Les Adieux de Haitassidi tué devant la Présidence de la République

Fauché par balle le 21 mars dernier devant la présidence de la République du Tchad lorsqu’il se rendait à son lieu de service, le jeune comptable fiscaliste Haitassidi Hinim-Bayna Jérémie, travaillant à l’office notarial de Me Samangassou Mahamat Bruno se repose désormais à Gounou-Gaya dans le Mayo-Kebbi-Est, son village natal. La cérémonie des obsèques a eu lieu ce 25 mars au domicile familial au quartier Walia Ngosso avant l’acheminement de la dépouille au village.

C’est sous la coordination de l’Eglise fraternelle luthérienne au Tchad (Eflt) que cette cérémonie des obsèques s’est déroulée. Parents, amis et connaissances, voisins, collègues de service, ses promotionnels et bien d’autres ont effectué le déplacement pour lui rendre un dernier hommage. Après le message de consolation dit par le pasteur Djem Tchalli, place aux témoignages.

Pour son employeur Me Samangassou Mahamat Bruno, c’est une branche de son office notarial qui est partie. Pour lui, même si son employé Haitassidi a violé le sens interdit comme l’a déclaré le procureur, est-ce cela veut dire la peine de mort. « Nous attendons la suite de l’affaire. Qu’on nous dise qu’est-ce qui s’est passé et pourquoi on l’a tué. En un seul mot, la sortie du procureur ne nous convainc pas », réclame Me Samangassou avant de demander au gouvernement de revoir la décision d’interdire le passage sur cette voie publique. Soit on la bloque définitivement, soit on l’ouvre publiquement et à tout temps puisqu’on ne peut pas avoir en même temps un sens interdit et en même temps une route à sens unique, a-t-il insisté.

Si l’armée censée protéger la population tire sur cette dernière, quel sera le lendemain, s’est interrogé une des amis du défunt. Pour elle, ce qui s’est passé à Haitassidi montre à suffisance que le Tchad est un tombeau pour les jeunes. C’est un coup préparé, sinon ces militaires postés devant la présidence pouvaient très bien maîtriser Haitassidi parce qu’il partait à son lieu de service. Mais s’ils décident de l’abattre, c’est que la cause de sa mort n’est pas le sens interdit, a complété un autre amis du défunt.

Djogoye Sabakna, l’oncle paternel du défunt se dit très touché par cet acte criminel. « Etant ancien militaire, je connais à quand abattre un homme qui bouge et qui a l’intention d’agir par force et je connais comment arrêter un ennemi. Aujourd’hui, on a des hommes qui n’ont pas tous été instruits et ce qui s’est passé est très douloureux. Mais on ne fait que suivre ce qui reste à suivre. », Affirme-t-il.

Haitassidi Hinim-Bayna Jérémie est né le 15 avril 1992 à Gounou-Gaya. Il laisse derrière lui une veuve avec quatre (4) enfants dont deux (2) filles et deux (2) garçons. Que son âme repose en paix !