La mesure du Comité de gestion de crise sanitaire (Cgcs), publiée le 20 mai 2020, relative à la réouverture des marchés, boutiques, restaurants et à la circulation des minibus, commence à produire ses effets dans certains quartiers de la capitale. Ce jeudi, dès les premières heures, les rues sont animées. On constate que la circulation est redevenue dense dans les grandes artères, même si les minibus autorisés à circuler sont encore garés, pour la plupart. Entretemps, dans les restaurants et coins de grillade de viande, la vie reprend, mais timidement. “Nous sommes en train de dépoussiérer encore nos matériels abandonnés depuis deux mois. On ne peut pas offrir nos services aujourd’hui parce que l’autorisation de rouvrir est tombée un peu tard dans la soirée d’hier. Je n’ai pas eu le temps de passer la commande de viande à griller. Mais c’est déjà une bonne chose d’être là. Inchallah ! Les choses vont entrer dans l’ordre”, confie Mahamat Hassan, détenteur d’un coin de grillade de viande en face du centre des jeunes Don Bosco. Même activité dans une dibiterie logée à proximité de la clinique Sao, à Moursal dans le 6ème arrondissement municipal. Ici, la poussière des chaises et tables exposées fait grimacer les passants. Mais Abdel-Aziz Issa qui s’occupe du ménage est excité à l’idée de retrouver enfin son gagne pain.
“Walaï ! ça fait deux mois que je galère à la maison. Quand j’ai appris que le gouvernement nous autorise à rouvrir le coin, j’ai fait un bon de crédit pour appeler mon chef qui, entretemps, n’était encore informé. Nous avons immédiatement décidé de venir ce matin reprendre service. C’est grâce à ça que je m’occupe de ma famille”, raconte-t-il, émerveillé. Alors que son patron n’a pas encore commandé de la viande fraîche, Abdel-Aziz a déjà allumé le feu au four à l’aide des morceaux de bois morts entassés à l’angle d’un coin. Mais cet empressement ne s’observe pas chez Adama, gérante d’une sandwicherie à Chagoua dans le 7ème arrondissement municipal. Pour elle, la reprise dépend d’un certain nombre de conditions. “J’ai englouti tout mon fonds de commerce dans la ration alimentaire des enfants. Actuellement, je ne sais que faire!”, s’exclame-t-elle. A coté d’elle, Mémadji Eliane, restauratrice attend la fin de ramadan dans l’espoir d’avoir plus de clients.
ANG
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