La médiature de la République, en collaboration avec le système des nations unies, avec l’appui du fonds pour la consolidation de la paix, célèbre, ce 21 septembre 2024, journée internationale de la paix, au ministère des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la coopération internationale et des Tchadiens de l’étranger. Thème: “promouvoir une culture de paix”.
“Ce thème est plus évocateur car il nous interpelle tous à l’effet de promouvoir une culture de paix pour nous, autour de nous et au profit de nous tous”, déclare le médiateur de la République, Saleh Kebzabo, au cours de la célébration de cette journée. Et, puisque la Jip a toujours été une occasion pour déposer les armes et observer le cessez-le-feu et promouvoir la non-violence, sa célébration permettra de “renforcer la sensibilisation auprès des communautés à prôner la paix, où elles se trouvent à œuvrer pour la réconciliation nationale; renforcer la sensibilisation des communautés sur les conséquences des conflits intercommunautaires, promouvoir le dialogue entre les communautés pour une cohabitation pacifique et une paix durable sur l’ensemble du territoire national”, a-t-il annoncé, avant de faire comprendre que cette journée n’est pas juste festive mais elle nous interpelle afin de nous souvenir de la paix et de la vivre à tout instant.
En effet, dans un monde en proie aux conflits, aux inégalités et aux discriminations, où les tensions géopolitiques sont croissantes et les conflits prolongés, il est plus que jamais nécessaire de promouvoir le dialogue, l’empathie et les droits de l’homme pour tous. C’est dans cette logique que chaque année, le 21 septembre, les nations unies invitent les peuples du monde entier à célébrer la Journée internationale de la paix (Jip). Pour François Batalingaya, le Coordonnateur résident du système des nations-unies, Coordonnateur humanitaire, l’organe le plus inclusif des nations unies a reconnu que “la paix n’est pas simplement l’absence de conflit, mais un processus positif, dynamique et participatif qui favorise le dialogue et la résolution des conflits dans un esprit de compréhension mutuelle et de coopération”.
Il tient à noter que “le respect de la vie, des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la promotion et le renforcement d’une culture de la non-violence par l’éducation, le dialogue et la coopération, l’engagement en faveur de la résolution pacifique des conflits et l’adhésion aux principes de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance, de solidarité, de coopération, de pluralisme, de diversité culturelle, de dialogue et de compréhension à tous les niveaux de la société et entre les nations”, sont les valeurs nécessaires à une culture de la paix définies en 1999 par l’Assemblée générale des nations-unies.
Des moyens pour une paix durable
C’est ainsi que, selon Batalingaya, en réponse aux préoccupations en matière de consolidation de la paix et à la demande du gouvernement, “le Secrétaire général de l’Onu a accordé depuis 2017 un fonds qui a augmenté régulièrement, et a atteint cette année un montant de plus de 54,8 millions de dollars. Ce fonds de consolidation de la paix (Pbf) a permis aux agences onusiennes, aux organisations de la société civile, de concert avec les ministères sectoriels, d’appuyer les efforts du Gouvernement pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité à travers des initiatives innovantes de consolidation de la paix et des réponses programmatiques intégrées et inclusives autour du Nexus Humanitaire, Développement et Paix (Hdp) visant à contribuer à la diffusion des mécanismes provinciaux de paix et de réconciliation en vue de la prévention et la gestion des conflits et crises potentiels pouvant affecter la sécurité, la stabilité et la cohésion sociale au Tchad”, informe-t-il, avant de préciser que ce fonds de consolidation de la paix du Secrétaire général de l’Onu promeut des approches inclusives pour renforcer la résilience au changement climatique et une meilleure gestion des conflits liés à la transhumance et aux ressources naturelles, le soutien aux efforts post-transition vers un état de droit réconcilié et la cohésion sociale dans un contexte d’instabilité régionale, et l’autonomisation des femmes et des jeunes pour renforcer leur participation dans les processus de prise de décision.
En mentionnant que la paix est la condition sine qua non du développement économique et de tout ce qui en découle, le Coordonnateur résident du système des nations-unies, Coordonnateur humanitaire rappelle que depuis l’adoption par l’Assemblée générale des nations-unies de la Déclaration et du Programme d’action sur une culture de la paix, nous célébrons jour pour jour aujourd’hui le 25e anniversaire de la Journée internationale de la paix. Il félicite enfin l’Etat tchadien pour l’hospitalité dont il fait montre à l’égard des milliers de familles qui trouvent aujourd’hui refuge sur son sol, malgré le triple défi (sécuritaire humanitaire développement) dans un contexte d’urgence climatique auquel le Tchad est l’un des plus vulnérables.
Pour Saleh Kebzabo, le peuple tchadien connaît plus que quiconque le prix de la paix, il sait ce qu’elle vaut, étant donné qu’il a vécu les affres de la guerre des dizaines d’années durant, et il porte encore les stigmates. Il note que promouvoir la paix est le voeu cher au président de la République, chef de l’État Mahamat Idriss Déby Itno, qui a inscrit en lettres d’or, la préservation de la paix, la stabilité, la sécurité, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, dans les 12 chantiers et 100 actions dans son programme politique. Le voeu du Président de la République du Tchad est de “faire de chacun d’entre nous le défenseur des valeurs républicaines telles que la sacralisation de la chose publique, le respect de la loi, l’amour de la justice et la défense du principe d’égalité entre tous les Tchadiens. Lutter contre les inégalités, la pauvreté, la discrimination et l’exclusion est une condition sine qua non pour la paix”, clame-t-il tout en rappelant que la paix ne peut être durable si une partie de la population est privée de ses droits fondamentaux et des opportunités d’épanouissement.
Tout en remerciant les partenaires techniques et financiers notamment la coordination des systèmes de nations unies au Tchad, et spécifiquement le fonds de Secrétaire général pour la consolidation de la paix, de leur appui multiforme pour la tenue de cette journée le médiateur invite enfin tous les Tchadiens à travailler pour la paix, partout et tout le temps. Car, dit-il, “nous devons observer et faire observer la paix dans nos actions, faits et gestes quotidiens parce qu’elle n’est pas seulement l’absence de la guerre, mais le reflet de la cohésion sociale, du vivre-ensemble, de la stabilité, de la solidarité, de l’inclusion, du savoir-vivre et du savoir-être réunis”.
En rappel, la journée internationale de la paix (Jip) a été décidée en 1981 en vertu de la résolution A/RES/36/67 de l’Assemblée générale des nations unies car la promotion de la paix fait partie des principaux buts de l’Organisation des nations unies en vertu de sa Charte. Et, si les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est aussi dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. Il faut le dire, cette journée commémorative permet au monde entier en général et particulièrement au Tchad de réfléchir sur les solutions durables comme socles de cohabitation pacifique dans le pays. Étant donné que la paix va de pair avec la justice, la célébration internationale de cette grande messe est une opportunité pour les Tchadiens de tous les horizons.
Toïdé Samson