Les déguerpis de Nguéli menacent

Au cours d’un point de presse tenu le samedi 22 janvier 2022 à N’Djaména, le Comité de crise des déguerpis de Nguéli menace d’investir la rue. Et pour cause. Depuis le 21 juin 2013, date à laquelle les autorités publiques ont jeté dans la nature les habitants dudit quartier du 9ème arrondissement de N’Djaména, arguant de l’insécurité pour faire d’eux des sans abris, la compensation tarde à tomber. Si oui, une partie des délogés a réussi à obtenir un lopin de terre au quartier Toukra depuis 2015, mais les finances qui devaient accompagner l’attribution des terrains nus pour aider à construire n’ont pas suivi. En outre, ceux qui ont réussi, par leurs propres efforts à se construire un toit, ne peuvent pas non plus y vivre la quiétude. Ceux qui se nomment propriétaires ou ex-exploitants des champs sur le site attribué leur font voir de toutes les couleurs. Ils revendant les terrains qui ne leur appartiennent plus en plus du jeu obscur auquel se livrent les services du cadastre.

Ainsi, las d’attendre les promesses des autorités, le comité de crise estime que la patience a trop duré. “Si rien n’est fait pour satisfaire nos doléances relatives aux dédommagements de toutes les victimes, à la prise en compte des 68 victimes qui n’ont pas encore bénéficié des terrains, si rien n’est fait pour décourager ceux qui empêchent aux déguerpis la jouissance paisible de leurs parcelles, nous allons dans un proche avenir organiser des sit-in sur la voie publique et au ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat pour exiger la prise en compte de quelques victimes retardataires d’une part et l’établissement des papiers cadastraux aux victimes sans frais comme convenu”, alerte le rapporteur général du comité de crise, Djimoudouel Faustin Mbaïram.  Il poursuit que les responsables du comité de crise demanderont à toutes les victimes de regagner leur ancien site pour prendre possession de leurs terrains qui servent aujourd’hui de parking payant à la commune du 9ème arrondissement et à la douane  et de participer activement à toutes les marches pour réclamer justice. Non seulement ces marches auront pour but la réclamation des impenses car “ce ne sont pas des terrains nus que nous avons été déguerpis, mais ce sont bâtis qui sont détruits”. Enfin, le comité de crise exige la jouissance pacifique des parcelles attribuées aux déguerpis et l’arrêt des poursuites devant les juridictions de la place par des tierces personnes qui se réclament des ex-exploitants des champs.

DMb.