Les avertissements des syndicalistes

En attendant de décider de la suite de la grève d’avertissement qui s’est achevée le 30 octobre, la Plateforme syndicale revendicative se réunit ce lundi. Entretemps les militants du Syndicat des enseignants du Tchad (Set) poursuivent leur deuxième grève nationale de six jours.

Les jours avenir risquent d’être mouvementés. La reprise officielle de la rentrée scolaire 2020-2021 du 2 novembre annoncée par le ministre de l’Education nationale et de la promotion civique risque de prendre du plomb dans l’aile. La Plateforme des syndicats du secteur de l’Education du Tchad (Psset) sort de son gond après une suite non favorable à son préavis de grève lancé du 22 au 31 octobre. Dans un contexte tendu au siège du Set national, encerclé par les éléments de la police, le 31 octobre dernier, les représentants des syndicats membres de la Psset, appellent “tous leurs camarades à observer une grève nationale d’avertissement de six jours à partir du 2 au 7 novembre 2020”, informe Mbaïriss Ngartoidé Blaise, porte-parole de cette nouvelle plateforme.

Les mobiles de cette grève proviennent de la pression des sections provinciales qui revendiquent le paiement de leur titre de transport triennal accordé par le décret 567 du 31 juillet 2007.

Le 30 décembre 2019, le ministre de la Fonction publique avait initié une rencontre avec le Bureau exécutif du Set et le ministre de l’Education nationale pour échanger autour du paiement des titres de transport de 2016 et 2019 ; la levée du gel des effets financiers des avancements et reclassements ainsi que l’établissement des cartes professionnelles aux enseignants.

Malheureusement, “force est de constater que le gouvernement dans sa logique de ne pas tenir sa promesse, vient une fois de plus fouler aux pieds ses engagements envers les travailleurs”, constate le secrétaire général national du Set, Mbaïriss Ngartoidé Blaise.

Quelques jours auparavant, l’Union des syndicats du Tchad avait donné en appelant à un arrêt de travail de trois jours. Du 27 au 29 octobre, les travailleurs ont tâté le terrain avec une grève dite d’avertissement. Le communiqué qui a annoncé la fin de cette grève de la plateforme indique que le gouvernement a fait la sourde oreille sur les revendications. “Aucune proposition formelle de type fixation des dates de paiement des frais de transport n’a été donnée. Malgré l’insistance de nos émissaires à ce qu’une précision soit faite, le gouvernement a affiché un refus à répondre à la moindre question”, indique Barka Michel, porte-parole de la Plateforme syndicale revendicative, par ailleurs président  de l’Union des syndicats du Tchad.

Néanmoins, les travailleurs se consolent avec la note circulaire relative aux dégels des effets financiers des avancements et reclassements, du ministère de la Fonction publique, qui doit être exécutée. Cependant, les responsables de l’Ust prévoient une réunion  ce 2 novembre pour décider des actions à mener. Il s’agirait éventuellement d’observer ou pas une longue grève pour montrer leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement qui continue à s’illustrer par le non-respect de ses engagements contenus dans le protocole d’accord du 9 janvier 2020.

Les agents de la direction des impôts annoncent, eux également leur débrayage à partir de ce 2 novembre. Ils revendiquent le remboursement de l’intégralité de leurs indemnités coupées depuis 2014. En effet,  depuis 2014, l’Etat a promis d’augmenter leurs indemnités à hauteur de 40%. Mais ils constatent que depuis mars 2019, cette promesse est réduite à un taux de 10%, d’ailleurs non versé jusqu’ici.

Nadjindo Alex