Les acteurs de l’éducation nationale s’évaluent

A la demande du ministre en charge de l’éducation nationale, Moussa Kadam, les acteurs du système éducatif ont évalué les 4 et 5 avril 2023, le chemin parcouru depuis la conférence des délégués de décembre 2022.

Les acteurs en question sont les recteurs d’académie de l’éducation nationale et leurs secrétaires généraux, les directeurs généraux et techniques, les directeurs de services, les délégués provinciaux et inspecteurs départementaux. Pour le secrétaire général du ministère, Mahamat Seid Farah, en décembre dernier, la conférence des délégués a été convoquée à l’effet de prendre contact avec l’ensemble des services déconcentrés du ministère de l’éducation nationale. Le format de cette 2ème rencontre a différé par le fait de la présence du président du comité de pilotage du recensement biométrique des fonctionnaires et contractuels de l’état, ainsi que le secrétaire général adjoint du ministère de la Fonction publique qui en est le vice-président. Ceci dans l’optique d’informer les acteurs du système éducatif des différentes provinces de la méthode et des techniques de recensement qui va s’opérer dans les jours à venir. Afin que ces derniers aient une compréhension commune de ce travail, qui va dans le sens de l’une des recommandations de la conférence des délégués, à savoir la maîtrise des ressources, notamment humaines. “Ce qui avantage les délégués qui, une fois de retour, doivent prendre les dispositions en phase avec l’équipe de recensement qui va descendre sur le terrain. Cela va être bénéfique pour le ministère, parce que ce sera l’acte fondateur pour une meilleure maîtrise de nos effectifs”, s’est réjoui le secrétaire général Mahamat Seid Farah.

 

Harmoniser les recommandations de la conférence

Cette 2ème rencontre est convoquée 5 mois après, pour s’assurer de la mise en œuvre un tant soit peu des recommandations du Dialogue national inclusif e souverain (Dnis), dans une approche de suivi évaluation partagée. Mais également pour se fixer sur les conditions de fonctionnement des établissements au réel, dans cette fin d’année scolaire 2022-2023, et à quelques 2 mois des examens. Pour le ministre Moussa Kadam, la conférence des délégués de décembre 2022 a permis d’exprimer des recommandations fortes et des résolutions qui constituaient des engagements en faveur de la refondation de l’école tchadienne tels que recommandés par les travaux du Dnis. Il faut harmoniser le travail en adéquation avec les recommandations prises. C’est pourquoi, il a rappelé les entraves et écueils de cette école tchadienne, qui est biaisée par son système de fonctionnement, aux prises avec les défis de l’accès à l’équité, à la qualité, à l’efficience et la gouvernance, qui demeurent une préoccupation partagée par tous les acteurs du système éducatif et l’opinion en général. “La mission de refondation de l’école qui nous a été assignée est une mission redoutable, sacrificielle et fondée sur une foi agissante. Or, une foi sans les œuvres est une foi morte, sans importance et sans effets”, a tenté le ministre d’alerter et de prévenir les participants. Pour lui, n’eurent été la contrainte majeure des distances et de difficultés de mobilité que rencontrent les différents services, les délégués devraient être en contact physique régulier avec les services centraux, pour évaluer constamment la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du processus de la refondation. Ce qui a expliqué le choix du thème de la conférence des délégués qui était “La refondation de l’école tchadienne à la base”. Un thème qui est une interpellation des acteurs du système éducatif sans lesquels la refondation serait une utopie, a ajouté le ministre. C’est une interpellation de travail au niveau des services déconcentrés de l’état. En évaluant les entraves au système éducatif, il est relevé que parmi les tares les plus décriées figurent toujours le recrutement des enseignants ne répondant pas aux critères en vigueur, la gestion des affectations, les nominations de complaisance et les affinités, les médiocres prestations des enseignants, la création anarchique des établissements privés et le marchandage qui l’entoure, la délivrance tous azimuts des autorisations d’études, les demandes fantaisistes et le transfert abusifs des compétences du ministère de l’éducation nationale vers d’autres départements ministériels, la mauvaise gestion des ressources financières et matérielles mises et la politisation à outrance des rouages du système éducatif.

 

Deux importantes opérations à venir

Cette 2ème rencontre est aussi convoquée en prélude à deux importantes opérations à venir. Il s’agit d’une part du recensement biométrique des fonctionnaires et contractuels de l’état, et d’autre part, du projet de géolocalisation des écoles, grâce au ressources du (Paraep). Une 2ème rencontre qui pour le ministre, Moussa Kadam, constitue une opportunité toute indiquée pour décliner les programmes d’activités élaborés. Dans la foulée, il a été restauré la Commission nationale pour les mutations (Conam) des enseignants dont la dernière session s’est tenue en 2019.

 

                                       Roy Moussa