Le Tchad mobilise ses partenaires pour le financement du recensement général de la population et de l’habitat

Le ministère de l’Economie, de la planification du développement et de la coopération internationale en collaboration avec celui du développement agricole et le fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) ont organisé le 5 novembre 2021 à N’Djaména, une table-ronde pour la mobilisation des ressources en vue de financer le 3ème Recensement général de la population, de l’habitat et de l’agriculture (Rgph-3).

“C’est dans le souci de rendre le système statistique national performant que le gouvernement du Tchad a consenti des efforts considérables avec les partenaires techniques et financiers (Ptfs) en procédant à la réforme de l’appareil statistique”, observe le directeur général de l’Institut national de la statistique, des études économiques et démographiques (Inseed), Baradine Zakaria Moursal. C’est la raison, selon le Dg de l’Inseed, que le gouvernement a mis en bonne place le Rgph-3 inscrit parmi les activités prioritaires dans la deuxième stratégie nationale de développement de la statistique (Snds 2022-2026) adopté officiellement le 14 octobre 2021 par le gouvernement.

“Le Rgph-3 a pour objectif de fournir des informations fiables, actualisées et   désagrégées pour une meilleure connaissance de la situation démographique du Tchad, en vue d’assurer sur des bases objectives, l’intégration des variables démographiques dans le processus de la planification de l’économie et du développement”, ajoute Baradine Zakaria Moursal.

Pour la ministre du développement agricole, Dené-Assoum Kamougué, le rôle de l’information statistique est déterminant pour l’évaluation des réalisations, l’établissement des choix et la prise de décisions pour une meilleure allocation des ressources. “L’importance du secteur agricole dans l’économie nationale tchadienne, la sécurité alimentaire et la formation des revenus des ménages imposent une connaissance plus approfondie et renouvelée de celui-ci pour répondre aux besoins en information sans cesse croissants et pressants, en quantité en en qualité”, souligne-t-elle. “En ce qui concerne la situation actuelle des statistiques agricoles, je vous rappelle que le dernier recensement de l’agriculture au Tchad a été réalisé en 1972-1973 dans le cadre d’un projet régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) qui concernait l’ensemble des pays de l’Union douanière des Etats de l’Afrique centrale (Udeac) et n’avait couvert que 8 préfectures du pays pour des raisons de sécurité. L’Etat actuel des statistiques agricoles fait ressortir l’écart entre les besoins en données statistiques et les données existantes et les faiblesses suivantes. La production des statistiques agricoles souffre de l’obsolescence et/ou de l’absence des données structurelles, la non prise en considération dans les enquêtes actuelles ou passées de l’environnement social et économique du secteur, des données qui, lorsqu’elles existent, sont peu ou mal exploitées, la non prise en compte des données relatives aux activités des femmes rurales”, explique-t-elle. Selon Déné-Assoum Kamougué, la réalisation du recensement général de l’agriculture (Rga) constitue un facteur de base pour orienter les décisions en matière de planification agricole et de formulation de politique de sécurité alimentaire, afin de mesurer l’impact des différentes actions pour le développement du secteur rural par la disponibilité des données statistiques agricoles et alimentaires fiables.

“Conscientes de l’importance des statistiques en tant qu’outil de décisions, les hautes autorités ont voulu rechausser la qualité des statistiques officielles en procédant à la réforme de l’appareil statistique. Pour ce faire, ensemble avec ses partenaires, le gouvernement du Tchad met en œuvre des politiques de développement dont la formulation, le suivi et l’évaluation requièrent des données fiables”, estime le ministre de l’Economie, de la planification du développement et de la coopération internationale, Issa Doubragne. Pour lui, actualité les données est une dimension essentielle de la qualité des données statistiques officielles. C’est pourquoi, le gouvernement réalise périodiquement, avec l’appui technique et financier de ses partenaires, des opérations de collecte d’envergure nationale telles que les enquêtes sur la consommation des ménages, les enquêtes démographiques et de santé et les enquêtes par grappes à indicateurs multiples. “Le Rgph-3 connaîtra des innovations majeures : la première est le greffage de deux modules de Recensement général de l’agriculture et la seconde est l’utilisation de la technologie moderne de communication pour les travaux cartographiques et le dénombrement qui est une recommandation des Nations unies pour le cycle 2020 des recensements”, ajoute Issa Doubragne.

Lors de cette table-ronde de mobilisation, le Tchad s’est inspiré des expériences des autres pays conformément aux recensements en cours dans ce contexte difficile. Il s’agit des expériences du 5ème Rgph du Burkina Faso, présenté par Réné Charles Sylva, conseiller technique principal du 5ème Rgph, Unfpa-Burkina Faso et les expériences de mobilisation des ressources pour le Rgph-2 en République démocratique du Congo, présenté par le Professeur Pierre Klissou, conseiller technique principal Rgph-2, Unfpa-Rdc.

En ce qui concerne la mobilisation des fonds, la vingtaine des partenaires techniques et financiers présents à la rencontre ont promis chacun accompagner ce processus dans la limite de leurs possibilités.

Le coût global du Rgph-3 s’élève à 40 888 182 000 francs CFA.

Quant au calendrier du Rgph-3, les activités préliminaires ont commencé depuis janvier 2018 et les activités liées à l’assurance qualité, la dernière étape qui clôt le processus sont prévues en janvier 2025.

MDE