Les femmes du Kanem formées en transformation de produits

En prélude à la célébration en différé de la journée mondiale de la femme le 15 novembre dans la province du Kanem, 218 femmes venues de différentes localités ont suivi des formations en techniques de transformation des produits locaux.

Pour accorder à la femme rurale la place qu’elle occupe et au regard des défis de la pauvreté qui gangrène son épanouissement, le ministère du Genre et de la solidarité nationale et le Programme des Nations unies pour le développement ont organisé une formation en techniques de transformation des produits locaux à l’attention des femmes du Kanem.

Reparties en 7 groupes, les femmes, membres des groupements du Kanem ont suivi trois jours durant des formations sur 15 modules. Dans la panoplie de la gamme de formation, il y a la fabrication de sirop faite à base d’oseille, de gingembre, de citron ; la fabrication du savon solide et liquide, des farines enrichies faites à base du maïs, du pénicillaire et du sorgho ; de la vaseline, de la pommade, de la crème de cheveux, du savon et du baume de massage à base de la graisse du dromadaire.

Pour la présidente du groupement Alher de Gladjila Fatimé qui a suivi la formation en fabrication du savon, cette formation est très intéressante et va l’aider à se prendre en charge. “Je connais désormais comment fabriquer du savon. Ce qui me permettrait d’acheter les produits et me lancer dans la fabrication du savon tant pour mon usage qu’à but commercial”, dit-elle.

Bourkou Augustine, membre de la plateforme interconfessionnelle de Mao qui a suivi la formation en teinture n’a pas caché sa joie de ce qu’elle a reçu une formation qu’elle attendait depuis longtemps. Pour elle, la formatrice leur a montré les matériels qu’il faut pour faire de la teinture, appris comment mélanger les produits, comment tremper le foulard ou voile dans le produit afin d’aboutir à un résultat satisfaisant. “D’habitude, nous allons acheter les voiles dans d’autres pays alors que nous avons la possibilité de fabriquer ces voiles sur place. En plus du fait que je vais moi-même acheter les produits sur place et produire mes voiles avec les couleurs que je veux, je vais former les autres femmes qui n’ont pas eu la chance de suivre la formation. Je vais partager ces connaissances acquises pour permettre aux femmes qui ont envies de créer une activité génératrice de revenus dans le domaine de la teinture à réaliser leurs rêves”, projette-t-elle.

Emboitant le pas aux autres, Amina Mahamat Gadji du groupement des femmes en situation de handicap ayant suivi une formation en fabrication de sirop trouve que la formation est une réponse directe à leurs attentes. Selon elle, la femme rurale surtout celle du Kanem n’a pas d’activités pour la plus part. Recevoir une formation aussi pratique est un gain pour toutes femmes de la contrée. “Nous n’avons jamais eu de telles formation auparavant. Mais aujourd’hui, nous femmes qui avons suivi la formation en production de sirop sommes outillés et capables de produire des sirops sans risque de me tromper. Je sais qu’apprendre peut-être difficile mais puisque la formation a été pratique, nous avions bien assimilé les différentes étapes de production”, rassure Amina Mahamat Gadji qui compte entreprendre dans la production des sirops.

Minnamou Djobsou Ezéchiel