préserver leurs acquis et éviter toute surprise au lendemain du transfert”, menace le comité de dialogue dans un communiqué de presse rendu public le 29 janvier. Et le communiqué de presse précise des actions que les employés de Glencore envisagent mener au cas où leurs revendications ne seront pas prises en compte. Au titre des actions à mener, des points de presse pour informer l’opinion nationale et internationale des manœuvres dolosives de Glencore contre les intérêts des employés tchadiens, “des réunions et discussions sans réserve sur nos droits avec l’administration de travail de notre pays”, des rencontres au haut niveau de l’état, des sit-in et grèves, des actions en justice pour protéger les acquis.
“Nous tenons à attirer l’attention du gouvernement tchadien et le président du Conseil militaire de transition sur cette situation qui risque de mettre en péril la vie des milliers de Tchadiens qui dépendent de nos activités professionnelles. Le gouvernement doit prendre très tôt ses responsabilités afin d’éviter un chaos similaire à celui que l’on a vu à Esso lors du transfert à la société Savannah”. En outre, les producteurs du communiqué attirent également l’attention de Prerenco, le futur acquéreur de Petro Chad Mangara, succursale de Glencore sur les modalités de transfert de leurs droits intangibles et acquis. Un bras-de-fer en perspectives à odeur de pétrole torché.
DMb.