Le secrétaire général adjoint de la Fédération tchadienne de judo, Ali Daoula, explique le chantier en cours, qui va rehausser et booster le judo au Tchad, et dans la sous-région Afrique centrale.
C’est un projet qui remonte à environ 8 ans. La Fédération internationale de judo a attribué au Tchad la construction d’un dojo à dimension régionale. À une condition: que la Fédération tchadienne de judo dispose d’un terrain pour son implantation. Compte tenu de la lenteur administrative dans les démarches d’acquisition de terrain, c’est le Malawi qui a plutôt été bénéficiaire à la place du Tchad une première fois. Le Tchad a été prié de renouveler sa demande d’attribution, mais les mêmes lenteurs administratives l’ont encore fait échouer au profit du Maroc une deuxième fois. Pour la troisième tentative, la Fédération tchadienne de judo a fait une sortie médiatique lors d’un point de presse, pour interpeler l’Etat. Cette fois-ci, l’Etat a été réceptif en prenant un décret en novembre 2019, pour attribuer à la fédération, un espace de 5000 m2, au quartier Chagoua dans le 7ème arrondissement. Un site accessible, avec des dispositifs d’eau et d’électricité, situé à une trentaine de mètres de la voie bitumée. Conditions imposées par la fédération internationale.
Ali Daoula informe que la Fédération internationale de judo demande toujours aux pays bénéficiaires, de construire la fondation. Puis à son tour, elle vient implanter la tente et poser le tatami. Des experts étaient venus visiter le site et l’approuver avant le lancement des travaux en décembre 2019. Il poursuit que tout est en bonne voie, et si ce n’est pas à cause de la pandémie, le Tchad devait réceptionner le dojo en mars dernier.
Il y a quelques jours, le ministre en charge des Sports est allé visiter le chantier et réceptionner les vestiaires qui sont déjà prêtes. “Nous attendons la levée des mesures pour accueillir les experts au nombre de huit, qui viendront installer la tente et remettre la clé à l’Etat tchadien. Donc, des vestiaires on accède directement à la salle sur le tatami”, confie-t-il.
Ce dojo d’un coût global de 150 millions francs CFA, est destiné à accueillir les athlètes des pays de la sous-région Afrique centrale. Ils peuvent venir y travailler dans des conditions optimales aux normes requises.
Pour bénéficier de cette installation, la Fédération internationale prend en compte les performances des athlètes du pays en national et à l’international et la capacité organisationnelle des compétitions. En 2012, le Tchad s’est qualifié pour la première fois de son histoire aux jeux olympiques grâce à la judokate Carine Ngarlemdana. La même année, la Fédération tchadienne de judo a organisé avec succès les compétitions dénommées Tivi Ndjam judo, sous la supervision des experts de la Fédération internationale du judo et de l’Union africaine de judo. Le président de la Fédération tchadienne de judo, Me Abakar Djermah s’est investi grâce à son dynamisme, afin que le Tchad bénéficie de cette installation. Malheureusement, la fédération n’a pas pu obtenir des documents légaux pour l’acquisition d’un terrain.
Aujourd’hui, le judo tchadien avance à grand pas, reconnaît Ali Daoula. Quatre mois avant l’avènement de la pandémie de coronavirus, le Tchad s’est qualifié pour les prochains jeux olympiques de Tokyo, qui devait se tenir ce mois de juin, grâce à Memneloum Démos Clarisse dans la catégorie de moins de 70 kg. Mais ils sont repoussés en 2021 à cause de la pandémie du coronavirus. “Nous avons déjà une place assurée aux prochains jeux olympiques et le report nous donne l’occasion de nous battre pour arracher d’autres places, et accompagner Démos”, dit-il tout rassurant. Ali Daoula confie tout fier que sur le plan olympique, c’est grâce au judo que le Tchad s’est qualifié dignement, comparativement à l’athlétisme où il y a la loi de un plus un (une fille et un garçon) qui les qualifie grâce à la solidarité olympique. Le tir à l’arc tchadien se défend aussi très bien, et va représenter valablement le pays, selon lui. Mais c’est le judo qui tient le haut du pavé avec deux qualifications aux jeux olympiques: 2012 et 2020 grâce aux filles en plus!
Roy Moussa