La grande messe du cinéma continental, le Festival panafricain du cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) tiendra sa 27e édition du 16 au 23 octobre 2021, au pays de Thomas Sankara et de Joseph Ki Zerbo.
Le Tchad sera présent avec deux films. “Lingui” ou le lien sacré de Haroun Mahamat Saleh, le seul film africain en compétition pour la palme d’or au festival de Cannes en juillet dernier et qui a fait forte impression.
Le second film est “Massoud’’ de notre compatriote et réalisateur Emmanuel Mbaidé Rotoubam. Massoud est un film sur l’islam radical, qui se passe dans un village où la population vit en harmonie avec son imam, et dont les djihadistes tentent de s’infiltrer. Ils ciblent les jeunes qui se regroupent, discutent avec eux et leurs miroitent du travail bien rémunéré, dont eux-mêmes ne savent pas exactement de quoi il est question. Au fil du temps, les jeunes du village commencent par disparaitre, vers des destinations inconnues. Une fois arrivée au maquis, ils sont face à une autre réalité. l’argent, les armes et la drogue en abondance, etc. Massoud le fils de l’imam du village, dont le père est en train de le préparer pour lui succéder à cause de son âge avancé, se retrouve parmi eux. Radicalisé, il a pour mission de revenir exploser la mosquée de son père avec les fidèles. Une fois de retour au village équipé de ses bombes, la situation est devenue compliqué pour lui. La mission échoue et ses complices, arrivés à moto pour parachever les tueries se mettent en débandade et rejoignent leur base pour informer du coup raté. Son proche ami est envoyé à son tour, pour revenir le tuer ainsi que l’imam et détruire la mosquée. Entretemps, une journaliste photographe métisse, dont le père est originaire du village, décide de partir de l’Europe pour venir mener des enquêtes. A travers l’organisation non gouvernementale (Ong) “Agir pour tous”, elle tente d’accéder à la zone des djihadistes et découvre que l’Ong en question, travaille en étroite collaboration avec les djihadistes, en leur fournissant des armes, de la drogue et tout ceux dont ils ont besoin. Les djihadistes à leur tour, découvrent le pot au rose et la kidnappent…. La suite du film reste à découvrir.
Un film tchadien certes, mais très attendu au pays des hommes intègres, puisqu’il a été tourné entièrement au Burkina Faso, sur financement du ministère burkinabé de la culture et d’autres partenaires. Au cœur du film se trouvent notre incontournable acteur du cinéma, Youssouf Djaoro (l’imam) qu’on ne présente plus, également connu à Cannes pour avoir été au cœur des films d’Haroun Mahamat Saleh. Ainsi que la comédienne française Hyagari (la journaliste photographe), fille du regretté Sotigui Kouyaté, célèbre acteur de cinéma et comédien Burkinabé.
Le Tchad qui avait été sollicité pour financer le film, à travers le ministère de la culture, a attendu longtemps pour répondre au réalisateur qu’il n’y a pas d’argent. Alors que le thème proposé, rejoint les ambitions du Tchad, qui veut se mettre à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme et l’islam radical au sahel, en étant le premier gendarme de la sous-région. Merci au Burkina Faso qui sait percevoir les talents africains. Rendez-vous à Ouagadougou !
Roy Moussa