L’économie tchadienne en cours de relance

Secoué par diverses crises : la chute prix du baril du pétrole, la pandémie du Covid-19 et les crises sécuritaires récentes; et plombé par un montant colossal de la dette intérieure, le Tchad espère relancer son économie.

Les voyants sont presque au rouge. L’interruption brutale du rythme de vie fonctionnel du Tchad avec la transition a aggravé la situation économique. Alors  que tous les yeux sont rivés sur l’avenir politique du pays, les opérateurs économiques projettent un avenir meilleur.  Pour le président de la Chambre de commerce, Ali Adji Seid, “le Tchad à l’instar du monde entier a subi une succession de crises. D’abord, la chute du prix du baril du pétrole puis la crise sanitaire et ensuite la crise sécuritaire. Toutes ces crises ont eu des impacts négatifs sur l’économie tchadienne. Les petites entreprises n’ont pas résisté à cette vague de crises et la plus dévastatrice est la crise sanitaire qui a obligé beaucoup d’entreprises (grillade, restaurant, point de vente, …) à fermer les portes et mettre les gens au chômage. Moi, par exemple, j’ai une couveuse qui a une capacité de 50 000 œufs que j’ai fermée parce que tout est bloqué en Europe depuis plus d’une année et demie. J’ai mis tout le monde en chômage technique et j’attends à ce que la situation se normalise avant de relancer. Mais, les tchadiens se sont adaptés à toutes les situations de crise avec le concours de l’Etat qui a pris des mesures pour juguler ces crises”, explique-t-il.

Pour lui, cette succession de crises ne peut pas entraîner une crise économique à l’intérieur. Il y aura une possibilité de nourrir les tchadiens. “Une crise économique n’est pas envisageable au Tchad. Je disais toujours que le Tchad est un pays béni parce malgré ce que nous avons connu, il y a eu une bonne pluviométrie qui a permis d’assurer la nourriture des tchadiens. Les crises sont derrière nous et avec les activités qui reprennent tout doucement, le gouvernement est en train de vouloir mettre en place un tarif spécial pour permettre aux opérateurs économiques d’importer les marchandises”.

La suggestion de la Chambre de commerce pour des lendemains meilleurs est la politique de la diversification de l’économie, la modernisation de notre agriculture et de notre élevage. L’inauguration de l’abattoir de Moundou et la finalisation de l’abattoir de Djermaya, permettront au système d’élevage du pays de prendra une tournure hautement industrielle. En plus, le président de la Chambre informe que les acteurs économiques, le gouvernement et la Chine sont en phase de finalisation d’un accord sur l’exportation sur le marché chinois de certains de nos produits sans droits de douane. Aussi, propose-t-il la mobilisation des ressources intérieures puis extérieures pour investir dans la modernisation des secteurs piliers de notre économie.

 

Une lourde  dette intérieure

L’un des problèmes du Tchad est le lourd montant de la dette intérieure. Selon les explications du président du Patronat, Bichara Doudoua, la dette intérieure est l’accumulation des montants des marchés non honorés par l’état. Généralement, l’Etat donne des marchés aux entreprises et, une fois que le marché est exécuté, les ministères concernés envoient les factures au ministère des Finances qui valide et renvoie à son tour au Trésor public. La grande partie de ces factures est en souffrance dans les circuits, et à dessein, selon Bichara Doudoua “L’Etat ne comptabilise seulement que quand le montant est déclaré au Trésor.  Les montants en souffrance dans les circuits le sont juste par manque de volonté. Les ministères ne veulent pas seulement grossir les chiffres de la dette intérieure. Malheureusement, les entreprises ne peuvent pas faire pression sur l’Etat pour revendiquer leurs dus”.

On indique à la Chambre de commerce que pour le moment, certaines entreprises, fournisseurs de l’Etat, sont presqu’en faillite. D’autres ont même quitté le milieu des affaires parce qu’elles ne peuvent plus tenir. Pour cause, plus de 1400 milliards de francs constituent le chiffre global de la dette intérieure. Sur cette somme astronomique, seulement plus de 500 milliards sont reconnus par l’Etat à l’heure actuelle. Les deux institutions à savoir la Chambre de commerce et le Patronat espèrent que le gouvernement fera tout pour payer la totalité du montant.

Nadjindo Alex