L’Association africaine de l’eau a ouvert ce lundi 13 juin, sa 89e session du Conseil scientifique et technique (Cst) à N’Djaména.
Placée sous le thème : “Défis environnementaux et changements climatiques : quelle gestion des réseautages des ressources humaines en eau et de l’assainissement pour l’accès universel aux services en Afrique” la 89e session qu’accueille la capitale tchadienne réunit une dizaine de pays et prendra fin le 16 juin.
“Notre planète est en grande souffrance. Les fils et les filles de la terre lui font subir des châtiments sans précédent. L’eau et l’environnement sont attaqués de toute part et les changements climatiques en sont une conséquence. Car sur le plan mondial, une personne sur trois soit 2.2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau. En Afrique, environ 320 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 695 millions de personnes vivant en Afrique au sud du Sahara n’ont pas accès à des services d’assainissement adéquats” informe le Président du Conseil scientifique et technique (Cst) de l’Association africaine de l’eau (Aae), Papa Samba Diop. Pour lui, tout ce qui arrive est la conséquence des actes des humains. Car en milieu rural dit-il, les femmes parcours des longues distances pour avoir de l’eau. “Nous devons agir. Nous avons le pouvoir de changer la donne. Nous avons le devoir de respecter notre planète, son eau, son environnement bref, la biodiversité” interpelle-t-il.
Pour le Directeur exécutif de l’Aae Sylvain Usher, les défis liés à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sont communs à tous les pays africains. “Notre continent est pourvu en eau mais ce sont ses habitants qui le sont moins. C’est pourquoi, nous, Association africaine de l’eau, parcourons l’Afrique d’est en ouest, du nord au sud pour rechercher des solutions, partager nos expériences et apprendre les uns des autres car nous devons unir nos forces pour gagner le combat de l’accès à l’eau et aux services d’assainissements pour nos populations africaines” relève-t-il.
La Directrice générale de la société tchadienne des eaux, Koubra Hissein Itno par ailleurs, présidente du comité d’organisation de la 89e session du conseil scientifique et technique souligne que c’est pour la première fois de son histoire que la jeune société tchadienne des eaux, membre de l’Aae, accueille les assises du Conseil scientifique et technique de cette grande organisation. Elle se dit confortée à engager plus la Ste dans les activités de l’association africaine de l’eau. Pour elle, le thème de la 89e session décrit les réalités de l’Afrique. Pour le Tchad dit-elle, les effets du changement climatique et l’assèchement des eaux du Lac Tchad sont des parfaites illustrations. “C’est pourquoi, nous formulons des vœux que ce conseil de N’Djaména débouche véritablement sur des perspectives et résolutions au bénéfices de nos populations” souhaite la Dg de la Ste.
Selon le ministre de l’Hydraulique urbaine et rurale, Alio Abdoulaye Ibrahim, malgré les efforts consentis par le Tchad et ses partenaires, beaucoup reste à faire dans le domaine de l’eau. Par ailleurs souligne-t-il, la situation de l’assainissement avec un taux d’accès de moins de 20% est d’autant plus préoccupante qu’elle nécessite particulièrement des réponses urgentes et d’importants investissements. “Au-delà du volet infrastructurel des systèmes d’approvisionnement en eau ou d’assainissement, la qualité des services qui en découlent et qui sont proposés est aussi importante. En effet, un service adéquat et de qualité à la satisfaction des usagers doit être assuré par les opérateurs” fait-il remarqué avant d’ouvrir officiellement le Cst.
Minnamou Djobsou Ezéchiel