Pour une solidarité agissante autour d’une cause

L’association “Elan de l’espoir” en partenariat et collaboration avec Drépavie France, la Fédération tchadienne d’athlétisme et l’association (Afed), a célébré le 19 juin, la journée dédiée aux enfants drépanocytaires, sur le thème “Drep’Athle” (drépanocytose-athlétisme).

La cour de SOS Village d’enfants a abrité les manifestations axées sur une série d’allocutions pour sensibiliser sur la cause de ses enfants et l’organisation des jeux par la fédération d’athlétisme, à travers les jeunes espoirs de l’athlétisme, pour redonner de l’espoir aux enfants malades. Quelques personnalités, notamment députés, responsables sportifs, culturels et les parents ont rehaussé la cérémonie par leur présence. A travers le thème, il a été question de montrer que les enfants drépanocytaires, sont des enfants comme les autres et peuvent exprimer leur talent et joie de vivre par le sport. Un moment de convivialité et d’oubli de la maladie en somme, qui a permis aux neuf enfants malades présents, parrainés par les espoirs de l’athlétisme, de suivre quelques séances des jeux et de recevoir divers cadeaux (médailles, tee-shirts, chaussures, masques, etc.).

Pour Saboura Dounia Kagne, présidente de l’association Elan de l’espoir et auteure du livre “Mon combat contre la drépanocytose: la grande oubliée” paru en 2019, c’est une occasion pour sensibiliser et informer sur le lien entre la drépanocytose et la Covid-19 avec ses complications qu’elle peut avoir sur les enfants déjà fragilisés par la maladie. Les sujets drépanocytaires sont particulièrement vulnérables à la Covid-19 pour des raisons très simples. Ils ont une immunité affaiblie et un taux d’hémoglobine bas. De plus, ils savent très bien qu’en cas de la fièvre, celle-ci peut être un facteur déclencheur des autres crises douloureuses.

Une situation mieux expliquée par la coordinatrice médicale de l’association, Dr Silé Souan Nguélé, chef de service de l’unité de prise en charge de la drépanocytose à l’hôpital de la mère et de l’enfant. Pour elle, la drépanocytose est une maladie héréditaire et génétique. Elle est la plus répandue dans le monde. D’après l’Oms, au moins 300.000 enfants naissent par an avec cette tare. Et à travers le monde, on compte au moins 120 millions de drépanocytaires. Mais partout ailleurs, existe une lueur d’espoir pour ces enfants. “Chez nous ici au Tchad, la maladie est méconnue, tant du personnel de la santé que de la population. Cette maladie est très difficile à travers les crises vaso oculaires que vivent lets et leurs familles, causant ainsi d’innombrables journées ratées; c’est-à-dire des journées d’absence des enfants qui vont à l’école, à cause des crises et hospitalisations qui les empêchent de suivre correctement les programmes. Et surtout, pour les mères qui les soutiennent pendant l’hospitalisation et qui encourent quelquefois les risques de renvoi du boulot”, constate Dr Silé. Dans certains pays, ils sont traités d’enfants sorciers, et comme en Afrique dès qu’il y a une difficulté avec un enfant par rapport à sa scolarisation ou sa santé, c’est toujours la mère qui est responsable. Ce qui entraîne parfois des séparations de couples par rapport à cette maladie. La drépanocytose est certes une pathologie qui gangrène la vie, mais lorsque le suivi est régulier avec une observance thérapeutique, l’enfant peut grandir correctement. En Europe, des drépanocytaires ont atteint l’âge de 70 et 80 ans, parce que leur dépistage s’est effectué dès leur naissance.

Pour une socialisation de l’enfant, de son  dépistage et de sa prise en charge

Le secrétaire général de la Fédération tchadienne d’athlétisme, Ouyia Malato informe que son organisation s’associe à la célébration, parce qu’au-delà des activités physiques de performance, l’athlétisme ou le sport en général, donne à l’enfant de l’espoir. Il lui permet d’appréhender son énergie corporelle et de participer aux activités de socialisation. La drépanocytose ne nécessite pas une activité physique prolongée, mais plutôt modérée. C’est pourquoi, la fédération a proposé à travers le “Drep’Athle” des activités ludiques et des jeux, qui permettent aux enfants malades de pratiquer des petits exercices à la maison sans une conséquence. Au résultat, ils retrouvent leurs conditions physiques adéquates. Les enfants malades de la drépanocytose peuvent être socialisés facilement à travers le sport. La fédération est ouverte à toutes les associations qui œuvrent pour le bien-être social et intellectuel de l’enfant.

Des messages qui réconfortent les parents des enfants drépanos, réunis au sein d’une association, représenté par Ahmat Gamané: “nous nous associons à Elan de l’espoir, pour joindre notre voix à celles de tous ces enfants qui souffrent. Nous en profitons pour faire un plaidoyer auprès du gouvernement afin de sensibiliser les parents  au dépistage et pour la prise en charge de l’enfant drépanocytaire. Et aussi mener des études approfondies pour connaître la prédominance de cette maladie inconnue qui tue nos enfants par milliers”.

 Roy Moussa