Le Lycée-collège Notre Dame de Moundou est déclaré lauréat du Concours régional dénommé “Regards croisés”, édition 2021. La cérémonie de remise des prix aux lauréats s’est déroulée dans un hôtel de N’Djaména le mercredi 26 janvier 2022.
Sur la base des résultats issus des phases nationales du concours, les meilleures prestations scéniques ont été envoyées au jury régional, sous le format audiovisuel. Le jury régional, dirigé par l’humoriste Mamane, se compose de cinq membres. Un représentant de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), celui de l’Unesco, un producteur réalisateur et un dramaturge comédien. Les critères retenus par le jury sont la connaissance du thème abordé (6 points), la qualité de la production audiovisuelle (6 points), l’originalité, la pertinence du scénario (5 points) et le décor (3 points). Un total de 20 points pour une pièce théâtrale dont la durée ne doit pas dépasser 30 mn chrono. Sur les dix pays inscrits, six ont effectivement participé. Après évaluation des critères, le jury régional retient vainqueur, le Lycée-collège Notre Dame de Moundou (Tchad) noté 14,60/20. Il reçoit un chèque de 2 500 euros et des lots en nature (livres, matériels promotionnels, etc.). Le 2ème prix est accordé au Lycée National de Sao-Tomé et Principe : 14,40/20. En prime, il obtient un chèque de 2 000 euros ainsi que des lots en nature. Le 3ème prix est arraché par le Lycée Saint Gabriel de Mouila (Gabon) sur la note de 14,20/20. Un chèque de 1 500 euros ainsi que des lots en nature lui reviennent.
Les trois lauréats sont des lycées et collèges, tous issus des provinces respectives de leur pays. C’est un signal fort qui exprime que les meilleurs enseignements et élèves ne sont pas forcément de la capitale où aiment se concentrer les enseignants. Les prix ont été remis respectivement par le secrétaire d’État aux affaires étrangères, le représentant de l’Unesco à Libreville, Eric Voli Bi et celui de la Francophonie pour l’Afrique centrale, Alphone Waguena.
La remise des prix aux lauréats a été suivie de la projection des extraits des vidéos des élèves du Gabon ainsi que ceux de Sao Tomé et Principe à l’assistance, avant la restitution de leur spectacle par les élèves du Lycée Notre Dame de Moundou. Ce spectacle met au cœur de la mise en scène, un professeur de lycée qui viole son élève de 13 ans après l’avoir droguée. Elle se retrouve enceinte suite au viol et meurt en couche après des heures de travail. L’indélicat prof se retrouve à la barre. Jugé, il est condamné à 10 ans de prison et à payer 500 000 francs d’amende. Mais la scène, qui a secoué l’assistance, est celle des funérailles de la victime. La vue du cercueil et les cris des femmes aux obsèques n’ont pas laissé insensible l’assistance. Certaines âmes sensibles dans la salle ont discrètement écrasé au coin de l’œil, une larme.
“Je ressens une joie immense, parce que nous avons réalisé notre création avec des moyens dérisoires. Nous n’avons pas pensé arriver à ce niveau de la compétition, surtout que dans les différentes éditions antérieures, nous avons toujours été finalistes. Cette fois-ci, nous avons mis la barre un peu plus haut et nous voilà en train de porter le flambeau du pays. J’espère qu’à l’avenir, d’autres établissements scolaires du Tchad feront mieux que ce que nous avons réalisé aujourd’hui. Ce travail nous a pris trois mois, mais la force de nos élèves, c’est la discipline dans le travail et l’apport considérable du metteur en scène Tamaïbé Ngangbé Darkedi, le censeur de l’établissement. C’est un homme à la retraite mais toujours utile pour nous, puisqu’il s’est entièrement donné pour ce travail. Nous lui devons ce mérite’’, se répand en émotion le proviseur du Lycée collège Notre Dame de Moundou, Mbaïkoubou Gilbert. A cette cérémonie, il a conduit 18 élèves prestataires (12 filles et 6 garçons).
Pour rappel, la Représentation de l’Organisation internationale de la francophonie pour l’Afrique centrale (Repac-Oif) organise depuis 2012 le Concours régional “Regards croisés”. C’est une compétition intellectuelle, littéraire et artistique qui vise à promouvoir la langue française et à capitaliser les meilleures idées, réflexions et contributions des jeunes d’Afrique centrale, en vue d’enrichir le débat sur un enjeu stratégique pour la Francophonie.
La cérémonie a été organisée en partenariat avec la Représentation régionale de l’Organisation internationale de la francophonie pour l’Afrique centrale (Repac/Oif) à Libreville/Gabon et le bureau de l’Unesco au Tchad. L’édition 2021 du concours, autour du thème : “La violence en milieu scolaire”, s’est déroulée sous la forme d’une compétition interscolaire de théâtre, conduite par les correspondants nationaux de chacun des 10 pays membres de l’Oif en Afrique centrale (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Congo RD, Gabon, Guinée-Equatoriale, Rwanda, Sao Tomé et Principe, Tchad), avec l’appui de l’Unesco et le soutien du Réseau des institutions et structures nationales en charge de la Francophonie en Afrique centrale (Resifac).
Roy Moussa
